
Apprendre à vendre des vêtements de seconde main
Douze jeunes ont suivi la première formation Skola Ressourcerie qui forme des jeunes aux métiers de la vente, tout en valorisant des vêtements de seconde main donnés à Apprentis d’Auteuil.
Située juste à côté du grand magasin Printemps au centre commercial Vélizy 2, la boutique éphémère Skola d’Apprentis d’Auteuil détonne. Excepté quelques pièces de grandes marques, ici, tous les vêtements sont à cinq euros. D’ailleurs, c’est écrit en toutes lettres sur l’enseigne du magasin : « Skola : former et employer autrement. »
Valoriser les vêtements de seconde main
Depuis trois mois, une douzaine de jeunes se forment ici aux techniques de vente via le programme Skola Ressourcerie spécialisé dans la seconde main. Une première pour ce dispositif d’insertion déployé par Apprentis d’Auteuil depuis plusieurs années, qui allie cette fois formation aux techniques de vente et économie circulaire. « C’est un dispositif vertueux, explique Florian Beau, le responsable du programme. Nous accompagnons des jeunes en difficulté vers l’emploi, nous limitons la surconsommation et la fast fashion (la mode "jetable", ndlr) très polluante en valorisant des vêtements donnés à la Ressourcerie d’Apprentis d’Auteuil, située sur son site historique dans le 16e arrondissement. Et en même temps, nous permettons aux clients d’avoir accès à des vêtements de qualité à petits prix. Tout le monde y gagne ! »



Un concept économique et écologique
Un réel tremplin vers l’emploi pour ces jeunes âgés de 18 à 30 ans, la plupart sans diplôme, qui se trouvent dans une situation économique et sociale compliquée. « Avant, j’étais à l’École de la deuxième chance à Chelles, en Seine-et-Marne, explique Germande, 23 ans. Ce qui me plaît, c’est d’alterner formation théorique et pratique dans un même lieu. Pendant qu’un groupe est en cours dans l’arrière-boutique, l’autre est dans le magasin avec les clients, et inversement. Après Skola, je voudrais poursuivre par un BTS en alternance dans le prêt-à-porter. » « Moi, j’envisage de travailler dans la vente et je voudrais plus tard ouvrir ma propre boutique », ajoute Marcèle, 21 ans, arrivée, elle, via la mission locale de sa ville.
Une boutique éphémère
Après une phase de formation en octobre à l’Institut Français de la mode, du textile et de l’habillement pour se familiariser avec les textiles, les matières, les moyens de détacher et de réparer un vêtement, le groupe a participé à l’installation de la boutique éphémère (dans un espace de vente prêté par le centre commercial), juste à temps pour ouvrir pour la période des fêtes. « Je suis déjà venue plusieurs fois, explique une cliente. J’aime bien la seconde main, c’est écologique et économique. Ici, tout est à cinq euros ! Si en plus notre argent va à des associations pour aider des jeunes, c’est encore mieux ! »
La formation de quatre mois s’est conclue au mois de février par un examen ouvrant droit à un titre professionnel de conseiller de vente. Ce sésame devrait permettre à tous les jeunes de trouver un emploi rapidement dans un secteur qui recrute.


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