Société

Henri de Castries : "Les jeunes sont nos forces vives de demain"

Henri de Castries est PDG d'AXA et président d'AXA Atout Cœur, association partenaire d’Apprentis d’Auteuil. Interview.

Pourquoi faut-il faire une place aux jeunes en entreprise ?

Intégrer les jeunes dans l’entreprise, c’est plus qu’un devoir social, c’est la responsabilité de tout chef d’entreprise s’il veut réussir à long terme. Face à un monde qui n’a jamais changé aussi vite, les entreprises se doivent de ressembler à la société. Cela veut dire encourager toujours plus la diversité, et notamment la diversité intergénérationnelle. Je crois qu’il ne faut d’ailleurs surtout pas opposer les jeunes aux autres tranches d’âge de la population. C’est dans les pays où le travail des seniors est le plus développé que le chômage des jeunes est le plus faible ! 

Le taux de chômage des jeunes en France est préoccupant. Que peut-on faire ?

Le chômage des jeunes, particulièrement en France, est un défi lancé à notre génération, les "babyboomers", et personne ne peut se satisfaire de la situation actuelle. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai tenu à ce qu’AXA s’engage avec beaucoup de volonté et d’enthousiasme sur ce sujet. Nous avons aujourd’hui une politique très complète sur l’emploi des jeunes. C'est avant tout à l’entreprise d’apprendre à accueillir cette nouvelle génération, qui est plus connectée, plus citoyenne, plus préoccupée de l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée. Plus créative aussi sans doute. Ces jeunes sont nos forces vives de demain, sont nos clients de demain, ça n’a pas de sens de vouloir les formater sur des modèles du siècle dernier. 

Un exemple ?

Nous avons par exemple mis en place chez AXA le "reverse mentoring", grâce auquel des jeunes collaborateurs viennent apprendre à des collègues plus « expérimentés » comment se servir des nouvelles technologies numériques. C’est extrêmement efficace et cela créé de belles plateformes intergénérationnelles. C’est ce type d’approche agile que l’entreprise doit adopter.