Education et scolarité

Stop à l'échec scolaire !

Le 20 septembre, la 9e édition de la Journée du refus de l’échec scolaire, portée par l’AFEV (1), a mis l’accent sur l'accompagnement au numérique, un levier pour lutter contre les inégalités éducatives. Explications.

Depuis neuf ans, le 20 septembre marque la journée nationale du refus de l’échec scolaire. Une date symbolique pour rappeler le nombre de jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme – 110 000 en 2015 – et pour mettre en lumière certains aspects de la thématique : le décrochage scolaire, les alliances éducatives, le lien famille-école le collège, les notes…

Le numérique contre l'échec scolaire

Cette année, le thème choisi est "le numérique contre les inégalités éducatives". Il s’agit de braquer les projecteurs, non pas sur l’accès inégal aux technologies numériques, mais plutôt sur leur maîtrise. Xavier de La Porte, parrain de l’édition et directeur de la rédaction de Rue 89, souligne : "Ces usages exigent, de la part des enfants, des enseignants ou des parents, ce qu’on appelle la "littératie" numérique, c'est-à-dire une maitrise minimale des outils numériques et du web. Ce n’est pas simplement le "lire-écrire-compter" contemporain, c’est le socle fondamental de la culture numérique qui conditionne la capacité à rechercher, à identifier les sources, bref, à utiliser Internet de manière profitable."

Les collégiens et le numérique

Des Internats éducatifs et scolaires ont été dotés de tablettes numériques, grâce au soutien d'Orange (c) Apprentis d'Auteuil
Des Internats éducatifs et scolaires d'Apprentis d'Auteuil ont été dotés de tablettes numériques, grâce au soutien et à l'accompagnement de la fondation Orange (c) Apprentis d'Auteuil

À l’occasion de cette 9e édition, l’AFEV rend public les résultats d’une enquête menée en mai et juin 2016 auprès de 548 collégiens scolarisés en réseau d’éducation prioritaire. Il apparait que les adolescents sont fortement équipés (87 % ont un ordinateur chez eux, 80 % une tablette). 86 % des collégiens ont un téléphone portable. Seuls 2 à 3 % des collégiens n’ont aucun outil numérique à disposition chez eux.
Quant aux pratiques, 43 % des collégiens déclarent utiliser leur ordinateur plus de deux heures par jour. Les trois-quarts des collégiens consultent Internet au sein de la cellule familiale, 61 % après le repas du soir.
75 % d’entre eux sont inscrits à un réseau social (dans l’ordre de préférence : Snapchat, Facebook, Instagram). Enfin, à une large majorité, Internet est utilisé pour les loisirs : écouter de la musique, ou regarder des vidéos.

La sphère familiale

Volet très intéressant, celui des perceptions vis-à-vis du numérique et des habitudes familiales. 47 % des collégiens jugent Internet plutôt dangereux, voire très dangereux. 55 % d’entre eux ont appris à se servir d’un ordinateur et d’Internet seuls. Cependant, 62 % utilisent les outils numériques avec leurs parents. La moitié des collégiens assure qu’il n’y a pas de contrôle parental sur leur ordinateur, un tiers ignore s’il existe. Une courte majorité (54 %) affirme que leurs parents ne limitent pas le temps passé sur les outils numériques.

Le rôle de l'école

Un dernier volet concerne  le rôle de l’école dans l’éducation aux outils numériques et dans leur utilisation. La majorité des collégiens estime que leurs professeurs peuvent leur montrer des sites intéressants (68%), les aider à comprendre ce qu’ils voient et lisent sur Internet (67 %), les aider à y faire des recherches (61 %). (1) Association de la fondation étudiante pour la ville
À Apprentis d’Auteuil
La fondation fait de la lutte contre le décrochage scolaire une de ses priorités. Dès la classe de maternelle, les enseignants accompagnent et soutiennent les enfants les plus fragiles dans leurs apprentissages. À l’école primaire puis au collège, différents dispositifs permettent de renforcer les compétences des élèves tout en leur redonnant confiance. Outre les actions déployées dans les écoles, collèges et les accueils de jour éducatifs, une dizaine de dispositifs en collège ou en Maisons d'enfants à caractère social accueillent plus de 120 jeunes.