Jeunes filles allongées sur l'herbe
Société
23 décembre 2025

La vie intérieure, c'est... s'ouvrir aux autres

 Approfondir sa vie intérieure, c’est s’ouvrir au monde, aux autres, s’intéresser sincèrement à eux et leur donner de son temps. En étant plus ouvert, en rendant service concrètement, on enrichit sa propre humanité et on tisse des liens forts d’empathie et de bienveillance. Ainsi, notre vie intérieure devient un espace d’ouverture et de générosité.

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S'ouvrir au monde, s'ouvrir aux autres, c'est essentiel pour se sentir en paix avec soi-même.

Le témoignage de Marine, 18 ans, jeune ancienne du lycée Saint-Jean à Sannois (95)

« J’ai 18 ans et je viens de quitter le lycée Saint-Jean de Sannois ou j’ai préparé un bac professionnel artisanat et métiers d’art option merchandisage visuel. Je poursuis mes études cette année en CAP accessoiriste. Pour moi, avoir une vie intérieure, c’est s’ouvrir aux autres et vivre davantage en paix, avoir l’esprit de service. Cela fait partie de mes valeurs. 

C’est un peu bête à dire, mais s’ouvrir à l’autre, c’est recevoir tellement en retour et quelque part, finalement, se faire plaisir aussi, même si c’est parfois difficile et pas toujours garanti. Je me souviens d’avoir confié ma peine à quelqu’un qui avait tout raconté aux autres ou d’avoir reçu de la violence en retour de mon ouverture. Dans ces cas, je me blinde et j’ignore la personne. Ça marche presque à tous les coups, les gens se calment. 

Sincèrement, on a tout à gagner à s’intéresser à ce qu’on voit autour de soi. Tout simplement pour vivre davantage en paix. À condition, pour moi, d’avoir à la base une vie intérieure la plus riche possible, de s’ouvrir à ce qui nous dépasse et que moi je nomme Dieu. J’y crois très fort et ça me rend heureuse. » 

Le regard du père Marc Whelan, délégué de la Tutelle et à la Pastorale d’Apprentis d’Auteuil

« Dans sa lettre apostolique du 28 octobre intitulée Dessiner les nouvelles cartes de l’espérance et qui parle de la mission éducative de l’Église, le pape Léon XIV insiste sur le rôle de la vie intérieure dans l’éducation. « Des jeunes, écrit-il, demandent de la profondeur. Il est important de créer des espaces de silence, de discernement, de dialogue, avec la conscience et avec Dieu. »

Déjà, le père Brottier avait cette conviction, affirmant que le cœur d’une œuvre, c’est la vie intérieure. Quand cette vie intérieure est absente, l’œuvre décline. Pour venir à l’aide des jeunes en détresse et en difficulté, le père Brottier considérait sa vie de prière comme le cœur battant de sa mission, comme cela l’avait été durant toute sa vie missionnaire.

Dans la spiritualité des spiritains, la vie intérieure est fondée sur la consécration à l’Esprit Saint, à l’origine de toute sainteté. C’est cette vie intérieure qui se manifeste le plus souvent dans la prière et qui donne l’équilibre à nos vies humaines et spirituelles.

Marine, avec beaucoup de sagesse, nous rappelle que la vie intérieure, c’est s’ouvrir aux autres. Le premier don de l’Esprit Saint, c’est la charité. Cette charité nous invite à chercher le pardon, le partage, l’accueil de l’étranger et l’hospitalité.

Il ne faut pas séparer nos vies comme s’il y avait d’une part une vie intérieure et de l’autre une vie extérieure. Notre vie intérieure nous permet de partager tous ensemble notre humanité commune. Le monde dans lequel nous vivons nourrit notre vie intérieure pour que, comme Marie, nous soyons ouverts à l’invitation de l’Esprit Saint qui rend nos vie fécondes à l’écoute de la Parole de Dieu.

LE POINT DE VUE DE... Christophe André
« J’aimerais vous inviter à porter une attention tranquille et régulière à votre vie intérieure, à cette manière unique d’être ce que vous êtes et de traverser le monde. La vie intérieure n’est pas un repli sur soi, elle est aussi la façon dont on accueille l’autre et le monde, avec douceur et présence. 

Sans cette capacité à revenir souvent à soi et à s’apaiser, il est difficile d’être pleinement disponible aux autres, d’écouter vraiment leur souffrance et de répondre avec bienveillance. 

Cette pratique permet de cultiver une empathie sincère qui nourrit nos relations et enrichit notre humanité. Cultiver sa vie intérieure, c’est ainsi donner à son esprit et à son cœur les moyens de se déployer hors de soi, pour mieux comprendre, toucher et accompagner les autres dans leur propre chemin. »

Psychiatre et psychothérapeute français, Christophe André est spécialiste du traitement des troubles émotionnels et de la dépression. Auteur de livre de psychologie, il a introduit la méditation dans les pratiques de soin. 
Le texte est extrait de « La vie intérieure », paru chez Collection Proche