Élena, 9 ans : "Ma réussite ? L’école où j’apprends plein de choses"
A l'occasion de la semaine de la réussite, Élena, 9 ans, accueillie à la Maison d’enfants Don Bosco à Charleville-Mézières (08) partage sa joie de retrouver le goût d’apprendre et d’envisager son avenir en grand. Et ce, grâce à Déborah Michel, éducatrice référente scolaire. Premier portrait de notre série consacrée à la réussite.
« Avant d’être accueillie à la Maison d’enfants Don Bosco, mes devoirs à la maison avec ma maman et mes frères et sœurs, ça ne se passait pas très bien car j’ai besoin de calme.
Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux à l'école. Je suis aidée par Déborah, l’éducatrice référente scolaire, dans la salle aménagée comme une classe au fond du jardin. Là, je joue, je lis, j’écris sur un tableau, je travaille sur un ordinateur pédagogique… Je découvre et j’apprends plein de choses en m'amusant. Même si la lecture est encore compliquée pour moi, je m'applique et je peux prendre mon temps. Déborah me dit quand c'est bien ou pas... sans se fâcher. J'avance comme ça. Je sais qu’elle est avec moi.
Sur la "fusée des émotions" (l'affiche en forme de fusée où les enfants indiquent leurs émotions du jour, NDLR), j’aime bien coller le mot heureux quand, par exemple, c’est bientôt mon anniversaire. Parfois, je choisis joyeux, content ou triste, énervé. Ça dépend de comment je me sens.
Plus tard, je voudrai être éducatrice comme Déborah car elle est bien dans son métier - mais pour cela je dois encore beaucoup apprendre - ou maîtresse d’école - je ne donnerai pas beaucoup de devoirs ni de punitions car je suis gentille - ou dentiste pour soigner les dents car j’ai déjà des caries, ou présidente de la République car je ne veux plus la guerre, je sais que ma maman votera pour moi. »
Le témoignage de Déborah Michel, éducatrice référente scolaire à la Maison d’enfants Don Bosco
« Les enfants de Don Bosco sont, pour la plupart, réticents à toute forme d’apprentissage. Ils peuvent souffrir de troubles du comportement ou des apprentissages, être hyperactifs, sujets à de grosses colères, etc. Je dois sans cesse attirer leur attention, renouveler leur intérêt par des jeux ou des activités manuelles (dessin, peinture) sinon ils décrochent et ne s’intéressent plus du tout au scolaire.
Élena me retrouve toujours avec plaisir pour être seule avec moi, hors les murs de l’école, normalement durant trente minutes, le plus souvent durant une heure. Je veux qu’elle sache qu’il n’y a pas que les devoirs et les notes qui comptent mais plus que tout le fait qu’elle comprenne.
Parfois, j’ai le sentiment de manquer de temps avec Élena comme avec les autres enfants. Ils sont en demande de présence, d’attention, d’écoute, de savoir… Je mets tout en œuvre pour qu’ils rattrapent leur retard, se sentent bien, soient heureux. »
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