Mayotte
Vie de la fondation
30 décembre 2024, modifié le 06 janvier 2025

Situation d'urgence à Mayotte après le passage du cyclone Chido

Le 14 décembre, Mayotte a été frappée par le cyclone Chido dont la violence a causé de nombreux dégâts. Trois semaines après le passage du cyclone, la situation reste toujours difficile. La fondation se mobilise pour rétablir le contact avec les jeunes sur l'île. La cellule de crise poursuit le déploiement de notre aide auprès des populations en lien avec les autorités et les associations sur place. Un appel aux dons a été lancé par Apprentis d'Auteuil pour répondre aux immenses besoins. Le président d'Apprentis d'Auteuil a pu se rendre sur l'île fin décembre avec la délégation ministérielle pour évaluer les dégâts et rencontrer les jeunes et les familles que la fondation accompagne. Le point sur la situation au 6 janvier.

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Un cyclone très fort appelé Chido a frappé l'île de Mayotte, causant de nombreux dégâts comme des toits arrachés, des routes bloquées et des coupures d'électricité. Les équipes d'Apprentis d'Auteuil sur place essaient de contacter les 4 500 jeunes qu'elles accompagnent pour s'assurer qu'ils vont bien et leur apporter de l'aide.

6 janvier

Pour l’instant, la priorité de la fondation est de relancer trois dispositifs ou établissements : 

-La prévention spécialisée à Grand Mamoudzou-Petite Terre et Nord : les équipes ont effectué plus de quinze maraudes dans les zones les plus reculées du Grand Mamoudzou et de Petite Terre. L’objectif est d’étendre cette activité au Nord de l’île puis à d’autres zones.  

-Le Lycée d’enseignement adapté (LEA) : la rentrée administrative des enseignants aura lieu le 13 janvier pour préparer celle des élèves qui aura lieu ensuite. Priorité est donnée aux élèves qui passent cette année des examens. 

- Le centre d’accueil de jour pour enfants non-scolarisés M’Sayidié : l’antenne de Petite Terre est utilisable. Sa réouverture sera rapide. L’antenne de Cavani est, elle, très dégradée. Les équipes sur place cherchent de solutions alternatives pour accueillir et accompagner les jeunes : maraudes dans les quartiers, accueil “hors les murs” etc. 

31 décembre

Jean-Marc Sauvé, président du conseil d'administration d'Apprentis d'Auteuil, a pu profiter du déplacement du Premier ministre à Mayotte le 30 décembre pour se rendre sur l'île sans attendre la réouverture des vols commerciaux. « Je souhaite me rendre sur le terrain pour évaluer les dégâts et apporter tout mon soutien à nos équipes, ainsi qu'aux jeunes et aux familles qu’elles accompagnent », témoigne Jean-Marc Sauvé. 

Visite des établissements

Après avoir assisté à une table ronde sur l'éducation animée par Élisabeth Borne, la nouvelle ministre de l'Education nationale, Jean-Marc Sauvé a pu visiter aujourd'hui le lycée d'enseignement adapté, l'internat et le centre de formation continue d'Apprentis d'Auteuil. Le lycée accueille habituellement 240 élèves de la 6e au CAP. Le bâtiment a subi quelques dégâts mais est exploitable. Il sert pour le moment de lieu d'hébergement pour 27 secouristes de la Croix-Rouge qui interviennent à Kaweni. L'internat, situé en plein centre de Mamoudzou, accueille en temps normal 27 jeunes filles. Le bâtiment a été légèrement touché par le cyclone et nécessitera quelques travaux pour être à nouveau opérationnel. L'internat sert pour le moment de lieu d'hébergement d'urgence pour les collaborateurs d'Apprentis d'Auteuil qui se trouvent sans solution de logement. Le centre de formation continue, quant à lui, a été complètement détruit et n'est plus utilisable. 

Au cours de sa visite, Jean-Marc Sauvé a pu rencontrer plusieurs salariés d'Apprentis d'Auteuil Mayotte à Mamoudzou pour leur témoigner de son soutien et souligner la volonté de la fondation de maintenir un engagement de long terme auprès des jeunes et des familles à Mayotte.

"Une bataille sur un double front."

"Nous devons mener une bataille sur un double front, souligne Jean-Marc Sauvé, prendre soin de nos personnels, remobiliser tous les jeunes que nous accompagnons, et remettre en état très vite toutes nos installations. Pour ce qui est des bâtiments, il faut trouver des solutions provisoires et en même temps, se projeter dans le long terme (1 à 2 ans) pour une reconstruction par des éléments modulaires de nos installations”.  

