2050, quel avenir pour l'être humain ?
Président de Futuribles International, cabinet conseil de prospective en France, Yannick Blanc partage les principaux enseignements du rapport (1) sur les transformations de l’être humain en Occident, à l’horizon 2050.
Pourquoi ce rapport intitulé « Êtres humains, être humain en 2050 » ?
Pour regarder de plus près les ruptures anthropologiques, autrement dit, les changements déjà en cours ou possibles dans la vie de l’être humain d’ici à 2050. Et ce, dans sept champs d’observation : le vivant, les territoires, la naissance et la mort, les technologies, le genre et les sexes, les savoirs et les institutions, les crises et temporalités.
Longtemps considérés comme des faits immuables - des invariants anthropologiques -, ces thèmes provoquent des questionnements et des crispations extrêmement fortes dans la société.
Comment chacun peut-il se saisir de ce rapport ?
Chacun peut imaginer des futurs possibles à la lecture des transformations évoquées dans le rapport. La difficulté majeure est la simultanéité de ces transformations. Tout arrive en même temps : la crise climatique, l’allongement de la durée de la vie, l’accélération de la place de l’intelligence artificielle... Penser ces transformations devient extrêmement compliqué.
Dans ce rapport, nous proposons aux lecteurs d’explorer ces différentes problématiques pour construire l’avenir et en débattre. Les jeunes, eux, peuvent observer, analyser, et chercher à comprendre les transformations déjà en cours – et ce qu’elles ont d’irréversible – et les transformations à venir. Ils doivent s’informer, prendre de la distance, multiplier les points de vue, avant de réfléchir aux choix qu’il leur reste à faire.
Sous quels angles l’horizon 2050 se dessine-t-il ?
Nos sociétés cherchent un modèle de relation entre les hommes et les femmes qui élimine la domination masculine. Mais il n’existe aucun précédent historique de société sans domination masculine en Occident. Cela nous contraint à construire une société totalement différente sur le plan d’institutions aussi importantes que la famille, l’éducation, l’exercice du pouvoir... Et ce, au moment où les institutions éducatives, scientifiques et politiques s’affaiblissent, affaiblissent en conséquence la démocratie. Ceci provoque dans la société des effets de "désinstitution" : la capacité à agir collectivement et la possibilité pour chacun de se construire une trajectoire s’amenuisent. Dans le même temps, des tentatives de "ré-institution", de re-création d’institutions par l’action collective, la coopération, la solidarité, voient le jour.
(1) Rapport Vigie 2023 consacré aux transformations anthropologiques à l’horizon 2050. "Êtres humains, être humain en 2050. Imaginaires, sociétés, individus en Occident" - Futuribles
À lire dans la même thématique
