Une journée avec Thays, 4 ans, à l'Accueil éducatif de jour de Colmar
Accueilli à l’Accueil éducatif de jour Louis et Zélie Martin de Colmar (68), Thays, 4 ans, grandit en confiance, accompagné par des éducateurs bienveillants, tandis que sa maman est épaulée dans son quotidien et son rôle de mère. Objectif ? Éviter le placement de Thays et de sa sœur en Maison d’enfants.
« L’AEJ ? Un dispositif pour accompagner les enfants bénéficiant d’une mesure de protection de l’enfance et aider les parents. »
Matthieu Gruner, directeur de l’Accueil éducatif de jour Louis et Zélie Martin de Colmar (68), résume ainsi l’AEJ. « Toute l’équipe – un directeur, une cheffe de service, une psychologue, quatre éducateurs spécialisés, un éducateur sportif et une maîtresse de maison – accompagne l’enfant et soutient ses parents dans leur globalité et leur singularité, à la fois au sein de la famille et à l’AEJ, ce qui fait notre spécificité, précise-t-il. En six mois ou un an maximum, nous devons permettre à chacun, en fonction de ses besoins et de ses attentes, de surmonter ses difficultés, d’évoluer, de gagner en autonomie, pour éviter le placement de l’enfant en institution. »
Seize garçons et filles âgés de 3 à 18 ans confiés par l’Aide sociale à l’enfance de la collectivité européenne d’Alsace ou par le juge des enfants viennent ainsi à l’AEJ. Le mardi soir, ils jouent avec d’autres enfants, goûtent ou dînent ensemble. Le mercredi, ils retrouvent l’éducateur sportif pour des séances de motricité, des matchs de basket ou de foot, nourrissent et cajolent les lapins et les cochons d’Inde d’une intervenante extérieure, spécialiste de la médiation animale, rendent visite à des personnes âgées dans un EHPAD, participent à des opérations environnementales (nettoyage d’une rivière, arrachage de plantes invasives...). Le vendredi soir, ils jouent avec leurs parents à la ludothèque de l’AEJ. « Ces propositions n’ont qu’un but : permettre à l’enfant de s’épanouir et suggérer à ses parents des activités réalistes et reproductibles à la maison ou à proximité, explique Matthieu Gruner. Nous les soutenons ainsi dans leur rôle de mère ou de père et les incitons à créer ou à développer leur réseau social, à s’intégrer dans la société. »
Un soutien renforcé à la parentalité
Les parents – familles monoparentales, séparées et en conflit ou en situation de grande précarité – bénéficient eux des visites à domicile des éducateurs spécialisés ou de la maîtresse de maison, du "Café des mamans" ou de l’atelier "Brico des papas ». Ils partagent également des temps privilégiés avec leurs enfants à l’AEJ, lors de visites de musées ou de séjours organisés. « Autant d’occasions d’observer la maman ou le papa dans son quotidien, de veiller à la protection de l’enfant, de valoriser les compétences ou les talents des parents, de travailler sur leurs carences affectives ou éducatives (manque d’attention, non-respect du rythme de l’enfant, absence de suivi médical, déséquilibre alimentaire, déscolarisation...). Et de permettre à chacun de trouver confiance en soi et estime de soi, conclut Matthieu Gruner. Les parents savent que nous sommes à leur service, pour qu’un jour, ils puissent vivre avec leurs enfants chez eux, en n’ayant plus besoin de nous. »
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