Les jeunes de Propulse recensés

De leur côté, les collaborateurs d'Apprentis d'Auteuil Mayotte reprennent progressivement contact avec des jeunes croisés notamment lors de maraudes. Les jeunes du dispositif d'insertion Propulse ont quasiment tous pu être contactés. L'objectif est de pouvoir ouvrir certains sites en mode dégradé dès lundi prochain .

27 décembre

Treize jours après le passage du cyclone Chido, qui a dévasté l'île de Mayotte, Apprentis d'Auteuil se mobilise pour établir le contact avec les jeunes et les familles accompagnés tout au long de l'année. La totalité des salariés a pu donner de ses nouvelles, tous sont sains et saufs. 

Recenser les besoins de la population
Dans l'immédiat, les efforts se portent sur les jeunes et les familles, des publics déjà en grande précarité et vulnérables avant la catastrophe. Il s'agit de recenser les besoins, qui sont immenses, de faire de la médiation auprès des populations maîtrisant peu ou mal le français (sur l'usage des pastilles de purification d'eau par exemple), de participer à des maraudes avec d'autres associations pour aller au devant des communautés et des jeunes dans différents quartiers. 

Des conditions difficiles
Guillaume Jeu, directeur général d'Apprentis d'Auteuil Océan Indien, explique: "Quelques-uns de nos salariés en état de se mobiliser commencent à recenser les situations individuelles des jeunes et des familles qu'on accompagne pour savoir où ils sont et comment ils vont." Le bouche à oreille et les maraudes dans les bangas (l'habitat précaire fait de tôle) sont les seuls moyens pour contacter les personnes et avoir de leurs nouvelles. Un exercice difficile, d'autant plus que les équipes évoluent elles aussi, comme les populations, dans un contexte d'insalubrité, de manque d'eau, de risques de blessures dans les décombres et l'eau stagnante. 

Des actions coordonnées avec les ONG 
Les équipes d'Apprentis d'Auteuil Mayotte facilitent également la réponse humanitaire, notamment sur l'aspect logistique, en lien avec les autorités sur place. Elles se coordonnent avec les autres ONG présentes, comme la Croix Rouge et Solidarité International, pour évaluer les besoins de la population, vérifier l'état des bornes fontaines en eau, accueillir les enfants et adultes aux points d'information pré-médicaux. Apprentis d'Auteuil est particulièrement vigilant à préserver la sécurité de ses salariés dans l’exercice de leurs missions, les pénuries pouvant créer de la tension sur le terrain. 

DONNER POUR MAYOTTE

La collecte d’Apprentis d’Auteuil est disponible au lien suivant et sera intégralement dédiée à ces actions. Votre don vous permettra de bénéficier d'une réduction fiscale allant jusqu'à 75% de son montant si vous êtes imposable. Pour toute aide financière exceptionnelle, nous vous invitons à vous rapprocher de la Direction de la Communication et des Ressources d’Apprentis d’Auteuil via M. Stéphane Dauge (stephane.dauge@apprentis-auteuil.org), et vous remercions par avance pour votre générosité et votre soutien. 

23 décembre

Neuf jours après le passage du cyclone Chido, la situation sur l'île de Mayotte reste catastrophique. Apprentis d'Auteuil Mayotte, qui y accompagne depuis 2008 près de 4 500 jeunes et familles chaque année, souffre comme l'ensemble de l'île de ce désastre d'une ampleur inouïe. Les équipes sont fortement éprouvées par ce qu'elles ont vécu et continuent de vivre, par l'immensité des destructions, des urgences, des besoins. 

Les équipes sur place font tout leur possible pour avoir des nouvelles des salariés, des jeunes et des familles accompagnés. A l'heure actuelle, 90 % des collaborateurs ont pu donner de leurs nouvelles. La fondation recherche activement ceux qui manquent encore à l'appel. 

L'urgence de répondre aux besoins vitaux

Les nouvelles des jeunes et des familles sont très parcellaires, les déplacements et les communications étant très compliqués sur l'ensemble de l'île. L'urgence est d'établir un contact avec l'ensemble de ces publics déjà vulnérables avant la crise, et une médiation si nécessaire, afin que leurs besoins essentiels puissent être assurés (comme par exemple, sur l'utilisation des pastilles de purification d'eau).

Les équipes d'Apprentis d'Auteuil Mayotte vont à la rencontre des jeunes et des familles avec lesquelles elles sont en lien, se coordonnent avec les équipes de secours pour recenser les besoins immédiats et se mobilisent sur l'accès aux services essentiels. Des maraudes sont également organisées avec les équipes de la Croix Rouge.     

Des établissements endommagés ou détruits

Les équipes d'Apprentis d'Auteuil Mayotte s'organisent sur place pour établir un diagnostic des établissements, qui ont beaucoup souffert. Des bâtiments sont complètement détruits, d'autres partiellement, mais sont néanmoins inutilisables. Ceux qui sont encore utilisables sont mis à disposition des autorités de secours (27 urgentistes de la Croix Rouge sont hébergés depuis le 22 décembre au lycée d'enseignement adapté (LEA) L'Espérance).

