Raphaël Seydoux, coordinateur de dispositifs d'insertion aux établissements Notre-Dame, à l'entrée de l'organisme de formation
Témoignages

De commercial en Chine à coordinateur de dispositifs d’insertion à Apprentis d'Auteuil

Après une carrière de commercial en Chine, Raphaël Seydoux est rentré en France, motivé par le désir de s’investir dans les métiers du social. Il intègre la fondation en 2021 en tant que chargé de relations avec les entreprises, puis coordinateur de dispositifs d’insertion aux établissements Notre-Dame, sur le site du château des Vaux, près de Chartres. Portrait par Laure Naimski.

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Raphael Seydoux travaille pour Apprentis d'Auteuil près de Chartres pour aider les jeunes de la fondation à trouver du travail.

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage »… Et a trouvé, « plein d’usage et raison », un port d’ancrage inattendu à Apprentis d’Auteuil. Raphaël Seydoux, 53 ans, haute stature taillée pour l’aventure, a intégré ses équipes au printemps 2021, comme chargé de relations avec les entreprises, au campus éducatif et écologique Saint-Philippe, à Meudon, après avoir réalisé une carrière de commercial en Espagne et en Chine. « J’ai trouvé à la fondation un métier qui me convient et un environnement où j’ai été remarquablement accueilli », confie-t-il.

Globe-trotteur

Pour gagner ce havre, ce globe-trotteur polyglotte a parcouru le monde en quête du plus beau des trésors : « la rencontre humaine et l’amitié », souligne-t-il. Ce goût de l’autre et du voyage, il le tient de l’enfance. Aîné d’une fratrie de sept enfants, Raphaël suit sa famille et son père, réparateur de bateaux, à Saint-Nazaire, Brest, Le Havre, Paris, avant une longue escale en Nouvelle-Calédonie. L’adolescent y poursuit sa scolarité et se lie avec le peuple kanak dont la générosité et la gentillesse le construisent. « Ils m’ont si bien accueilli, avec bonté et simplicité, malgré les problèmes politiques de l’époque très tendue. Nous échangions sur de nombreux sujets. C’était tellement enrichissant pour moi. »

Raphaël Seydoux, coordinateur de dispositifs d'insertion au Château des Vaux, en discussion avec sa collègue Valentine Blavette, CIP (conseillère en insertion professionnelle)
Raphaël Seydoux, coordinateur de dispositifs d'insertion au Château des Vaux, en discussion avec sa collègue Valentine Blavette, CIP (conseillère en insertion professionnelle) (c) Besnard/Apprentis d'Auteuil

Carrière en Chine

Diplômé d’une école de commerce, il décroche un premier poste en France, puis s’envole au bout d’un an pour la Chine. Un véritable voyage initiatique au cours duquel il rencontre Wang Qun, une jeune pékinoise artiste peintre, qu’il épouse. Leur fils, Jean-Xiran, naît à Barcelone en 1999, avant que la famille ne revienne s’installer en Chine en 2002. Pendant près de vingt ans, Raphaël y travaille dans le secteur commercial à Shanghai puis à Pékin où le confinement le surprend. Décision est prise de rentrer en France avec sa femme. Lorsqu’on lui demande ce qu’il a le plus apprécié en Chine, Raphaël loue les qualités d’accueil, de résilience et d’inventivité du peuple chinois, malgré le joug d’un régime autoritaire. « Ce qui est génial, remarque-t-il, c’est la relation, l’importance des réseaux d’amitié, l’entraide et la solidarité. »

Aider l’autre

Au mitan de sa vie, Raphaël s’interroge sur ses motivations : « Je voulais désormais que la finalité de mon travail soit d’apporter une aide concrète à la personne. » L’action de la fondation répond à ses aspirations. Ce qu’il aime le plus ? « Opérer sur le terrain au contact des jeunes. Avec par exemple des « opérations bas d’immeuble » pour aller à leur rencontre ou des job dating avec des entreprises. »

Depuis mars 2023, Raphaël est coordinateur de dispositifs d’insertion au centre de formation Notre-Dame sur le site du château des Vaux près de Chartres. Il développe Pro'pulse prépa apprentissage, dispositif d'insertion pour des jeunes de 15 à 30 ans éloignés de l'emploi, qui se préparent à l'entrée en apprentissage.

Aller chercher les jeunes

« Le défi, c’est de réussir à attirer les jeunes vers la fondation. Pour cela, il faut être attractif, mettre par exemple en avant des filières originales en utilisant les ressources du site : studio de musique, centre équestre, courts de tennis. » Lui-même passionné de tennis, sport qu’il enseigna en Chine, l’homme aime aussi se ressourcer dans sa maison près de Dreux. Au programme : « Jardinage avec ma femme, balade avec mon chien et moments de partage en famille et entre amis. »