Comment s’inspirer des bonnes pratiques d'autres pays pour faire évoluer sa pédagogie ?
Apprentis d’Auteuil s’inspire de ses partenaires internationaux pour faire évoluer les pratiques pédagogiques et le fonctionnement de ses établissements scolaires. Comment ? La réponse d’Helen Martinot, cheffe de projet Europe et Canada et référente innovation pédagogique à la direction International de la fondation.
Comment la fondation construit-elle ces échanges de pratiques avec ses partenaires internationaux ?
Nous recensons d’abord les besoins des collaborateurs d’Apprentis d’Auteuil, qu’ils soient éducateurs, enseignants ou directeurs d’établissements. Ils nous ont dit être intéressés par la prévention de la violence, les outils numériques en classe, l’accompagnement des élèves non francophone ou la lutte contre le décrochage scolaire. Au regard de ces besoins, nous identifions nos partenaires internationaux qui pourraient les inspirer. Puis, nous construisons des sessions d’échanges de pratiques, que nous appelons aussi workshop, sur une de ces thématiques.
Le dernier en date était consacré à la prévention de la violence et à l’amélioration du climat scolaire avec notre partenaire SOS village d’enfants en Espagne. Les précédents ont été consacrés à l’inclusion scolaire et à l’accompagnement des jeunes ayant des difficultés d’apprentissage avec notre partenaire Belge.
Comment ces ateliers ont-ils fait évoluer la pédagogie dans les établissements d'Apprentis d’Auteuil ?
Par exemple, au retour d’un workshop en Belgique, le collège Sainte-Bernadette à Pau a lancé un grand plan de formation de ses enseignants consacré à la pédagogie institutionnelle. Ce courant pédagogique issu du mouvement Freinet vise à organiser la vie de la classe et les apprentissages grâce à la création d’institutions décidées collectivement (Conseil, métiers, etc.). Dans la pédagogie institutionnelle, la circulation de la parole et l'expression de chacun sont centrales.
Autre exemple, à l’école Notre-Dame de Lourdes près de Lyon, les enseignants ont complètement revu leur organisation avec des classes à plusieurs niveaux et développé les « classes dehors » qui se déroulent à l’extérieur en pleine nature. Enfin, après un workshop sur la prévention de la violence, les enseignants nous ont dit avoir pris conscience de l’importance du « penser et agir ensemble » et de la participation des jeunes sur ces sujets délicats. Dernière exemple en date, nous avons visité des établissements au Québec issus du REPAQ (Réseau d’écoles alternatives du Québec) qui impliquent les parents au quotidien dans les apprentissages en classe. Ces rencontres devraient aboutir à l’organisation d’un workshop au Québec en 2025.
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