Vie de la fondation

Apprentis d'Auteuil réagit au plan de lutte contre la pauvreté

Le président de la République présentait hier son plan de lutte contre la pauvreté. Un plan ambitieux mais qui demande encore à être concrétisé. Apprentis d’Auteuil appelle à faire de la lutte contre la pauvreté "le combat de toute la société".

Le président de la République a dévoilé hier matin la stratégie de lutte contre la pauvreté qui a pour ambition de répondre à l’urgence de la situation des 9 millions de personnes en situation de pauvreté et parmi elles, des 3 millions d’enfants.
« Au-delà de la volonté affichée par le Président d’"éradiquer la grande pauvreté en une génération", ce plan traduit une prise de conscience certaine de la part de l'Etat qui réinscrit la lutte contre la pauvreté comme le combat de toute la société, explique Nicolas Truelle, directeur général d’Apprentis d’Auteuil. En tant qu’acteur de terrain, Apprentis d’Auteuil est, chaque jour, témoin des ravages que l’isolement social et la précarité économique produisent sur les jeunes et les familles que nous accompagnons, et sur nos anciens jeunes qui « galèrent ». Leur voix semble avoir été entendue par le chef de l’Etat. »

Des mesures pour la petite enfance

Les mesures concernant la petite enfance (plan de formation pour les professionnels, développement des modes d’accueil dans les quartiers, soutien des collectivités dans 60 quartiers prioritaires) vont permettre aux parents, en particulier dans les communes défavorisées, d’accéder à des modes de garde et de retrouver le chemin de l’insertion. Le passage du nombre de crèches à vocation d’insertion professionnelle de 40 à 300 d’ici 2020 est un signal positif. Cela permettra à ces établissements d’accompagner les parents dans leur mission éducative pour favoriser le développement de leur enfant, et les ramener vers l’emploi comme nous le faisons à Apprentis d'Auteuil dans nos crèches. Apprentis d’Auteuil déplore cependant que l’accompagnement à la parentalité n’ait pas fait l’objet de mesures plus spécifiques. Levier essentiel de prévention des difficultés (placement, précarité, ruptures…), l’accompagnement des familles mérite d’être renforcé tout au long du parcours de vie des jeunes.

Sortants de l’Aide sociale à l’enfance

Apprentis d’Auteuil se félicite également que les jeunes qui se trouvent sans solution en sortant des dispositifs de la protection de l’enfance puissent être accompagnés par les départements jusqu’à 21 ans. « Cette mesure devrait enfin mettre un terme à la situation dramatique de ces jeunes en grande vulnérabilité. Nous interpellons les pouvoirs publics depuis de nombreuses années sur ce sujet. C'est une première avancée, il faut s'en réjouir. Mais il faut rester vigilants sur les suites qui sont données à cette annonce », souligne Nicolas Truelle. Pour les soutenir dans ce moment charnière, Apprentis d'Auteuil a lancé depuis 2016 le dispositif La Touline.

Une obligation de formation jusqu'à 18 ans

L’obligation de formation jusqu’à 18 ans, et non plus 16 ans, devrait permettre de trouver enfin une solution pour les jeunes qui ne sont ni à l’école ni en formation ni en emploi, les fameux NEET. Et de diminuer ainsi le nombre de jeunes en décrochage scolaire évalués aujourd’hui à 98 000 chaque année.

Pour tous ces jeunes sans solution, Apprentis d’Auteuil réaffirme qu’une véritable insertion sociale et professionnelle doit passer par un accompagnement éducatif et social de qualité. La fondation attend donc les propositions et les modalités de déploiement de cette mesure : cette obligation relève en effet des moyens qui seront déployés pour la mettre en œuvre.

L’indispensable participation des bénéficiaires

Apprentis d’Auteuil rappelle également que la participation active des jeunes et des familles les plus fragiles est incontournable pour garantir leur émancipation et la réussite de ce plan. Il est primordial de changer de regard sur eux, de préserver leur dignité en les associant pleinement aux décisions qui les concernent. 

Des propositions de la fondation reprises dans le plan pauvreté

Depuis un an, Apprentis d'Auteuil travaille à la concertation engagée avec les acteurs de terrain pour l'élaboration de ce plan pauvreté. "Dès l’installation de la délégation interministérielle à la lutte contre la pauvreté, nous avons intégré deux groupes de travail, explique Olivier Duplan, en charge de la protection de l'enfance à Apprentis d'Auteuil. À raison d’une réunion par semaine, ces groupes de travail ont dressé un état des lieux de la situation sociale en France et produit des recommandations et des propositions ambitieuses et concrètes, dont un certain nombre immédiatement applicables."
Les conclusions de cette concertation ont été remises, au mois de mars, à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé. Apprentis d'Auteuil se félicite qu'une partie de ses propositions, notamment concernant les jeunes sortants de la protection de l'enfance, aient été reprises dans le plan annoncé hier par le président de la République.