Vie de la fondation
20 mai 2022

Cinq jeunes à Rome pour la canonisation de Charles de Foucauld

Cinq jeunes, une maman, trois éducateurs, une bénévole… Le 15 mai, une délégation de la Maison d’enfants Charles de Foucauld de Challans (85) assistait à la cérémonie de canonisation du « frère universel » à Rome. Retour sur un voyage inoubliable, avec rencontre du Pape François.

« Rome, c’était génial, surtout quand on a vu le Pape. J’ai aimé la ville… et passer du temps avec ma mère. Je ne voulais pas partir ! », s’exclame Renaud. « C’était notre premier voyage, à mon fils et à moi, on a vécu trois jours intenses en émotions, joies et en découvertes ensemble. J’ai du mal à redescendre ! », explique Isabelle, la maman.
Du 13 au 16 mai, Anaïs, Mélyssa, Mathis, Mathéo, Renaud et sa maman Isabelle, accueillis à la Maison d’enfants Charles de Foucauld à Challans (85), ont posé leurs valises dans la capitale italienne. Nicolas Truelle, directeur général d’Apprentis d’Auteuil, était aussi du voyage : « Nous avons vécu de grands moments et de beaux échanges tous ensemble. L’avion, l’Italie, le Pape… pour beaucoup ce voyage a été un concentré de premières fois. » Fontaine de Trévi, jardins du Vatican, Colisée ou Panthéon : ils ont multiplié les découvertes et rencontres. Dont une qu’ils ne sont pas prêts d’oublier !

Audience privée avec le Pape

Le groupe de la Maison d'enfants Charles de Foucauld place Saint-Pierre à Rome. Photo : Apprentis d'Auteuil

« Nous avons eu la chance de participer à une audience privée avec le Pape, aux côtés d’autres associations comme le Village de François, Emmaüs, Aux Captifs la libération… Nous étions 170 et il a accueilli chacun », se remémore Olivier Crépon, directeur de la Maison d’Enfants. « Il m’a regardé et m’a souri, puis il m’a pris la main et dit mon prénom. Ça m’a fait quelque chose », témoigne Mélyssa, 17 ans. Même émotion chez Renaud, 11 ans : « J’ai demandé au Pape de dédicacer un livre que j’avais apporté sur l’histoire de l’Église. Il a dit oui, c'était exceptionnel, j’étais heureux et fier. »

Dimanche 15 mai, le groupe s’est levé à 5h30 pour trouver une place parmi les 70 000 pèlerins qui assistaient à la cérémonie de canonisation de Charles de Foucauld et de 9 autres figures de l’Église catholique, place Saint-Pierre. « J’étais émue de voir autant de monde ! », confie Mélyssa. « J’ai rencontré des personnes d’Inde, des Pays-Bas, de Thaïlande… poursuit Mathis, 17 ans. Le Pape a fait le tour de la place, je portais notre bannière sur les épaules d’Olivier Crépon pour qu’on nous voit. Et on nous a vus sur le grand écran ! ”.

Plusieurs mois de préparation

Ce voyage - qui restera longtemps gravé dans les mémoires - l’équipe de Challans le prépare depuis des mois. Quand il apprend à l’automne dernier la date de la canonisation de Charles de Foucauld, le directeur de la Maison d’enfants qui porte le même nom décide d’envoyer une délégation. « C’était une évidence de se mettre en chemin vers Rome. Et l’occasion pour des jeunes, des familles et la communauté éducative de mieux comprendre le parcours de vie et de foi de Charles de Foucauld ».

Grâce à Marie-France Violleau, animatrice pastorale, les jeunes découvrent la capitale italienne, écoutent l’histoire du « frère universel » ou participent à une soirée Touaregs, en souvenir de son amitié avec le peuple berbère... « Nous avons habillé la Maison d'enfants aux couleurs du nouveau Saint, avec des photos, des panneaux sur sa vie ou ses différents lieux d’habitation. Je souhaitais que le groupe embarque toute la Maison d’enfants ! » 

Charles de Foucauld : un Saint qui inspire

Celui qui - comme le rappelle Mélyssa - « n’a pas eu une vie facile mais a choisi de la donner autres autres » inspire tous ceux et celles qui le connaissent. « La figure de Charles de Foucauld nous touche. Après s'être perdu dans une vie désordonnée, il choisit la pauvreté et l'immersion dans d'autres cultures dont il reconnaît la profondeur et la richesse. » , souligne Nicolas Truelle.
Les enfants sont, eux, touchés par l’histoire du petit Charles, qui a perdu ses parents à l’âge de 6 ans, avant d’être recueilli par son grand-père maternel. « Ils s’identifient facilement à cet homme qui a connu mal-être et excès dans sa jeunesse, qui a longtemps cherché sa place avant de la trouver. C’est un parcours rassurant pour des jeunes qui peuvent être perdus ou en rupture. Ils comprennent aussi qu’un Saint n’est pas forcément parfait ! », explique l’animatrice pastorale. Comme ce jeune du groupe qui apprenant que Charles de Foucauld avait terminé 87ème sur 87 élèves à l’école de cavalerie de Saumur s’est écrié : « On peut être Saint sans avoir de bonnes notes à l’école ! »