« Nous voulons que les enfants retrouvent la joie d’apprendre. »
Le projet ECHO (École Coopérative, Heureuse et Ouverte), développé dans les établissements scolaires d’Apprentis d’Auteuil, est expérimenté à l’école Notre-Dame-de-Lourdes, près de Lyon, pour faire de l’école un lieu où il fait bon apprendre. Les explications d’Axelle Cecille, sa directrice.
Vous mettez en place le projet ECHO dans votre école. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’un projet national d’Apprentis d’Auteuil, né du besoin des équipes de changer l’école afin qu’elle soit mieux adaptée à tous les élèves. L’objectif ? Que les enseignants aient de la joie à transmettre et les élèves de la joie et de la fierté à apprendre. Dans notre école, nous avons choisi d’orienter le projet autour de l’alliance avec les familles.
Comment cette alliance avec les parents se concrétise-t-elle ?
Les parents sont invités à participer à des activités comme l’école du dehors, le café des parents, ou encore à des temps d’échanges ou des conférences au cours desquels nous évoquons des sujets qui les concernent : les hauts potentiels, la dyslexie, les troubles du comportement… L’objectif est qu’ils puissent acquérir des connaissances qui leur permettent d’apporter de l’aide à leurs enfants, par exemple au moment des devoirs. Les familles sont aussi invitées à nos instances : conseil d’établissement, commission qui établit les menus de la cantine… Les parents nous apportent aussi leurs talents et leurs connaissances. Nous avons un papa qui travaille dans les espaces verts, un autre qui est ornithologue…
En quoi consiste "l’école du dehors" ?
Nous avons la chance de disposer d’un grand parc autour de notre établissement. En maternelle, tous les vendredis nous sortons expérimenter ce qui a été appris en classe. Par exemple, nous faisons des mathématiques en faisant du comptage. Ainsi, nous travaillons avec le corps en mouvement en étant libre de faire du bruit. Les enfants reviennent en classe beaucoup plus calmes après être allés respirer dans la nature. Pour eux, comme pour les enseignants, c’est très apaisant. Nous travaillons le bien-être à l’école et l’estime de soi. Être dehors, dans un environnement très différent de celui que l’on connaît, avec par exemple des insectes, c’est apprendre à faire confiance et à se faire confiance. À l’extérieur tous les sens sont en éveil.
Que mettez-vous d’autre en place d’un point de vue pédagogique ?
Nous travaillons en groupes de besoin plutôt que par niveau scolaire. Cette année, nous axons notre travail sur l’apprentissage de la lecture. Au fil des semaines, l’élève a la possibilité de changer de groupe si son besoin a évolué par exemple en termes de vocabulaire ou de grammaire. Avec cette partition en groupes de besoin l’enfant progresse mieux que dans une classe classique.
Par ailleurs, ECHO prévoit aussi de développer la recherche en sciences de l'éducation. C’est pourquoi nous travaillons avec les chercheurs de l’Université Lumière Lyon 2 sur les neurosciences. L’objectif consiste à développer les « soft skills » des élèves, c’est-à-dire à leur apprendre à apprendre, à mieux se connaître, à mieux utiliser leur mémoire...
Quels sont les résultats espérés avec ECHO ?
Nous souhaitons que les enfants soient heureux de venir à l’école, qu’il y ait moins de décrochage et qu’ils soient fiers d’apprendre. Dans notre école, les enfants s’entraident. Nous travaillons beaucoup cette notion de solidarité et de tutorat entre les plus grands et les plus petits. Grâce à ECHO, nous avons davantage de personnel, ce qui nous permet de mieux prendre soin de chaque élève. Nous favorisons également la solidarité entre les enseignants. Nous avons aussi des échanges avec d’autres écoles du secteur et d’autres partenaires comme un club apiculture ou une section sportive. Cette année, l’enjeu consiste à essaimer au collège attenant tout ce que nous avons mis en place à l’école.
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