"Concernant la reconstruction qui s’annonce, nous sommes en train d’évaluer les besoins à court, moyen et long terme pour nous assurer de la plus grande efficacité possible des soutiens que nous recevons, explique Stéphane Dauge, directeur Communication et Ressources à Apprentis d'Auteuil. Cela prendra un peu de temps, du fait des difficultés immenses sur le terrain et de la mobilisation de nos équipes sur les urgences. Nous savons d’ores et déjà qu’il nous faudra déployer notre action sur plusieurs plans : reconstruire un collectif humain et soulager nos équipes à Mayotte, augmenter notre action auprès des plus vulnérables en association avec les réponses aux besoins d'urgence et de secours, envisager la sécurisation puis la remise en état de nos sites. "

Des réponses coordonnées

Apprentis d'Auteuil a mis en place une cellule de coordination entre Saint-Denis de la Réunion, où la fondation est implantée, Paris, et les équipes à Mayotte, pour organiser le déploiement de l'aide et des réponses. La fondation est également en lien avec les autorités et les équipes qui coordonnent les opérations de secours et les premières actions de distribution d'aide humanitaire, ainsi qu'avec les associations à Mayotte avec lesquelles elle se coordonne.

"Les besoins sont immenses, poursuit Stéphane Dauge. Pour les enfants et les jeunes de Mayotte. Pour les familles que nous accompagnons : protection, sécurité, accompagnement psychologique. Puis, viendra ensuite la reconstruction. La mobilisation de tous est nécessaire et précieuse, aujourd'hui, aux côtés des populations à Mayotte durement éprouvées et dans le dénuement le plus total."  

14 décembre

Toitures arrachées, routes impraticables, électricité coupée, difficulté d’accès à l’eau potable…, la situation à Mayotte est toujours catastrophique depuis le passage du cyclone Chido samedi.

« Compte tenu de l’état du réseau téléphonique et des routes encombrées, nous restons sans nouvelles de la majorité des 4500 jeunes que nous accompagnons sur l’île. Ils vivaient pour la plupart dans des logements précaires ou dans les bidonvilles qui ont été totalement détruits, témoigne Gwenola Coulange, directrice d’Apprentis d’Auteuil Mayotte. Les équipes se mobilisent pour aller à la rencontre des jeunes et des familles. » 

Du côté des adultes, la fondation n'a pu joindre que deux tiers de ses 220 collaborateurs sur place. Enfin, le diagnostic des établissements qui ont été partiellement détruits ou très endommagés se poursuit. La mise à disposition de ceux les moins touchés aux services de secours est à l'étude.

 

Mayotte
Mayotte après le passage du cyclone (c) Dimitar Dilkoff/AFP

Sous le choc

« La population est sous le choc, poursuit Gwenola Coulange. Les équipes sont fortement marquées par ce qu'elles ont vécu, par la puissance du cyclone, par l'ampleur des destructions. Nous sommes toujours dans une situation d'urgence. Pour l’instant, très peu de services de secours sont déployés. Beaucoup de personnes ont été victimes de blessures à cause des tôles qui se sont envolées. Et le bilan humain reste toujours incertain. Les conditions d’hygiène sont très dégradées. Et l'accès à l'eau est toujours difficile. ». 

« C'est apocalyptique ici, explique un éducateur à Mamoudzou.Tout a été ravagé par le cyclone. Nous n'avons pas de blessés mais moralement certains sont anéantis par la situation. En ce moment tout le monde est en train de nettoyer ou d'aider à reconstruire. ». 

L'aide s'organise

Une cellule de coordination d'Apprentis d'Auteuil est en place, entre La Réunion, Paris et nos équipes à Mayotte, pour organiser le déploiement de notre aide et des premières urgences. Pour ce faire, la fondation est en lien avec les autorités sur place qui coordonnent les opérations de secours et les premières distributions d'aide humanitaire. Nous nous coordonnons aussi avec les associations à Mayotte qui s'organisent pour venir en aide à la population. Enfin, la hotline et la cellule d’aide psychologique sont toujours actives.

Appel aux dons

Grâce à la mobilisation des donateurs, du grand public et des mécènes, la fondation a d'ores et déjà pu collecter des fonds pour aider les populations sur place. Mise en sécurité, protection, eau, alimentation, accompagnement psychologique, demain la reconstruction... les besoins sont immenses pour les jeunes et les familles durement touchés par cette catastrophe. La mobilisation de tous est précieuse. Merci

Photos (c) Dimitar Dilkoff/AFP