Ferdinand, 18 ans, de l'exil à l'intégration
Après un parcours douloureux, Ferdinand est arrivé en France à 16 ans. Mineur non accompagné, il été accueilli en 2015 par le Service d’accompagnement vers l’autonomie (SAVA) d’Apprentis d’Auteuil (Agnetz, 60), au titre de la protection de l’enfance. Regards croisés de Ferdinand et de Lucile Pecquet, chef de service éducatif du SAVA, sur son parcours exemplaire.
Aujourd’hui, je me sens prêt, je peux faire des démarches par moi-même, sans éducateur. J’ai quitté le SAVA en août, après avoir passé en juin un CAP agent polyvalent de restauration. J’ai eu 16,82 de moyenne ! En septembre, j’ai commencé un CAP cuisine qui dure deux ans. Je le passe en apprentissage et j’ai déjà un patron à Clermont-de-l’Oise. Mon souhait est d’ouvrir plus tard mon propre restaurant de cuisine africaine à Creil ou à Beauvais… »
Lucile Pecquet, chef de service éducatif du Service d'accompagnement vers l'autonomie, présente le travail de l’équipe éducative.
Comment le SAVA a-t’il accompagné Ferdinand ?
Avec Ferdinand comme avec les autres jeunes, l’équipe éducative du SAVA a fait un gros travail d’accompagnement. Son parcours du Congo jusqu’en France a été douloureux, il a traversé beaucoup d'épreuves. Il s’est accroché pour s’en sortir par l’école et dans ses stages. Aujourd’hui, il a trouvé un patron qui est très content de lui, et nous l’avons aidé à s’installer dans un appartement proche de son lieu de travail, les horaires étant décalés en restauration.
Qui accueillez-vous ?
Le service d’accompagnement vers l’autonomie accueille jusqu’à 25 jeunes âgés de 16 ans et plus, durant le temps où ils sont suivis par l’Aide sociale à l’enfance. L’enjeu est qu’ils puissent se débrouiller seuls le plus rapidement possible. Actuellement, beaucoup sont des mineurs non accompagnés, d’autres sont déscolarisés ou en fragilité, ou viennent du monde rural…
Quel est le suivi ?
L’accompagnement comprend tout ce qui concerne la scolarité, la formation, l’administratif (comme les démarches de régularisation pour les mineurs non accompagnés), les apprentissages de la vie quotidienne, la construction d’un réseau amical etc. Notre choix de localisation est très important : d’Agnetz, on rejoint facilement les villes alentours, Creil, Amiens, Beauvais, Compiègne… et Paris, ce qui favorise la recherche d’un lieu d’apprentissage, élément-clé de l’autonomie, et de la sortie du dispositif que nous souhaitons la plus sereine possible. Nous travaillons beaucoup en réseau, notamment avec les FJT et la Mission locale.
À la sortie, la majorité des jeunes sont en apprentissage et ont intégré un FJT. Souvent, les anciens donnent des nouvelles ou passent saluer l’équipe… ce qui ne relève plus de l’accompagnement mais de la reconnaissance et du plaisir de se revoir !
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