Père Calvin MASSAWE
Témoignages
31 janvier 2024, modifié le 24 octobre 2024

Aumônier spiritain à Apprentis d’Auteuil, une école de vie

Aumônier spiritain dans plusieurs établissements d’Apprentis d’Auteuil du Nord-Ouest, le père Calvin propose une présence, une écoute, un réconfort aux enfants et aux adolescents. Pour le bonheur d’être avec eux et la joie de leur apporter espoir ou espérance comme témoin de Dieu. Reportage à la Maison d’enfants Providence-Miséricorde à Rouen. 

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Dans plusieurs établissements d’Apprentis d’Auteuil du Nord-Ouest, le père Calvin, aumônier spiritain, rencontre les enfants et les adolescents, les écoute, leur apporte du réconfort et de la joie. Pour le bonheur d’être avec eux comme témoin de Dieu. Reportage à la Maison d’enfants Providence-Miséricorde à Rouen.

Cet après-midi, Kenza, 13 ans, rentre du collège. Son sac à peine posé, son goûter avalé, elle se prête volontiers au jeu des questions-réponses sur le père Calvin, l’aumônier spiritain de la Maison d’enfants Providence-Miséricorde à Rouen où elle vit tout au long de la semaine. « Avec le père Calvin, je peux être moi-même, confie-t-elle. En totale transparence, car je sais qu’il garde pour lui les choses que je lui dis. Nous nous respectons l’un et l’autre. Nous rigolons aussi beaucoup ensemble. »

Avec ses mots, Kenza résume parfaitement la mission du père Calvin. Sillonnant les établissements d’Apprentis d’Auteuil en Normandie, il intervient dans les Maisons d’enfants d’Évreux, du Havre, de Lisieux, de Rouen, au lycée professionnel Victorine Magne de Lisieux et au Pôle formation insertion Normandie de Vernon. « Missionnaire nomade d’Apprentis d’Auteuil ! commente-t-il dans un large sourire. J’investis dans la jeunesse, notre avenir commun. D’autant plus que les jeunes me passionnent : ils cherchent le sens à donner à leur vie. Pour eux, je suis d’abord et avant tout Calvin, une personne. Libre à eux de me considérer comme un aumônier. Ce n'est pour eux ni un sujet ni une barrière, qu'ils soient athées, musulmans, juifs, chrétiens. » 

Le père Calvin retrouve ainsi régulièrement les garçons et les filles de différents établissements d’Apprentis d’Auteuil. Dans des entretiens en tête-à-tête, lors de temps de paroles ou de dîners, il répond aux questions des uns et des autres, partage leurs centres d’intérêt, envisage des projets avec eux (actions éducatives de solidarité internationale en Tanzanie, notamment). Pour ceux qui le souhaitent, il assure les préparations au baptême, à la profession de foi... « En sachant que ce sont les jeunes et eux seuls qui peuvent prendre soin de leur âme, leur coffre-fort. À nous, adultes, de les aider à en trouver les clés. » 

Au service de l’autre

Le chemin que le père Calvin a emprunté pour en arriver à cette attention et à cette espérance, relève à la fois d’un long itinéraire depuis la Tanzanie son pays natal, et d’une évidence. « À 12 ans, je voulais être informaticien, expert-comptable ou prêtre missionnaire, se souvient-il. Avec ma grande sœur, je me faisais un devoir d’aller à la messe de 6h. Cela m’a sans doute nourri spirituellement et orienté vers la prêtrise. Par ailleurs, j’appréciais la philosophie de mon père, ingénieur et apiculteur. Dans le monde des abeilles, il distingue celles qui piquent et celles qui ne piquent pas et se montrent très solidaires. À ma manière, je voulais être utile. Comme missionnaire, je pourrais partir pour l’étranger et revenir riche de toute mon expérience, de toutes mes rencontres ! » 

En 2016, alors qu’il est affecté en tant que missionnaire en France, le provincial des spiritains lui propose Apprentis d’Auteuil. « En prononçant mes premiers vœux en 2010, je savais que me mettre au service de l’autre en allant partout dans la vraie vie donnerait un sens à mon existence. Aujourd’hui, à 40 ans, je me fixe un objectif : faire du bon miel avec les jeunes d’Apprentis d’Auteuil, en sachant que chaque abeille a un rôle à jouer. »

MECS Providence-Miséricorde de Rouen, le père Calvin Massawe discute avec Kenza et Peter
" Avec le père Calvin, je peux être moi-même, avoue Kenza, 13 ans. En totale transparence, car je sais qu'il garde pour lui les choses que je lui dis." © Igor Lubinetsky/Apprentis d'Auteuil
MECS Providence-Miséricorde de Rouen, le père Calvin Massawe discute avec Peter
"En confiance avec le père Calvin, je parle de ma vie d'avant, de la violence que j'ai subie" confie Peter, 16 ans © Igor Lubinetsky/Apprentis d'Auteuil

En toute humilité

Ces mots recueillis en aparté sonnent juste à l’heure de retrouver Kenza. « À chaque fois qu’il est là, le père Calvin permet à chaque jeune de parler de ce dont il a envie, souligne-t-elle. Je le considère comme un membre de ma famille qui me transmet sa bonne humeur et m’apporte toujours quelque chose d’utile sur ce qui nous rassemble, nous unit, lui le catholique, moi la musulmane. » « Avec le père Calvin, je parle de ce que je fais à l’école, poursuit Peter, 16 ans. En confiance avec lui, je reviens aussi sur ma vie d’avant et la violence que j’ai subie. »

Pour le dîner, le père Calvin s’assied à la table commune des jeunes, des éducateurs et des éducatrices. En toute discrétion, en tout humilité. « Depuis toute petite, je veux aider les gens à aller bien, reconnaît Kenza. Je me suis fixé un objectif honorable : devenir médecin, même si je dois étudier pendant des années. Comme le père Calvin dans son domaine, je souhaite apporter quelque chose d'utile aux autres. » « Les jeunes d’Apprentis d’Auteuil m’aident à grandir en humanité, en simplicité, dans l’acceptation de l’autre quel qu’il soit, conclut le père Calvin. C’est tout une école pour moi ! »

Aujourd’hui à Apprentis d’Auteuil

La fondation compte 15 aumôniers spiritains en mission. Celle-ci s’exerce de différentes façons : dans l’animation pastorale et l'accompagnement des équipes éducatives et des jeunes en établissements, dans l'accompagnement des équipes de direction régionale ou de la direction générale, dans la présence au conseil d’administration.
Les chapelains sont les "gardiens" de la chapelle Sainte-Thérèse au 40 rue Jean de La Fontaine à Paris, où se trouvent le tombeau du père Brottier et le reliquaire de sainte Thérèse. Ils accueillent les visiteurs du sanctuaire, y célèbrent les messes et sont une présence bienveillante pour le quartier et les collaborateurs du siège.
Les associés spiritains : ces laïcs vivent la spiritualité spiritaine au cœur du monde, de leur famille, dans leur travail.