Vie de la fondation

Etats généraux de l'éducation : les Maisons des familles à l'honneur

Après Roubaix et Lyon, les Etats Généraux de l’Education font étape à Bordeaux, le 23 septembre 2020. Thème des débats : la parentalité. La Maison des familles d’Apprentis d’Auteuil implantée dans la capitale girondine est partie prenante de cette grande mobilisation citoyenne.

Jeunes et parents, ils sont 75% à considérer ne pas être suffisamment associés aux grandes décisions éducatives qui les concernent (1). Pour leur éviter d’être mis « hors-jeu », le think tank Vers Le Haut a lancé en novembre 2019 les Etats Généraux de l’Education (EGE).

Objectif : rassembler citoyens et acteurs de terrain, afin d’élaborer ensemble des propositions concrètes sur la base de sept grands défis éducatifs. Citoyens, jeunes et familles, professionnels et acteurs éducatifs, institutions et collectivités locales, entreprises et syndicats... tous sont invités à contribuer à ce débat national dans l’une ou l’autre des sept grandes villes où les EGE font étape.

Une pépite en partage

Prochaine destination de ce tour de France de l’éducation : Bordeaux, où il sera question de valorisation et d’accompagnement des parents dans leurs responsabilités éducatives. Un rendez-vous que ne pouvait pas manquer la Maison des familles d'Apprentis d'Auteuil de la capitale girondine, l’une des « pépites » présentées lors de la soirée grand public du 23 septembre.

Fondée en 2015 sous l’impulsion d’Apprentis d’Auteuil et du Secours catholique, elle est située non loin du marché des Capucins. Dans ce quartier populaire, la Maison des familles propose un lieu ouvert, où les parents et les enfants en situation de vulnérabilité se sentent chez eux et tissent des liens avec d’autres familles, pour partager leurs expériences et trouver par eux-mêmes des solutions à leurs problématiques. Karine Schoumaker, responsable de la Maison des familles de Bordeaux, précise : « Ici, on travaille d’égal à égal avec les parents, en se focalisant, non pas sur leurs freins et leurs manques, mais sur leurs aptitudes et leurs talents. » 

Faire alliance avec les parents

Temps d'échange à la Maison des familles de Bordeaux © Besnard/Apprentis d'Auteuil

La pandémie du Covid-19 et le confinement ont permis d’illustrer cette confiance redonnée à des parents qui se sont révélés en temps de crise. « On a pu dire à telle maman : tu te sens démunie face à l’épidémie, mais tu sais coudre et tu peux aider à fabriquer des masques, raconte Karine Schoumaker. Telle autre ne parle pas encore bien français, mais maîtrise l’albanais et fait office de traductrice pour maintenir le lien avec certaines familles. »

Dès lors, les parents reprennent confiance en leurs capacités et osent voler de leurs propres ailes en allant à la rencontre d’un professeur ou en poussant la porte d’une administration.

« Cette alliance avec les parents, c’est l’ADN même des Maisons des familles », souligne Christophe Beau, le responsable national. Un parti pris gagnant, avec l’ouverture prochaine de quatre nouvelles maisons, en plus des quinze établissements existants.

Investir sur les familles

Un vrai changement de posture, aussi, où le professionnel accepte de privilégier l’écoute à la prescription. Karine Schoumaker résume : « A la Maison des familles, on nous demande d’abord un café avant un logement. »

Voilà le message en forme de plaidoyer qu’Apprentis d’Auteuil souhaite porter aux Etats généraux de l'éducation : inviter chacun à réfléchir avec et non à la place des familles, afin de mobiliser les intelligences pour se donner la chance de construire ensemble une société plus juste.

Christophe Beau insiste : « Il n’y a pas de déterminisme social, ni de fatalité en matière d’éducation, et l’on peut enrayer les effets de la pauvreté, pourvu que l’on choisisse d’investir pour l’avenir en aidant durablement les familles qui en ont le plus besoin. » Et de marteler : « On a tous à y gagner. »

(1) Baromètre « Jeunesse&Confiance » 2019 d’OpinionWay pour Vers Le Haut et Société Générale