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03 décembre 2025

Skola Motrix, un nouveau tremplin vers l'emploi durable

Grâce au dispositif Skola Motrix, porté par Apprentis d’Auteuil et l’entreprise Monnoyeur, des jeunes peu qualifiés et éloignés de l’emploi se voient offrir une chance de s’insérer durablement dans la vie professionnelle. 
 

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Apprentis d'Auteuil et l'entreprise Monnoyeur ont développé un programme pour les jeunes de 16 à 30 ans qui les forme au métier de mécanicien d'engins de chantier. Ils se préparent en 12 mois à ce métier très recherché.

Afin de donner un second souffle au dispositif d’insertion Skola Turbo qu’Apprentis d’Auteuil et Monnoyeur, entreprise œuvrant dans le secteur de l’industrie, avaient lancé entre 2014 et 2024 (cinq promotions), les deux partenaires ont imaginé ensemble un modèle quelque peu différent : Skola Motrix
Il repose sur le même principe : permettre à des jeunes âgés de 16 à 30 ans, peu ou pas qualifiés et éloignés de l’emploi, de se former et de s’insérer professionnellement et socialement grâce à l’obtention d’un titre professionnel (une certification professionnelle délivrée par l’État et qui reconnaît un certain niveau de compétences). Mais cette fois, au lieu des 18 mois requis pour obtenir un titre de technicien du niveau bac professionnel, il s’agit de décrocher en 12 mois le titre de « mécanicien et réparateur de matériels de chantier et de manutention » de niveau CAP.  

Un titre professionnel adapté aux jeunes

« Nous avons souhaité abaisser le niveau de formation et augmenter le temps passé en atelier, pour permettre à davantage de jeunes d’y avoir accès, notamment des jeunes issus de pays étrangers et ne maîtrisant pas encore suffisamment le français », décrypte Caroline Maigné, responsable d’insertion et de formation pour le centre de formation (CFC) d’Île-de-France d’Apprentis d’Auteuil, qui porte Skola Motrix sur l’ensemble du territoire français. « Là où il y a des besoins en termes de recrutement », souligne-t-elle.

Remise à niveau 

Au printemps dernier, la première phase du dispositif, financée par France Travail, s’est tenue à Orléans dans le centre de formation d’apprentis de Monnoyeur. Pendant deux mois et demi, les sept jeunes de la promotion venus de Nancy, Rennes, Marseille, Toulouse et Fresnes ont suivi des cours de remise à niveau, de savoir être et se sont familiarisés avec les codes de l’entreprise et du travail.  « Ils ont aussi découvert les métiers de Monnoyeur lors d’un stage dans leurs ateliers, la conduite d’engins et de chariots, leur maintenance et la réparation », précise Caroline Maigné. 

Une formation en alternance dans un atelier Monnoyeur

À l’issue de cette première étape, les jeunes ont intégré une formation en alternance au sein du groupe en rejoignant un atelier Monnoyeur dans différentes régions. Tout au long du dispositif, la fondation accompagne chaque jeune dans ses besoins qu’il s’agisse de logement, de santé, de mobilité. « Les jeunes sont intégralement pris en charge notamment pour le logement et le transport, puis rémunérés au cours de leur alternance », détaille Caroline Maigné. 

Le pied à l’étrier

Partenaire et mécène du dispositif, Monnoyeur partage des valeurs similaires à celles de la fondation et lui renouvelle sa confiance : « Nous avons une volonté d’accompagner les personnes les plus fragilisées et nous nous engageons auprès des jeunes en besoin d’insertion professionnelle. Il s’agit d’un enjeu sociétal fort. De plus, dans un secteur en tension comme le nôtre, nous rencontrons de grandes difficultés à recruter des techniciens et des mécaniciens qualifiés, explique Linda Medjbour, responsable de ressources humaines chez Monnoyeur. Avec ce programme, nous leur mettons le pied à l’étrier. Ce sont des jeunes qui sont davantage épanouis en atelier que sur les bancs de l'école. Nous avons donc réduit les semaines de formation pour mettre un peu plus de semaines en atelier. » 

La formation des tuteurs

L’entreprise répartit les jeunes de Skola Motrix sur ses sites où les besoins de main d’œuvre sont prégnants. « Nous visons par exemple des ateliers où un départ se profile », souligne Linda Medjbour. Cette année, une nouvelle étape est franchie. « Désormais, nous formons les tuteurs qui accompagnent les jeunes durant leur alternance, pour qu’ils soient par exemple à l’écoute et en empathie avec eux », précise-t-elle. 

L’envol de Nassim

Grâce à ce dispositif, Nassim, 20 ans (voir photo), originaire de Marseille et titulaire d’un CAP de mécanique, a enfin vu les portes de son avenir s’ouvrir. Il a noué une relation de confiance avec son tuteur dans l’atelier de maintenance d’engins qu’il a intégré en région parisienne. « C’est aussi mon chef d’atelier. Ça se passe nickel avec lui, confie-t-il. Je suis soulagé d’avoir trouvé cette formation via la mission locale. Auparavant j’avais cherché du travail. Mais ça ne donnait rien et je commençais à sombrer. Mais je me suis ressaisi et je me suis dit : "Ce n’est pas ça la vie que je veux !" Nassim espère une embauche à la fin de son contrat en alternance. 
« Ces jeunes avaient besoin d’une seconde chance dans leur vie et ont su la saisir. Il leur faut du courage et de la confiance pour accepter ce défi, nous en sommes conscients », conclut Caroline Maigné.