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Des Français inquiets pour l'avenir de la jeunesse

La crise sanitaire s’accompagne d’une crise économique et sociale qui touche de plein fouet la jeunesse. Dans ce contexte, les Français se disent inquiets pour les jeunes et leur avenir, comme le révèle la deuxième partie du baromètre annuel d’Apprentis d’Auteuil, « La solidarité à l’épreuve du coronavirus », menée avec l’institut de sondage Ipsos.

Plus d’un an s’est passé depuis le début de la crise sanitaire et les premières mesures pour enrayer la propagation du virus. Économie au ralenti, cours à distance, restrictions dans les mobilités individuelles, difficulté à trouver un stage, un premier emploi, un petit boulot pour financer ses études... Les contraintes qui pèsent sur les jeunes semblent alerter les Français. La deuxième partie du baromètre annuel d’Apprentis d’Auteuil montre la montée des inquiétudes pour l’avenir de la jeunesse.
Plus de quatre Français sur dix connaissent au moins un jeune gravement impacté par la crise sanitaire et ses conséquences. Ce chiffre monte à six sur dix chez les hauts revenus. La plupart (73 %) se montrent très inquiets concernant la santé mentale des jeunes, leurs moyens de subsistance, leur capacité à suivre leurs études sans décrocher, et plus encore, à trouver un emploi (77 %). 

Une inquiétude partagée par Apprentis d'Auteuil

« On voit que les Français sont inquiets, à la fois pour le présent, avec une vive perception de l’impact négatif de la crise sur les besoins fondamentaux et la santé des jeunes, mais également pour leur avenir, notamment pour leur formation et leur entrée dans la vie active. C’est une inquiétude forte, et à Apprentis d’Auteuil, nous la partageons aussi. Il est urgent de prendre des mesures structurelles fondées sur une approche globale. De mettre la question de la jeunesse – notre avenir – au cœur de toutes les décisions économiques et politiques », souligne André Altmeyer, directeur général adjoint d’Apprentis d’Auteuil.

Un accompagnement global indispensable

Près de la moitié des Français pensent que les effets de cette crise sur les jeunes sera durable (48 %). Une écrasante majorité pensent que la situation des jeunes doit être gérée en urgence, que ce soit la précarité économique (95 %), le décrochage scolaire (96 %), l’insertion (96 %) ou la santé mentale (94 %).

« L’État doit mettre en place des mesures qui auront un réel impact parce qu’elles combinent un accompagnement global et une allocation pour tous les jeunes qui en ont besoin. Cette complémentarité
est indispensable pour permettre leur insertion sociale et professionnelle. Nos équipes sur le terrain constatent chaque jour la nécessité d’une allocation financière pour les moins de 25 ans : comment accompagner les jeunes vers un métier s’ils ont des difficultés à se nourrir, se loger, se déplacer, se soigner ? Leur grande vulnérabilité les empêche de se projeter, d’aller de l’avant. On ne dit pas à quelqu’un qui est en train de couler de se projeter vers l’avenir, on l’aide à atteindre la terre ferme et à reprendre pied ! » s’insurge André Altmeyer.

Pour un RSA ouvert aux 18-25 ans

Fait marquant, une grande majorité de Français soutient l’idée de mesures économiques de soutien à la jeunesse, y compris d’un RSA Jeunes ouvert aux 18-25 ans. Parallèlement, ils sont de plus en plus pessimistes concernant la solidarité dans le monde « d’après ».
61 % d’entre eux pensent que le monde d’avant sera identique à celui d’après. Un chiffre à mettre en parallèle avec la désillusion quant au rôle du citoyen dans la construction du monde de demain (8 points de moins par rapport à l’année dernière).

« Comme la majorité des Français, à Apprentis d’Auteuil nous appelons à des mesures urgentes et durables en faveur des jeunes. Nous devons pouvoir proposer à tous ceux qui en ont besoin un accompagnement global et de qualité pour répondre à l’ensemble des difficultés qu’ils rencontrent actuellement. Ce soutien doit pouvoir répondre à leurs besoins immédiats, notamment via une aide financière accessible à tous (nous militons d’ailleurs pour un accès au RSA pour les moins de 25 ans), à leurs besoins du point de vue de la santé aussi, c’est un sujet majeur. Mais le court terme ne suffira pas. Nous le savons par expérience, il est indispensable de leur permettre d’être accompagnés dans la durée, à toutes les étapes de leur insertion sociale et professionnelle », conclut André Altmeyer.