
Alexandre Corbel, du dessin aux métiers de l'imprimerie
Passionné de dessin depuis l’enfance, Alexandre Corbel a trouvé sa voie dans les métiers du graphisme et de l’imprimerie. Le jeune homme revient sur son parcours et ses années passées aux établissements Saint-Michel, à Priziac, dans le centre du Morbihan, qui lui ont permis de renouer avec la sérénité.
25 ans tout juste, et déjà, une belle expérience professionnelle. Alexandre Corbel travaille dans une grande imprimerie située dans le golfe du Morbihan, près de Vannes. « J’y pratique mon métier dans son sens le plus large, avec à la fois l’imprimerie et le graphisme », précise-t-il. Si la création graphique lui tient à cœur, c’est qu’il a cultivé la passion du dessin depuis son plus jeune âge.
En fin de 3e, ne sachant pas vers quel domaine s’orienter, il est conseillé par une professeure de français qui lui recommande le lycée Saint-Michel, bien connu pour sa formation aux métiers de l’imprimerie et de la production graphique. « Je n’étais pas très investi dans les matières générales, travaillant juste le nécessaire, reconnaît Alexandre. J’étais dans mon monde de l’imaginaire. Je gribouillais sur mes cahiers. »

Le dessin, une passion et un refuge
Ce qu’Alexandre révèle ensuite, c’est le harcèlement scolaire qu’il a subi tout au long de sa scolarité, dès l’école primaire. « J’étais plus petit que les autres, réservé, avec une petite voix, des goûts différents. J’étais déjà un peu geek avec un esprit créatif. Je n’étais pas attiré par le foot, et par conséquent, pas dans le grand groupe des garçons portés sur le sport. Certains m’ont trouvé bizarre et ont dû décider que je serais une cible facile. »
Ce phénomène, Alexandre le vit de façon accrue au collège. Les mécanismes de l’exclusion se répètent, s’amplifient. L’adolescent subit des moqueries, puis des insultes, des brimades. Pourtant, il ne prévient ni ses professeurs, ni ses parents. Il se met en retrait des autres et de lui-même. Ses résultats scolaires s’effritent. « À cet âge-là, je ne mettais pas les mots sur ce que je vivais, analyse Alexandre. A posteriori, je vois bien que ça a eu une grande influence sur mes résultats scolaires et mon implication. Quand on a l’esprit perturbé par ce qui se passe en dehors des cours, difficile de se concentrer. »
Le refuge d’Alexandre, ce sont toujours ses dessins dont il orne toutes les marges de ses cahiers. Un assistant d’éducation repère la passion du garçon et lui propose d’intégrer le nouvel atelier journal du collège. Là, il souffle, le temps des permanences, et s’épanouit. « On faisait des articles sur les nouveautés, et la mise en pages en trouvant les titres, des illustrations, des photos. Moi j’étais celui qui disait aux autres : « Tu vas faire ceci et cela ». Ça m’a beaucoup plu ! Et il n’y avait pas de gens embêtants dans cet atelier. »

L’apprentissage du métier
Le premier contact avec le lycée Saint-Michel est impressionnant pour le garçon de 14 ans, venu visiter l’établissement avec ses parents : « Cela m’a fait penser à Harry Potter. Je me suis dit, c’est Poudlard au milieu de nulle part ! C’était féérique, ces vieux bâtiments environnés de forêts et de lacs. Ma mère n’était pas très rassurée : j’avais des problèmes d’énurésie. J’étais moi aussi inquiet. Il fallait que je le cache, je ne voulais pas revivre des moqueries ou des insultes. Nous avons été tout de suite rassurés par les éducateurs qui nous ont proposé de mettre en place un stratagème pour évacuer les draps discrètement. Ces problèmes ont disparu progressivement, un an après mon arrivée à Saint-Michel. » Là-bas, Alexandre retrouve des jeunes partageant souvent les mêmes passions. Il sympathise avec son compagnon de chambrée, un jeune qui a aussi subi un harcèlement : « On partageait le côté réservé, la patience. On s’est mutuellement aidés à s’ouvrir aux autres. »
Il s’adapte vite, aussi bien à l’internat éducatif et scolaire (IES) qu’au lycée, où il s’investit dans ses études. D’année en année, il gravit les paliers d’autonomie, intégrant le « village », des petites maisons sur le site où les jeunes gèrent leur réveil, leur ménage, leurs devoirs, avec une supervision hebdomadaire des éducateurs. L’année suivante, Alexandre emménage avec deux autres jeunes dans un appartement à Langonnet, le village voisin.

Pour son bac pro, il choisit l’option production graphique, épaulé par ses professeurs, Sébastien Legay et Jean-François Hamon, dont il souligne la pertinence de l’enseignement, en phase avec les besoins du secteur. « Ils ont eu une vie professionnelle avant et savent parfaitement ce qui va nous servir. La rigueur, c’est aussi à eux qui je la dois. Saint-Michel est bien connu des imprimeries bretonnes. Mon ancien patron en venait, et dans mon imprimerie, nous sommes plusieurs anciens, comme une sorte de confrérie qui partage des souvenirs communs. Saint-Michel, c’est une ambiance, une chaleur humaine, un univers rassurant et accompagnant. »
Aujourd’hui, jeune professionnel, il est heureux de conjuguer imprimerie et graphisme, de pouvoir créer par exemple l’identité visuelle d’une entreprise : « Ce côté créatif, je n’arriverai jamais à m’en séparer. »
BIO EXPRESS
1999 naissance à Vannes
2014 entrée à Saint-Michel
2017 bac pro production graphique
2019 sortie d’études en BTS réalisation produits imprimés
2023 entrée à IOV groupe Imprigraph
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