Portrait d'Hugo au Pôle Avenir Emploi de Villeurbanne
Formation et insertion

Hugo, 23 ans : « L'art est le vecteur idéal pour se remettre debout quand on ne va pas bien. »

Après un temps difficile de remise en cause et de questionnements, Hugo, 23 ans, a repris son avenir en main grâce à Prép'art, un programme d'insertion d'Apprentis d'Auteuil basé sur la médiation artistique. Témoignage. 

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Hugo, 23 ans, est sorti fin décembre de Prep'Art, un programme de remobilisation d'Apprentis d'Auteuil qui passe par la médiation artistique. Il revient sur ce que ce parcours lui a apporté.
Pôle Avenir Emploi de Villeurbanne, Hugo lors d'une session de travail sur le dispositif L'Ouvre-boîte
Hugo, en session de travail en équipe pour une création d'affiche (c) Besnard/Apprentis d'Auteuil

« Je suis originaire de l'île de la Réunion où j'ai grandi jusqu'aux années lycées, avant d'aller rejoindre mon père en métropole. J'ai un demi-frère et une demi-soeur ici. Et une grande soeur et ma mère là-bas. Doté d'un bon coup de crayon, accro au numérique et passionné par l’univers du jeu vidéo, j’ai commencé par suivre un bachelor en jeux vidéo et en animation 3D dans une école d’enseignement supérieur privé de Lyon, après un bac pro infographie obtenu en 2020. Je n'ai jamais été très scolaire. 

Du mal à se motiver

Pôle Avenir Emploi de Villeurbanne, Hugo avec Aurélie Machot, CEFI (coordinateur emploi formation insertion)
En séance d'accompagnement avec Aurélie Machot, coordinateur emploi formation insertion (c) Besnard/Apprentis d'Auteuil

J’ai arrêté le cursus au bout de deux ans, car je ne me projetais pas dans cet univers. Je suis d’une nature plutôt indépendante et les genres de postes qui se profilaient à la sortie ne me convenaient pas. En plus, la section que je suivais, proposée pour la première fois dans l'école, n'était pas très bien organisée. On a été plusieurs à la quitter avant la fin. 

Désoeuvré et ne sachant pas trop vers quoi me tourner, j'ai commencé par prendre un job alimentaire comme préparateur de commande dans une enseigne d'alimentation et de produits bio. Le poste n'a pas duré. Au bord de la déprime, je broyais du noir et j'avais du mal à me motiver. De fait, je ne savais pas trop où j'allais, j'étais inquiet et déstabilisé, d'autant plus que j'avais entretemps déménagé. 

Je me suis alors inscrit à la Mission locale pour être aidé dans mon parcours d'orientation et voir si je pouvais prétendre à la nouvelle allocation du contrat d'engagement jeune (CEJ), compte tenu de ma situation. 

Extérioriser ses émotions

C’est là, après les vacances d'été de 2023,  que mon conseiller à la Mission locale m’a parlé de Prep’Art¹ , un programme de remobilisation par l’art sur six semaines proposé par Apprentis d’Auteuil à Villeurbanne, dans un lieu dédié à l'insertion des jeunes, le Pôle Avenir Emploi, situé à deux pas du tram.

Cela tombait à pic, vu mon profil. Le dessin est vraiment pour moi le moyen par excellence de m'exprimer. J'ai plus de mal avec les mots...  J'ai posé ma candidature et j'ai été retenu. La session démarrait au retour des vacances de Toussaint.

Pour faire court, l'idée de ces journées, c'était d'apprendre à reprendre confiance en nos capacités et nos envies par le biais de la pratique artistique. J'ai énormément apprécié l'idée - et sa mise en oeuvre -  parce que, selon moi, l'art est le vecteur idéal pour se remettre debout quand on ne va pas bien, extérioriser ses émotions, se relier aux autres, etc. On était une petite promo d'une dizaine de jeunes avec des tas de points communs, ce qui a facilité le contact entre nous dès le départ et m'a permis de m'ouvrir.

Pôle Avenir Emploi de Villeurbanne, session de travail sur le dispositif L'Ouvre-boîte
Léquipe phosphore et imagine : place à la créativité ! (c) Besnard/Apprentis d'Auteuil

Oser prendre sa place

On a touché au dessin bien sûr, l'angle proposé étant le portrait - précieux pour moi et très motivant, c'est mon élément - mais aussi à la sculpture, à la photo et même au podcast. Un belle découverte ! Au cours de la session, nous avons également appris à reprendre un rythme de vie plus régulier, des horaires, à organiser nos journées, etc. Tout comme à préparer des entretiens d'embauche et un cv.

De plus, chacun d'entre nous était accompagné de manière individuelle par un professionnel de l'équipe, très à l'écoute et disponible, qui nous donnait des conseils pour nous organiser, nous aidait à à élargir nos horizons, à trouver des stages en lien avec nos projets, mieux nous connaître, etc. Un soutien qui, pour moi, a vraiment fait la différence.

La session m’a surtout apporté, je crois, parce que dès le départ j'ai été reconnu à part entière dans ma singularité et mes talents. Ce qui m’a permis, au fil des semaines, de me recentrer sur moi et d'oser prendre ma place, alors qu'au début, j'étais plutôt découragé, méfiant et renfermé.

La confiance est revenue

Aujourd'hui, j'ai repris la route et la confiance est revenue. Grâce à ce parcours, je poursuis désormais mon rêve : m’installer à mon compte comme tatoueur professionnel, un créneau porteur pour notre génération. Mon style préféré, c'est le new school, un peu inspiré du "street art". Et le tatouage, un excellent moyen, selon moi, de faire voyager mon art...

Pour ça, j’ai pu entrer en janvier, sitôt la session Prep'art achevée, à l’Ouvre-Boîte, un autre dispositif d’Apprentis d’Auteuil qui accompagne les jeunes dans la création d’entreprise. Une nouvelle aventure un peu stressante, mais en même temps passionnante ! »   

 

¹ Le programme est soutenu par la Fondation Foujita.