Portrait de Marie-Claude Vié, collaboratrice de la fondation
Vie de la fondation

Marie-Claude Vié, directrice de l’Atelier relais Osée à Toulouse : « Mon objectif ? Réconcilier les jeunes avec l’école »

Marie-Claude Vié, devenue successivement enseignante spécialisée à Apprentis d’Auteuil, puis directrice d’école, est aujourd'hui responsable d’un dispositif de prévention du décrochage scolaire pour adolescents. Á 62 ans, et à quelques mois de la retraite, elle a su conserver intact son objectif : « Trouver le chemin qui permettra aux jeunes de se réconcilier avec l’école. » Par Laure Naimski.

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Marie-Claude Vié est devenue directrice d’école et et responsable d’un dispositif de prévention du décrochage scolaire. A quelques mois de la retraite, elle revient sur son parcours.

Quand elle se retourne sur sa carrière, dont plus de trente années passées à Apprentis d’Auteuil, Marie-Claude Vié, 62 ans, évoque d’abord son enfance à Chevilly Larue, en région parisienne, « maillées de petits signes extraordinaires », selon son expression, qui la lient déjà à la fondation. « J’ai été baptisée chez les Pères du Saint-Esprit, la congrégation religieuse, tutelle de la fondation. Á 18 ans, j’ai passé mon bac au lycée Saint-Gabriel de Bagneux, devenu plus tard un établissement de la fondation. » Le bac en poche, elle poursuit son rêve de devenir institutrice et s’inscrit pour cela au Centre de formation pédagogique du Père Faure. « De nombreux établissements à la fondation s’inspirent de la pédagogie du Père Faure, largement inspirée par les principes éducatifs Maria Montessori », souligne-t-elle.

Portrait de Marie-Claude Vié, collaboratrice de la fondation, en entretien hebdomadaire avec un jeune et une éducatrice
Marie-Claude Vié lors d'un entretien hebdomadaire à l'Atelier relais avec un jeune et une éducatrice (c) Besnard/Apprentis d'Auteuil

Accompagner les élèves en difficulté

Après quelques stages en région parisienne, la jeune femme fraîchement diplômée décide de se spécialiser dans l’accompagnement des élèves en difficulté. « Je n’avais pas eu une scolarité très facile. J’étais facilement distraite, préférant le mouvement à la position assise ! Au centre de formation pédagogique de la rue de Sèvres à Paris, j’ai découvert une pédagogie mettant en valeur le mouvement et la manipulation, facilitant une compréhension à la fois fine et profonde que ce soit pour l’enseignement des mathématiques que pour l’étude de la langue. » Afin de valider son diplôme d’enseignante spécialisée, Marie-Claude est nommée en 1991 à la Maison Saint-Esprit à Orly, avec une école intégrée à une Maison d’enfants à caractère social (MECS).

Le lien entre enseignants et éducateurs

« En prenant ce poste dans une école adossée à une Maison d’enfants, J’ai découvert l’intérêt et l’utilité du lien entre enseignants et éducateurs. Là-bas, j’y ai rencontré des équipes motivées et très engagées. J’y suis restée près de vingt ans. C’est la grande aventure professionnelle de ma vie ! », confie-t-elle avec émotion. En 1998, elle devient directrice de l’école, fonction qu’elle occupera pendant dix ans. Aux côtés d’une enseignante d’EPS, d’une orthophoniste et d’une psychologue, elle met en place l’Éducation affective relationnelle et sexuelle (EARS), ainsi que la médiation afin d’améliorer la qualité des relations entre jeunes ou entre jeunes et adultes. « L’un de mes objectifs a toujours été de chercher et de trouver des solutions pour que les jeunes que nous accueillons se sentent bien à l’école, qu’ils s’y sentent en sécurité, pour que le climat soit propice à l’apprentissage. Le développement des compétences psycho-sociales revêtait, à l’époque, un caractère prioritaire ... Au fil du temps, nous avons réussi à rendre les enfants plus apaisés, plus enclins à exprimer les émotions et à gérer les conflits, à se lancer dans les apprentissages », analyse Marie-Claude.

Elle se souvient notamment de Loïc, un enfant ayant rencontré des difficultés familiales l’ayant conduit au placement qui possédait un réel potentiel scolaire, notamment en mathématiques. «J’ai revu Loïc devenu adulte à une fête des anciens. Il préparait un diplôme d’expert-comptable… Une belle réussite ! L’ensemble de l’équipe en a toujours tiré une certaine fierté. »

L’écologie à l’école

Pour se rapprocher du Sud-Ouest, région d’origine de son époux, Marie-Claude obtient sa mutation en 2009. Elle prend alors la direction de l’école Notre-Dame des Anges et celle de l’Atelier relais Osée à Toulouse qui accueille des adolescents en décrochage scolaire. « J’y ai rencontré des équipes formidables, avec des personnes, dynamiques, sympathiques et engagées. L’école, située sur un site arboré, a permis l’installation d’un potager, d’un rucher, et d’une « culture environnementale » avec les enfants et leurs familles. Les enfants encadrés par des animateurs spécialisés entretiennent les espaces et récoltent les légumes au fil des saisons. Un petit parc accueille quelques tortues protégées. Grâce à notre action, Notre-Dame des Anges a obtenu le label éco-école », confie Marie-Claude, qui a quitté son poste il y a deux ans pour se consacrer à l’Atelier relais et au développement de l’EARS dans la région Sud-Ouest avant de prendre une retraite bien méritée à la fin de l’année. Cette ancienne judokate va bientôt pouvoir s’adonner à plein temps, à ses passe-temps favoris : randonnée, vélo, cinéma et littérature.