
À Apprentis d'Auteuil, la mobilisation pour l'Ukraine
Profondément bouleversés par la guerre qui fait rage en Ukraine, jeunes et adultes des établissements d’Apprentis d’Auteuil se mobilisent pour acheminer des colis dans les points de dépôt et mener des actions solidaires. La fondation se prépare également à accueillir et à accompagner des jeunes et des familles réfugiés.
« Depuis plusieurs décennies, Apprentis d’Auteuil s’est mobilisé pour l’accueil des réfugiés et des migrants, rappelle Nicolas Truelle, directeur général. La situation en Ukraine a provoqué un élan de générosité parmi les équipes et les jeunes accompagnés. Au-delà des secours d’urgence, nous savons qu’il faudra aussi des solutions d’accueil durables. Notre mission nous y conduit : nous saurons accueillir les réfugiés ukrainiens, jeunes ou familles, dans nos structures et, pourquoi pas, inventer de nouvelles manières de faire si le besoin s’en fait sentir. »
Des jeunes inquiets et attentifs
Anne Le Groumellec, animatrice pastorale aux établissements Jean-Marie-Vianney, à La Côte-Saint-André, entre Lyon et Grenoble, témoigne : « Quand j'ai su qu'une collecte était organisée par la mairie, j'ai sauté sur l'occasion et sensibilisé les éducateurs, qui ont informé les jeunes. » L’animatrice pastorale a proposé un temps de silence et la levée du drapeau ukrainien. « Les jeunes ont été très respectueux et attentifs, poursuit-elle. Certains ont sollicité leur professeur pour les aider dans les dons. Mardi 8 mars, avec six jeunes de la classe intervention en maintenance technique des bâtiments, nous avons parlé du conflit, de leurs craintes, nous l’avons replacé dans le contexte historique... Les jeunes que j'ai rencontrés sont assez inquiets. Ils se demandent comment ils se positionneraient dans ce contexte. » Loan, 13 ans, accueilli à la Maison d'enfants Jean-Marie-Vianney, complète : "Ce sont des jeunes du foyer qui m'ont dit qu'il y avait la guerre en Ukraine. Alors, j'ai voulu aider les gens, j'ai aidé à charger les colis de médicaments, de couvertures et de produits d'hygiène dans le camion pour la mairie."À Civrieux-d’Azergues, près de Lyon, le collège Notre-Dame de Lourdes a organisé une collecte auprès des familles. Le Sud-Est s’est également mobilisé autour de Mykola Kuzin des systèmes d’information, lui-même ukrainien.
En région, de nombreuses initiatives

La mobilisation a gagné toutes les régions. L’école Saint-Pierre et le collège Père-Jacques de Villeneuve-le-Comte (77) ont organisé une collecte de produits de première nécessité et de médicaments pour une association ukrainienne. Dans le Nord, le centre de formation professionnelle Sainte-Barbe de Loos-en-Gohelle (59) et le foyer de jeunes travailleurs Saint-Jean-Paul-II de Liévin (62) ont collecté des couvertures, des produits d’hygiène, des vêtements, des denrées alimentaires. La Maison d’enfants Don-Bosco de Charleville-Mézières (08) a participé à une collecte de dons avec le sculpteur Éric Sziezslack, des maires, des industriels, des restaurateurs et des enfants du foyer départemental de l’enfance.
Un élan de solidarité très rapide

Dans l'Ouest, Stéphane Aubry, animateur pastoral à l’école Saint-Martin du Mans, a lancé une collecte de vêtements et de jouets auprès des familles, en lien avec le Rotary Club de Mayet. « L’élan de solidarité a été très rapide et déjà de nombreux dons ont été reçus, souligne Christelle Rouzier, assistante administrative. Ces dons sont destinés aux réfugiés qui vont arriver sur le territoire français, à Mayet et Mamers, entre autres. »
Même chose à Bouguenais, près de Nantes, du côté du lycée professionnel hôtelier Daniel-Brottier. Ou encore à Priziac, en centre Bretagne. Juliette Gruyer, monitrice éducatrice de l’internat éducatif et scolaire et du lycée professionnel Saint-Michel, a initié une collecte en lien avec une association de Quimperlé et acheminé les colis aidée de quelques jeunes. Les collèges Sainte-Bernadette de Pau et Saint-Jean à Saint-Sulpice ont participé aussi à des collectes de dons, en lien avec des associations, établissements et institutions locales.
« Aujourd’hui, nous sommes tous sous le choc de voir la guerre tout près de nous. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a connu la guerre et les conflits (plus d’une trentaine depuis 1945), mais cette fois-ci, notre peur est plus prononcée et les enjeux plus grands. Le père Daniel Brottier – « l’aumônier verni » comme il fut surnommé - a lui-même bien connu la guerre. « S’il me fallait recommencer ce que j’ai fait à Verdun et dans la Somme, je ne le pourrais plus, disait-il. Voyez-vous, tout cela, c’est quelque chose de surhumain. »
Mercredi des Cendres, le pape François a déclaré un jour de jeûne et de prière pour la paix en Ukraine : « Une journée pour être proche des souffrances du peuple ukrainien, pour se sentir tous frères et demander à Dieu la fin de la guerre. » Mais pourquoi prier ? Je crois profondément que Dieu entend et répond à nos prières. Souvent, la réponse n’est pas un changement brutal des événements, mais plutôt une conversion et une transformation de nos cœurs.
La deuxième raison pour prier aujourd'hui, c’est qu’en entrant dans le temps de carême, nous nous mettons en préparation pour célébrer la fête de Pâques, la résurrection du Christ. Le soir du dimanche de Pâques, les premières paroles de Jésus n’ont pas été « Je suis ressuscité », mais une prière pour ses disciples : « La paix soit avec vous » (Jn 20). Nous prions pour la paix, parce que nous sommes un peuple de Pâques.
Que ce temps de carême soit pour tous un temps prophétique où « de leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. » (Isaïe 2,4). Plus que jamais, le thème de notre orientation pastorale – choisir d’aimer - est d'actualité. »
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