Vie de la fondation

Rapport d'activité 2021 - Une année de mobilisation face aux besoins croissants

Apprentis d’Auteuil a su faire de 2021 un temps de mobilisation, d’engagement et de créativité. Découvrez, dans notre rapport d’activité 2021, comment la fondation a traversé cette période au service des jeunes et des familles les plus fragiles. Interview d’Olivier Descamps, secrétaire général d’Apprentis d’Auteuil, et de Laurent Detrie, directeur financier de la fondation.

Comment Apprentis d’Auteuil a-t-il vécu 2021 ?

Olivier Descamps : Avec force et détermination, après une année 2020 éprouvante pour tous. Nos équipes se sont plus que jamais mobilisées auprès des jeunes et des familles. Elles ont assuré l’accueil et l’accompagnement de chacun dans nos établissements et nos dispositifs, tout en s’adaptant aux différents protocoles sanitaires d’une année encore marquée par la crise du Covid-19. Nous sommes admiratifs de leur travail et de leur engagement.
Je retiens aussi de cette année 2021 des événements majeurs pour la fondation. En premier lieu, la vaste concertation que nous avons lancée auprès des jeunes, des familles, des collaborateurs, afin de mieux comprendre ce qu’ils vivent, quelles sont leurs aspirations, leurs attentes, leurs défis. Leurs paroles nous engagent. Ces témoignages et ces partages nous ont permis d’élaborer ensemble un projet stratégique, qui oriente nos actions pour la période 2022-2026. Avec ce projet intitulé « Bâtir ensemble », nous voulons résolument rassembler les jeunes, les familles, les collaborateurs, les bénévoles, les partenaires et les donateurs d’Apprentis d’Auteuil pour penser et agir ensemble face à l’étendue croissante des défis et des besoins.

Comment les donateurs se sont-ils mobilisés ?

O. D. La mobilisation des donateurs et de tous ceux qui agissent à nos côtés en faveur des plus vulnérables a été au rendez-vous. Je tiens à remercier chacun pour sa fidélité. Les donateurs sont sensibles aux enjeux de protection, d’éducation et d’insertion sociale et professionnelle des jeunes que nous accompagnons. Leur soutien renouvelé est précieux, car il nous donne les moyens de mener des actions au plus près des besoins et des attentes. Je veux remercier également ceux qui nous ont récemment rejoints. Tout don, quel qu’il soit, est important. Il envoie aussi un signal très positif pour les collaborateurs, et contribue à leur motivation.

Quelle est la santé financière de la fondation ?

Laurent Detrie : L’exercice 2021 de la fondation s’achève avec un résultat d’exploitation de 21 millions (contre 10 millions d’euros en 2020). Ce résultat s’explique par plusieurs facteurs. Il est d’une part le fruit de rattrapages d’opérations liées aux libéralités et suspendues en 2020, du fait du ralentissement de l'activité des études notariales et de la fermeture des agences immobilières durant les différents confinements. Ces activités – en particulier l’encaissement de legs ou la vente de biens immobiliers qui nous sont légués - ont été gelées durant cette période. Une bonne partie des opérations qui n’ont pas pu être faites s’est débloquée en 2021, contribuant à l’augmentation significative des ressources.
Autre facteur expliquant cette progression, l’accueil d’un plus grand nombre de jeunes dans les domaines de la protection de l’enfance, de l’apprentissage et de l’insertion. Ces activités ont continué de se développer malgré le contexte difficile (+11% par rapport à 2020). Ces financements complémentaires des pouvoirs publics, alliés à la bonne maîtrise de nos charges, nous permettent de maintenir un résultat d’exploitation positif.

O. D. : Nous nous félicitons de ce résultat exceptionnel. Il nous donne les moyens de financer les investissements de l’année et nos futurs investissements. Par exemple, la rénovation et la mise aux normes de certains de nos bâtiments, un véritable enjeu pour la fondation, et la création de nouveaux établissements liés à des déménagements ou à des extensions. Ce résultat contribue aussi à nous donner les moyens de mettre en œuvre les cinq orientations de notre projet stratégique, notamment « Vivre l’écologie intégrale », qui répond à l’urgence écologique. Cela implique des réductions significatives de consommation énergétique de nos bâtiments et de leur impact environnemental. Nous avons devant nous des années d’investissements importants.

D’où la fondation tire-t-elle ses ressources ?

 

L. D. : 55 % de nos ressources proviennent des fonds publics, c’est-à-dire de subventions accordées par les pouvoirs publics pour nous permettre de mener à bien nos missions, notamment en protection de l’enfance. Sur ces 55 %, 45% sont issus du financement de l’Aide sociale à l’enfance via les Départements. Les 10% restants proviennent essentiellement des Régions et de l’Europe.
45 % de nos ressources sont issues de financements privés, dont 32 % de la générosité du public, et 3 % des familles qui contribuent ainsi aux frais d’accueil de leur enfant, en fonction de leurs ressources.

À quoi sert la générosité du public ?

L. D. : Elle est tout à fait indispensable pour répondre aux immenses besoins des jeunes et des familles les plus vulnérables.  Elle nous permet de développer de nouvelles actions dans nos champs d’intervention ou de les renforcer : la scolarité, l’accueil en internat, la formation professionnelle, l’insertion, l’accompagnement à la parentalité dans les Maisons des familles ou nos crèches. Grâce à la générosité du public, nous sommes en mesure de proposer des réponses adaptées face aux besoins croissants dans de nouveaux territoires.
Dans les domaines de la scolarité et des internats, nos charges sont importantes, car nous proposons un accompagnement éducatif et pédagogique renforcé qui fait la différence auprès de jeunes en très grande difficulté. La participation des familles est en général assez modeste. Les activités liées à la protection de l’enfance sont financées quasiment en totalité par les Départements. Néanmoins, dans ce champ d’activité, la générosité des donateurs nous permet d’améliorer la prise en charge des jeunes, de développer la pastorale ou des dispositifs comme La Touline pour les sortants de la protection de l’enfance.

Quel est votre message aux donateurs ?

L. D. : Apprentis d’Auteuil est une fondation opératrice qui ne thésaurise pas. Nous avons besoin d’eux ! Chaque année qui commence, ce sont de nouveaux défis à relever, dont celui de la collecte pour mener à bien toutes nos actions, déployer tous les dispositifs nécessaires pour l’accompagnement des jeunes. Un grand merci à eux pour tout ce qu’ils nous apportent.  

O. D. : Je les remercie également pour leur soutien, leurs encouragements, leur fidélité. Les jeunes et les familles ont besoin que nous trouvions, ensemble, des solutions adaptées à leurs besoins immenses d’accompagnement, dans un environnement complexe. C’est ainsi qu’ils pourront développer leurs talents et trouver leur place dans la société. La générosité des donateurs nous permet d’explorer de nouvelles pistes, d’expérimenter, de déployer de nouveaux dispositifs de raccrochage scolaire, d’insertion sociale et professionnelle, d’aide à la parentalité... Dans les années qui viennent, la fondation aura besoin d’un soutien accru de ses donateurs pour accomplir toutes ses missions.