
Anthony, 18 ans : "Tant de jeunes talentueux sont à la rue !"
A sa majorité, comme de nombreux jeunes, Anthony a dû quitter son foyer de l'Aide sociale à l'enfance. Il raconte son désarroi, son errance. Puis son admission à la résidence sociale à orientation éducative d'Apprentis d'Auteuil à Toulon, qui l'accompagne vers l'insertion.
Projets d'avenir

Et puis avec mon assistante sociale, on a trouvé cet endroit (la résidence sociale ndlr). J’ai rencontré l’équipe éducative, le directeur. Une semaine plus tard, j’ai été accepté dans les locaux. Le critère, c’était d’être autonome, d’avoir envie de travailler, d’avoir un projet, de respecter les uns et les autres.
Ici, je peux me concentrer sur mes études. Mes notes ont tout de suite remonté.
Et je viens de décrocher mon bac ! Je vais poursuivre à la rentrée par un brevet professionnel agricole travaux des aménagements paysagers, dans un centre de formation d’apprentis à Hyères. Je reviendrai dormir tous les soirs à la résidence sociale. Mon souhait, c’est de pouvoir monter plus tard mon entreprise dans l’élagage. L’avenir se crée petit à petit.
Un soutien vital

Quand je suis arrivé ici, je n’y croyais pas. Cela ne me semblait pas réel qu’il puisse y avoir un endroit comme celui-là pour moi. Et c’était une réalité ! Ici, il y a une équipe éducative qui nous accompagne sur tous les aspects de la vie, et qui vérifie qu’on est bien à jour au niveau administratif, pour qu’on puisse s’en sortir. Je trouve cela bien qu’une structure comme celle-là existe, car il y a plein de jeunes talentueux, qui ont des projets, et qui sont pourtant à la rue. Ça gâche tout. On est dans une société où c’est chacun pour soi. À la rue, sans soutien financier, ils ne peuvent pas se focaliser sur leurs études. Je remercie vraiment l’équipe de la Résidence sociale. Sans eux, je n’y serais pas arrivé. »
Pour éviter les sorties sèches des dispositifs de la protection de l'enfance à 18 ans, Apprentis d'Auteuil plaide donc pour que :
- l’accompagnement à la sortie se prépare en amont et au fil de la prise en charge. Il est donc nécessaire que les projets d’établissement qui accueillent des jeunes jusqu’à 18 ans comportent un volet sur l’accompagnement éducatif vers l’autonomie et l’entrée dans la vie d’adulte.
- cet accompagnement ne vise pas uniquement l’accès à des prestations sociales ou financières, qu'il soit pensé en « parcours de vie », pas simplement en « parcours vers l’emploi ». Car à la sortie de l’ASE, les jeunes ont encore besoin d’un accompagnement global et adapté à leurs besoins et leurs fragilités.
- tous les jeunes qui ont été accompagnés par l’Aide sociale à l’enfance aient les mêmes droits, qu’ils aient été accueillis en établissement, en famille d’accueil ou en milieu ouvert… Seuls doivent prévaloir les critères de vulnérabilité sociale et familiale.
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