Cours de Français Langue Etrangère (FLE)
Protection de l'enfance

Apprendre le français, un enjeu pour les mineurs non accompagnés

Grâce au soutien de la Fondation SNCF, le Dispositif d’élèves allophones du lycée professionnel Notre-Dame, près de Chartres, accueille des mineurs non accompagnés (MNA) confiés à l’établissement par la protection de l’enfance. Ils y suivent entre autres, des cours de français langue étrangère et se familiarisent avec la culture.

Arrivé en France mineur, seul, sans savoir un mot de français, Sukhjinder a aujourd’hui intégré la chaîne de boulangerie Paul, au Royaume-Uni. Non seulement il est parvenu à un niveau de français satisfaisant, mais il a décroché son CAP et s’est vu aussitôt embauché outre-manche.  

Tout cela, c’est bien sûr le fruit de son travail, mais aussi le succès de toute une équipe derrière lui, celle du Dispositif pour élèves allophones. « Nous disposons de 62 places pour les MNA, explique Christel Bellanger, la responsable pédagogique, mais cela représente beaucoup plus de jeunes qui arrivent à tout moment de l’année et restent le temps nécessaire, entre 8 et 18 mois. L’objectif est de les accompagner vers la maîtrise du français, la langue de leur scolarisation. Ils pourront accéder ensuite à une formation ou un emploi et à l’insertion. »

Première étape, déterminer le niveau de français et de scolarisation de ces jeunes de 22 nationalités différentes (parmi les plus représentées : Guinée, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Tunisie) et les répartir en trois groupes de niveau. Le 1er rassemble les jeunes qui ne parlent pas le français et ceux qui le parlent, mais ne savent ni lire ni écrire. « Certains n’avaient jamais tenu un crayon entre leurs doigts. Des binômes se font, les jeunes s’entraident », raconte Christel. Les jeunes du 2e groupe savent écrire l’alphabet, répondre à des phrases simples. Ceux du 3e groupe possèdent un niveau de compréhension plus avancé, maîtrisent le présent, le passé, le futur. « Le but est vraiment de les emmener au niveau supérieur pour sécuriser leur parcours scolaire », poursuit-elle.

Des progrès pour chacun

L’emploi du temps hebdomadaire est tracé au cordeau : une grande majorité d’heures de français, des maths, une heure de Prévention santé environnement (pour connaître par exemple les règles de sécurité sur un chantier), une autre de Techniques de recherche d’emploi, des séquences pour se familiariser avec la culture française, son histoire, les valeurs de la République, l’égalité femmes-hommes, etc. Des sorties culturelles. « Sur les 124 jeunes suivis l’année dernière, les 9/10 avaient un niveau de classe maternelle ou primaire. À la fin de l’année, ¾ ont obtenu leur certification au test de connaissance du français ! C’est beaucoup de travail et d’investissement. On leur donne les clés, mais nous n’ouvrons pas les portes à leur place. Je suis frappée par leur détermination », conclut la responsable.

Parole au mécène

« Nous avons lancé un programme spécifique centré sur la jeunesse pour 2022-2024, et compte tenu du contexte, décidé de relancer notre programme pour les réfugiés, explique Laetitia Gourbeille, déléguée générale de la Fondation SNCF. Le dispositif d’Apprentis d’Auteuil auprès des MNA, qui cible à la fois l’apprentissage du français et leur insertion professionnelle, rejoint les axes de notre programme. Souhaitant également soutenir des projets qui travaillent la proximité avec le public des personnes en exil, nous avons été sensibles à l’approche holistique d’Apprentis d’Auteuil, à l’accompagnement sur l’ensemble des problématiques des MNA - démarches administratives, suivi social, santé – en plus des volets scolarité, insertion professionnelle et retour d’expériences. »