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Vie de la fondation
29 avril 2025

Baromètre de la solidarité 2025 : incertitudes à l'horizon

Pour la sixième édition de son baromètre annuel de la solidarité (enquête réalisée par Ipsos), Apprentis d'Auteuil interroge le grand public et les hauts revenus sur leur générosité passée et à venir. La fondation met également en lumière ce qui se dessine en matière de dons envers les organismes caritatifs dans les mois à venir. Une tendance :  les Français se montrent de plus en plus préoccupés quant à l'avenir dans un contexte national et international incertain. 

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Apprentis d'Auteuil vient d'interroger le grand public et les foyers qui gagnent le plus d'argent sur leur générosité en faveur des fondations comme Apprentis d'Auteuil. Les résultats sont publiés dans son 6e baromètre de la solidarité, mené avec l'institut de sondage Ipsos.

Une montée des inquiétudes

Quelle est la conjoncture en matière de générosité en ce début d'année 2025 ? Dans un environnement international des plus incertains, un contexte économique tendu et un niveau d'endettement préoccupant en France, les Français s'interrogent sur leur capacité à se mobiliser pour des associations et des fondations, si le climat venait à se dégrader. 

Un des premiers grands enseignements du 6e baromètre de la solidarité d'Apprentis d'Auteuil (enquête réalisée par Ipsos), est une généralisation de la montée des inquiétudes, toutes catégories de revenus confondues. Les sondés dans le grand public se disent inquiets pour l'avenir des jeunes (88 %, en hausse de 4 points par rapport à l'année dernière), des personnes en situation de précarité (86 %), et au-delà, de l'ensemble des Français (84 %, une hausse de 4 points également). Ils sont 64 % à être inquiets pour leur avenir personnel (en hausse de 5 points), et à 73 % pour celui de leurs proches (en hausse également de 5 points). Ce sentiment se retrouve également au sein des hauts revenus. 58 % sont inquiets pour leur avenir (hausse de 5 points) et 44 % pour celui de leurs proches (hausse de 7 points). 

Ces inquiétudes se répercutent sur les prévisions de don aux organismes caritatifs : 42 % des donateurs estiment qu'ils réduiraient leurs dons pour préserver leur sécurité financière, contre 33 % chez les hauts revenus. A contrario, 15 % donneraient plus aux associations et fondations pour les aider à passer le cap de ces crises, contre 33 % chez les hauts revenus. 
Stéphane Dauge, directeur des ressources d'Apprentis d’Auteuil, souligne :  « L’inquiétude – nourrie par l’incertitude politique et économique – gagne tous les Français, y compris les plus aisés. Cette tendance nous alerte et nous inquiète, alors que les besoins des jeunes montent en flèche et que les financements publics se resserrent. Nous craignons que nos concitoyens – qui sont toujours restés solidaires malgré les différentes crises – ne soient plus en capacité d’exprimer leur générosité comme ils le souhaiteraient. » 

6ème baromètre de la Solidarité
6ème baromètre de la Solidarité

En 2023, les Français s’étaient montrés particulièrement solidaires - y compris les jeunes et les plus modestes. Un an plus tard, l’inquiétude a gagné tous les Français – y compris les plus aisés. Si le nombre de donateurs reste stable en 2024, avec une dynamique positive du côté des hauts revenus, les montants des dons régressent, et reviennent à leur niveau de 2022.

52 % des Français disent avoir réalisé au moins un don à des fondations ou des organismes caritatifs en 2024 (+ 1 point depuis 2019). Un chiffre qui grimpe à 84 % parmi les hauts revenus (+ 7 points en 5 ans). En revanche, après une hausse en 2023, le montant moyen des dons déclarés baisse en 2024 : légèrement pour le grand public (364 € vs 371 €), et plus fortement chez les hauts revenus (2322€ vs 2686€).


Des prévisions en demi-teinte pour 2025


Une majorité de Français envisagent de donner à des associations caritatives, mais ils pourraient rencontrer des difficultés à maintenir le niveau de générosité de ces dernières années.
Les intentions de dons restent stables : 55 % des Français déclarent qu’ils ont ou vont donner cette année. Mais quelques signaux faibles pourraient annoncer - malgré leur bonne volonté - une nouvelle baisse des montants alloués aux associations. 
La proportion effective de donateurs 2024 est moins élevée que ne le laissaient penser les intentions annoncées en 2023 (- 3 points). Le nombre de Français qui ont réalisé un don en début d’année 2025 baisse nettement par rapport à l’an passé : (20%, - 4 points vs 2024).

48 % des Français déclarent que leur pouvoir d’achat a baissé par rapport à 2024. De fait, la baisse de pouvoir d’achat demeure en tête des raisons pour lesquels les donateurs prévoient de baisser le montant de leurs dons.

Les prévisions restent plus optimistes du côté des Français les plus aisés. 87 % des hauts revenus déclarent qu’ils ont donné ou qu’ils vont donner en 2025 (+ 4 points).  La proportion effective de donateurs en 2024 est légèrement plus élevée que le laissaient entendre les intentions annoncées l’an dernier (+ 1 point)
En mars 2025 : 56 % déclarent avoir déjà effectué des dons à des associations sur le début de l’année (+ 2 points). 50 % prévoient de donner plus qu’en 2024 (- 2 points). 46 % estiment que leur pouvoir d’achat a augmenté

Baromètre de la solidarité 2025 slide 14
Des prévisions encourageantes pour les dons en 2025.
Le baromètre de la solidarité 2025 slide 19
L'impact du pouvoir d'achat sur les prévisions de don.

La cause de la jeunesse et de l’éducation


Parmi le « top 4 » des causes qui mobilisent les donateurs : la santé et la recherche médicale (44 %, + 7 points), puis l’aide aux plus démunis (32 %, - 6 points), la défense des animaux (26 %, - 2 points), l’enfance, la jeunesse et l’éducation (24 %).
Chez les hauts revenus, la santé et la recherche médicale arrivent en premier (46 %, 1 point), suivies par l’aide aux personnes démunies (40 %, + 1 point), l’enfance, la jeunesse et l’éducation (33 %, - 9 %).

« Les Français se disent inquiets pour l’avenir de la jeunesse et des personnes les plus précaires, et ils ont raison, déclare Stéphane Dauge. Nous accueillons des jeunes et des familles de plus en plus fragiles, avec des besoins de plus en plus massifs pour construire leur avenir… et celui de leurs enfants. Il est essentiel qu’ils continuent de se mobiliser pour soutenir – dans la durée - nos actions d’éducation, de formation et d’insertion. »
A souligner, les Français – et plus particulièrement les plus aisés - sont de mieux en mieux informés sur les avantages fiscaux liés aux dons et aux legs. Des connaissances qui ont un véritable impact sur leurs dons.

6ème baromètre de la Solidarité
6ème baromètre de la Solidarité

Méthodologie 


Enquête réalisée par Ipsos pour la Fondation Apprentis d’Auteuil, entre le 26 février et le 12 mars 2025 sur un panel de 1000 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus. Et auprès d’un second panel de 500 personnes dont le revenu annuel net du foyer est supérieur à 120 000 euros, en France.