Education et scolarité

Accompagner un lycéen dyslexique, un professeur d'Apprentis d'Auteuil témoigne

Accueilli au lycée Saint-François La Cadène de Labège (31) à Apprentis d'Auteuil, William souffre de dyslexie, de dyscalculie et de dyspraxie. Interviewé sur L'Etudiant.fr, il témoigne de ses difficultés et de ses progrès. L'éclairage de Laurent Geolle, son professeur principal en classe de seconde, sur l'accompagnement dont il bénéficie.

Comment William a-t-il été admis au lycée Saint-François La Cadène ?

Après avoir obtenu son brevet, à la grande satisfaction de tous, étant donné ses difficultés, William est arrivé chez nous il y a un an, en seconde pro nature jardin paysage et forêt. William souffre de différents dys : dyslexie, dyspraxie, dyscalculie… De tels profils d’élèves ne sont pas inhabituels dans notre établissement. Nous en avons généralement plusieurs par classe. Les procédures d’accompagnement sont bien rodées, c’est un des points forts de notre lycée. Chaque début d’année scolaire, la directrice fait le point avec l’équipe enseignante sur les difficultés particulières. Puis le professeur principal de chaque classe se réunit dans un second temps avec ses collègues pour discuter de ce qui sera mis en place.

Quelles sont les difficultés de William ?

William a des difficultés scolaires liées à ses troubles. Une dyslexie, c’est-à-dire, des difficultés à lire et à écrire, une tendance à inverser les lettres. C’est son gros souci. Une dyspraxie, qui se caractérise par une perturbation des repères dans l’espace. Il ne peut par conséquent se servir efficacement d’un ordinateur, malheureusement, alors que cela peut être d’une grande aide pour les dyslexiques. Il souffre également de dyscalculie et de troubles de l’attention. Depuis qu’il est petit, il est suivi par une psychomotricienne et une orthophoniste.

Quel a été son accompagnement ?

William est actuellement en 1ère bac pro aménagements paysagers (c) Frédéric Scheiber
William est actuellement en 1ère bac pro aménagements paysagers (c) Frédéric Scheiber

Ici, William bénéficie d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS) à raison de 10 heures par semaine. Celle-ci l’aide dans la prise de notes. C’est très utile pour lui qui est très lent à écrire. Sinon, les cours sont autant que possible tapés à l’avance, ou donnés sous forme de textes à trous à compléter en classe. Pour les contrôles courants, l’AVS reformule les consignes et sert de scripte.
Pour les examens, elle a uniquement un rôle de lecteur-scripteur. Il bénéficie de temps supplémentaire. Quand l’AVS n’est pas là lors d’une évaluation, l’exercice peut être donné sous forme de QCM (questionnaire à choix multiples) afin de ne pas pénaliser l’élève qui a des difficultés de lecture. L’AVS l’aide également à se concentrer.

Et aujourd’hui ?

Actuellement en 1ère bac pro aménagements paysagers, William continue à faire des progrès. Il a de la volonté. Il fait aussi beaucoup d’athlétisme, et cela l’aide à prendre confiance en lui. Avec des élèves aux difficultés multiples et aux profils hétérogènes, il nous faut trouver la meilleure façon de faire passer les connaissances. Cela demande beaucoup de souplesse aux enseignants. Il s’agit aussi de donner confiance aux jeunes, mais cela fait partie intégrante de notre métier. Cela coule de source ! Découvrez l'interview de William sur le site de L'étudiant.fr