Valbona
Témoignages

À Grenoble, le deuxième confinement de Valbona

TÉMOIGNAGE. Valbona, 34 ans, mère de trois enfants, fréquente la Maison des familles de Grenoble depuis plus d'un an. Trois semaines après l’entrée en vigueur du deuxième confinement, elle raconte. Propos recueillis par Agnès Perrot.

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Parent fréquentant la Maison des Familles d'Apprentis d'Auteuil de Grenoble, Valbona raconte comment elle vit le deuxième confinement avec ses trois enfants.
Valbona et ses enfants - Photo : Apprentis d'Auteuil
Valbona et ses enfants - Photo : Apprentis d'Auteuil

« La situation de ce nouveau confinement n’est pas facile, mais elle n’a rien à voir avec le premier, qui était tellement lourd à supporter. Qui aurait imaginé que nous, parents fréquentant la Maison des familles de Grenoble, allions nous retrouver empêchés de sortir pendant deux mois et quasi interdits de vivre, enfermés chez nous ? 

L’annonce de la fermeture des écoles a été pour moi un vrai cauchemar. Pendant quelques jours, je me suis dit que j’allais tout lâcher.

D’autant plus que je me suis retrouvée quasi sans ressources, avec l’impossibilité de travailler, les restos du cœur inaccessibles, et mes enfants à la maison toute la journée. Ils ne comprenaient pas ce qui se passait, avaient très peur du Covid et ne voulaient plus du tout étudier. 

Les mots me manquent pour vous dire ma détresse de ces semaines du printemps… Ce deuxième confinement se passe mieux. J’ai plein de courage et d'énergie et je peux travailler davantage, comme aide à domicile, avant d'aller chercher ma cadette à l'école. 

Jour après jour

Les mères de la Maison des Familles remercient les donateurs. À droite, Valbona. Photo : Apprentis d'Auteuil
Les mères de la Maison des Familles remercient les donateurs. À droite, Valbona. Photo : Apprentis d'Auteuil

J'ai aussi déménagé pendant l'été, grâce à l'aide d'une association que je connais bien. Ce qui est plus facile, c’est le fait que les enfants sont scolarisés : ma plus jeune fille en CM1, et mes deux aînés, une fille et un garçon de 14 et 12 ans, au collège.

Tous sont encouragés par leurs enseignants et ils ont de bons résultats scolaires. Ils ont fini par accepter la situation, même s’ils trouvent que la période n’est pas toujours drôle à vivre. Et qu'en ce moment, ils ne peuvent pas trop sortir.

Ils se sont habitués à porter le masque et n'ont plus du tout peur du Covid, étant en bonne santé comme moi. Ils peuvent également déjeuner tous les jours à l’école, les frais de cantine étant pris en charge par la ville.

Un soutien inconditionnel

Place Saint-Bruno, deuxième confinement oblige, les temps de retrouvailles ont lieu à l'extérieur.  Photo : Apprentis d'Auteuil
Place Saint-Bruno, deuxième confinement oblige, les temps de retrouvailles ont lieu à l'extérieur. Photo : Apprentis d'Auteuil

Sinon, je suis tellement portée par la Maison des familles de la place Saint-Bruno, même si on se voit moins en ce moment à cause des réglementations en vigueur. On doit s’inscrire à l’avance pour passer et on est accueillis en plus petit nombre.

Toujours à cause de la pandémie, nos rencontres ont lieu dans la cour-jardin, sans les grands repas ni les embrassades.

L’équipe a trouvé de nouvelles astuces pour que l’on communique du coup plus fréquemment, comme un groupe WhatsApp, démarré pendant le premier confinement, qui a repris de plus belle. 

Babeth Michel, notre directrice, Marc Vaubon, notre éducateur référent, et nos bénévoles, nous téléphonent régulièrement, nous répétant à longueur d'appels de ne pas hésiter à les appeler en cas de difficultés de tous ordres. Personne n’est oublié. Je leur suis tellement reconnaissante !

La Maison des Familles est pour moi un soutien inconditionnel. Plus que ma propre famille qui vit bien loin de Grenoble… Cela change tout. Nous nous encourageons mutuellement et partageons nos forces. Cette force, c’est celle de l’amour qui règne entre nous. Même si c'est difficile. Envers et contre tout. »

UN PETIT LIVRE ILLUSTRÉ

Pour que les enfants et les familles gardent une trace de la pandémie, la Maison des familles de Grenoble a édité un petit livre illustré sous forme d'abécédaire, financé par la fondation Foujita, qui raconte le premier confinement. Émotions et authenticité garanties. Ouvrage disponible sur demande à la directrice.