Dans l'Oise, une solution pour chaque enfant en souffrance

Ce jour-là, Héléna Roche, l’infirmière de l’équipe mobile ressource de l’Oise, reçoit un appel téléphonique d’un établissement de la Protection de l’enfance du département. Une jeune fille est en grand mal-être. Elle multiplie les appels à l’aide : provocations, fugues, scarifications. Après avoir épuisé toutes les solutions en interne, l’équipe éducative sollicite les services de l’équipe mobile. Le temps d’évaluer très précisément la situation, Héléna Roche et sa collègue Carole Castelain, éducatrice spécialisée, (respectivement à g et à dte sur la photo) rédigent un "projet d’accompagnement individualisé renforcé" pour la jeune fille, en lien avec son établissement et les services compétents dans l’Oise.

Éviter les hospitalisations successives

C’est précisément pour répondre à ce genre de situations que les Équipes mobile ressource ont été créées par le gouvernement en 2017 et déployées sur tout le territoire français (1). Le but est d’apporter un soutien aux professionnels confrontés à des situations complexes de jeunes en souffrance psychique. Et aussi, après analyse, de proposer des réponses adaptées.
Apprentis d’Auteuil a lancé son équipe mobile en avril 2020 au sein des établissements Marcel-Callo. Elle peut répondre aux demandes de tous les établissements de la Protection de l’enfance de l’Oise. « Il s’agit d’éviter les hospitalisations répétitives et de ne plus laisser ces enfants sans solution, explique Héléna Roche. Car d’autres voies existent que la solution hospitalière, elles peuvent être bâties avec nos partenaires. »

L'enfant au centre de la réflexion

L’Oise dispose ainsi de deux équipes mobiles, celle d’Apprentis d’Auteuil pour la Protection de l’enfance, et celle de l’association La Nouvelle Forge dans le domaine du handicap, les deux se complétant. « Il nous faut penser en permanence à l’enfant, à la cohérence de son parcours, multiplier les éclairages et les partager entre tous les professionnels qui œuvrent autour du jeune », résume Helena Roche.
Durant le premier confinement, le service a ainsi été saisi pour un jeune mineur non accompagné de 16 ans, sujet à de fortes crises d’angoisse. Autant sa situation scolaire et administrative était au beau fixe (il avait obtenu un CAP cuisine et était sorti 1er de sa promotion), autant le jeune Guinéen s’effondrait d’un point de vue psychique. « Nous avons proposé une prise en charge psychothérapeutique, précise l’infirmière. Et travaillé avec lui sur la gestion des émotions. » Aujourd’hui, l’adolescent va mieux et envisage l’avenir avec plus de sérénité. Une des belles victoires de l’équipe mobile.

(1)    Rapport Piveteau « Zéro sans solution »