Illustration avec un coeur du 4ème baromètre de la générosité
Vie de la fondation
11 avril 2023

Générosité des Français : des dons impactés par l'inflation

Dans un contexte économique marqué par l’inflation, les dons moyens devraient baisser en 2023, ce qui inquiète les associations. Tel est le principal enseignement de la 4e édition du baromètre de la générosité d’Apprentis d’Auteuil réalisé par Ipsos. Explications.

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Apprentis d'Auteuil donne les résultats de son 4e baromètre de la générosité réalisé par l'institut de sondage Ipsos. Les prévisions de dons moyens sont sensiblement à la baisse du fait de l'augmentation des prix.

Un effet de ciseau inédit entre les Français qui prévoient de donner plus en 2023 (les plus hauts revenus) et ceux qui donneront moins, voire, plus du tout, c’est ce que déplore Stéphane Dauge, directeur de la Communication et des Ressources d’Apprentis d’Auteuil, à l’instar du milieu associatif, face aux résultats du 4e baromètre de la générosité : « Ce différentiel est alarmant. Il représente non seulement un risque significatif pour les associations et fondations qui voient leurs charges de fonctionnement augmenter, mais aussi pour leurs bénéficiaires, percutés de plein fouet par la hausse des prix. »

Infographie du 4ème baromètre de la générosité
Infographie du 4ème baromètre de la générosité
(c) Ipsos/Apprentis d'Auteuil

Un pouvoir d'achat réduit qui impacte directement les dons

Réalisé par l’institut de sondages Ipsos, le baromètre de la générosité d’Apprentis d’Auteuil montre l’impact de l’inflation sur les prévisions de dons des Français. Si 55 % d’entre eux ont déjà donné ou prévoient de donner en 2023, ils sont près de 4 sur 10 à estimer à la baisse leur future générosité, du fait de la baisse de leur pouvoir d’achat pour 57 % d’entre eux et de la crainte de ne pas pouvoir faire face à la hausse des prix. La quasi-totalité des Français (97%) déclare que l’inflation a de fait réduit son pouvoir d’achat.

Infographie du 4ème baromètre de la générosité
Infographie du 4ème baromètre de la générosité
(c) Ipsos/Apprentis d'Auteuil

Une année 2022 en hausse due à la solidarité envers l'Ukraine

Quel a été le comportement des Français en matière de dons en 2022 ? La moitié d’entre eux déclare avoir donné durant cette période, soit une légère hausse par rapport aux deux précédentes années, due en grande partie à la guerre en Ukraine.
Si la proportion de donateurs est élevée parmi les hauts revenus (4 sur 5), elle accuse cependant une légère baisse par rapport à l’année dernière. « Notre collecte auprès du grand public, qui connaissait une légère progression à la sortie de l’hiver 2022, a pris au cours du printemps un retard que nous ne sommes pas parvenus à combler en cours d’année », reconnaît Stéphane Dauge.

Autre enseignement, celui du don moyen qui remonte légèrement par rapport à l’année dernière mais qui reste cependant bien en-deçà des dons observés pendant la crise sanitaire.

 

Infographie du 4ème baromètre de la générosité
Infographie du 4ème baromètre de la générosité
(c) Ipsos/Apprentis d'Auteuil

Les causes privilégiées par les Français

En matière de générosité, tous Français confondus, les causes les plus prisées sont par ordre décroissant : la santé et la recherche médicale (38 %), l’aide aux plus démunis (32 %), la défense des animaux (25%), les situations d’urgence (22%) puis, en cinquième position, l’enfance, la jeunesse et l’éducation (20%). Cette cause arrive en 3e position chez les hauts revenus (39%), derrière la santé et la recherche médicale (47 %), l’aide aux plus démunis (42%), devant la défense de l’environnement (29%) et celle des animaux (29%).

Stéphane Dauge souligne : « Le fait que près de la moitié des Français disposant de hauts revenus prévoie de donner plus cette année est encourageant et traduit la conscience de leur capacité et de leur responsabilité de venir en aide aux plus fragiles et aux plus vulnérables d’entre nous. »

 

Une érosion des intentions de don en 2023

Dernier élément notable, les Français s’apprêtent à donner à un nombre de causes plus réduit cette année. Un Français sur 10 a donné dans les trois semaines qui ont suivi le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie (27 % des hauts revenus). 23 % prévoient de le faire d’ici la fin de l’année 2023. Plus de la moitié des Français prévoit de donner moins que d’habitude pour les autres causes. Cela se traduit très concrètement dans les prévisions de don à 2,1 causes pour la majorité des Français contre 2,4 l’année dernière, et, concernant les hauts revenus, à 3 causes contre 3,6 en 2022. « Les causes pour lesquelles les Français comptent exprimer leur générosité restent sensiblement les mêmes avec cependant une érosion des intentions de dons pour la plupart d’entre elles. Leur préoccupation affichée pour l’avenir des jeunes et celui des plus démunis est un encouragement pour les collaborateurs d’Apprentis d’Auteuil et pour les jeunes et les familles que nous accompagnons », conclut Stéphane Dauge.

Méthodologie

L'étude d'Ipsos a porté sur un échantillon représentatif de la population française de 1000 personnes et sur un échantillon de 500 personnes dont le revenu annuel net du foyer est supérieur à 120 000 euros (soit moins de 2% des foyers fiscaux).
Ces personnes ont été interrogées entre le 23 février et le 14 mars 2023 par Internet, via le panel d'Ipsos.