A Nantes, la Khaoua accompagne de jeunes majeurs non accompagnés vers l'insertion
La Khaoua, « maison de la fraternité » en touareg, accompagne à Nantes de jeunes majeurs étrangers sur la dernière portion de route avant l’autonomie. L’équipe y dénoue des problèmes de logement, de démarches, d’emploi, de mobilité, avec le soutien chaleureux de bénévoles. Zoom sur cette structure hors pair, en cette journée mondiale du bénévolat.
Une grande maison de ville dans un quartier calme, au nord de Nantes. La lumière entre à flots dans le salon repeint à neuf. Au fond, un coin canapé accueillant et sur le mur, une fresque de mots : partage, cohésion, solidarité, respect, fraternité... Parmi eux, un terme intrigant : « ipséité ». « Ce qui fait qu’une personne est unique et absolument distincte d’une autre », explique le directeur, Jean-Marc Pasquier. Le ton est donné.
Une équipe dédiée œuvre toute la semaine à l’insertion sociale et professionnelle de 70 jeunes adultes. Ils ont entre 18 et 21 ans, bénéficient d’un contrat jeune majeur octroyé par le Département et sont d’anciens mineurs non accompagnés. Vingt nationalités différentes s’y côtoient en bonne intelligence. « Quand nous avons créé la Khaoua à la demande du Département en 2020, nous avons réfléchi à nos indicateurs de réussite auprès des jeunes : un emploi stable, son propre appartement, la régularisation administrative, détaille le directeur. Nous avons recruté une équipe selon ces pôles – formation-travail, logement, régularisation et contrats jeunes majeurs - et avons ajouté un poste médiation numérique pour rendre les jeunes plus autonomes en informatique. » L’équipe est étoffée par un psychologue, une intervenante pour les cours de français langue étrangère, des techniciens qui s’occupent de la maintenance dans les logements.
S’insérer pleinement
La mobilité est un des objectifs pour ces 70 jeunes, dont les lieux de stage ou d’emploi ne sont pas forcément accessibles par les transports en commun. Ce soir-là, les volontaires sont venus pour deux heures de code de la route. Derrière son écran d’ordinateur, chacun tâche de répondre aux questions du site Ornicar, et d’abord, de comprendre les énoncés.
Laetitia Omnes, qui anime bénévolement ces séances hebdomadaires depuis deux ans, souligne : « Je navigue d’un jeune l’un à l’autre. Certains ont des difficultés avec le vocabulaire ou la formulation. Le but est qu’ils appréhendent les situations et sachent répondre correctement. Le permis, c’est la liberté, l’autonomie, une des clés de l’insertion. J’avais envie de me rendre utile en m’engageant. Le bénévolat, c’est aussi pour soi ! » Une douzaine de bénévoles apportent leur savoir-faire et leur bonne volonté – et ainsi, épaule l’équipe de la Khaoua. Soutien scolaire, accompagnement chez le médecin, à la banque, visites culturelles, sorties sportives... Un plus qui aide ces jeunes à s’insérer pleinement. Résultats ? La Khaoua planche actuellement sur un nouveau dispositif tremplin pour le logement et devrait bientôt essaimer.
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