Vie de la fondation
06 mars 2019

Journée internationale des femmes : un témoignage à deux voix

En ce 8 mars 2019, Journée internationale des femmes, Apprentis d’Auteuil donne la parole à deux femmes engagées, Jeane Dufour, responsable de la Maison des familles Les Buissonnets, à Marseille et Halima Mendani qui y est accueillie depuis deux ans.


« La Journée internationale des femmes est un moment fort pour reconnaître les femmes dans ce qu’elles vivent et apportent au monde qui les entoure, explique Jeane Dufour, responsable de la Maison des familles Les Buissonnets, à Marseille, créée en 2015 par Apprentis d’Auteuil en partenariat avec l’association Le Rocher. Par toute leur personne, elles font grandir la vie au sens propre et au sens symbolique, dans leur cercle et dans la société. Une femme est à la fois la fille de ses parents, une sœur, une amie, une personne qui travaille, une épouse, une mère. C’est quelqu’un qui transforme le monde !
Cette journée m’interpelle sur la situation des femmes qui vivent dans la précarité et dont la dignité est bafouée dans le monde entier. Cela nous invite à réfléchir sur le respect dû à chacun, et de manière particulière, aux femmes qui sont asservies, malmenées et ne sont pas reconnues comme des personnes.

Notre programme ce 8 mars

A la Maison des familles, nous allons prendre du temps pour prendre soin de nous, faire des soins esthétiques et des massages. Nous aurons un repas chaleureux. Puis à l’atelier-parent, nous réfléchirons à l’articulation de notre rôle de mère avec toutes les dimensions de notre vie de femme. C’est important de considérer une femme au-delà de son rôle de mère. Aux Buissonnets, on vient d’abord parce qu’on est parent, mais on est accueilli dans toutes ses dimensions.
Au cours de cette journée, nous aurons également un temps pour présenter des femmes qui nous inspirent. Celles qui ont marqué leur époque comme Rosa Parks, Marie Curie, Geneviève de Gaulle, Mère Teresa et Kim Phuc, cette vietnamienne qui, après avoir été brûlée enfant par une bombe au napalm, a pardonné et est devenue ambassadrice pour l’Unesco. Mais aussi celles qui ont marqué notre vie : une grand-mère, une amie… Ces figures de femmes peuvent nous donner des idées et de l’énergie !
Pour conclure, j’aimerais que chacun puisse se saisir de cette journée, les femmes comme les hommes, car nous avons besoin les uns des autres. Je voudrais qu’on ne les oppose pas de façon caricaturale, mais qu’on porte un regard qui élève, sur soi-même et les autres. Il y a un émerveillement à avoir les uns vis-à-vis des autres… »

"Trop de femmes sont écrasées, vivent la violence" Le témoignage d'Halima

«Trop de femmes sont écrasées, vivent la violence et ne peuvent être joyeuses, confie Halima Mendani, mère de deux garçons de 11 et 10 ans et d’une fille de 4 ans, qui fréquente régulièrement la Maison des familles Les Buissonnets et, avec son mari, est engagée dans le conseil d'administration. J’en connais, je les vois arriver ici. Elles ont besoin d’être bien accueillies, et je veux qu’elles puissent retrouver un petit sourire en partageant un café. C’est la moindre des choses. Ce sont des femmes courageuses qui se battent pour leur vie et cherchent des solutions. Nos problèmes nous dépassent parfois, et ici, nous réfléchissons ensemble pour trouver des solutions.
Plus tard, je souhaite que ma fille ne passe pas par le même chemin que moi car je vis beaucoup d’épreuves. Je souhaite qu’elle ne reste pas à la maison à faire le ménage sans aucun espoir, mais qu’elle puisse vivre bien, s’engager dans sa vie, changer des choses dans le domaine social. Les femmes ont beaucoup à donner.  La première chose que j’ai reçue à la Maison des familles, c’est la joie ! J’ai rencontré des personnes formidables. On est toutes heureuses de venir et on sent qu’on n’est pas jugé. On se rappelle qu’on est des femmes quand on prend un café autour de la table, qu’on commence à discuter. Cela m'offre un grand soulagement. Parfois, on oublie qu’on est des femmes car on est trop occupées par la vie, par les enfants, les maris… »