
La Maison des familles de Dijon : un espace de sérénité
À la Maison des familles de Dijon, parents, enfants et adolescents bénéficient d’une présence, d’attentions, de suggestions, et de chaleur humaine. De quoi croire en soi, en l’autre et reprendre goût à la vie. Plus forts encore.
Ce mercredi, Merise, 6 ½ ans, entonne spontanément la chanson de la Maison des familles de Dijon (1), écrite par les familles. Elle est bientôt reprise par l’ensemble des adultes et des enfants présents. L’ambiance est à la fête. Vanessa Champenois, la responsable, ne peut rêver plus belle reconnaissance pour le travail de l’équipe et de la dizaine de bénévoles.

Chaque jour, en semaine, sont accueillies sans rendez-vous les familles accompagnées ou non de leurs enfants. Future maman, maman solo, papa avec des enfants ou des adolescents, familles entières... Les profils sont très variés. Les familles sont majoritairement dans la précarité, certaines vivent dans des logements insalubres, d’autres à la rue. Elles font régulièrement appel au Samu Social. « Ces familles sont en situation de fragilité, résume Vanessa Champenois. Originaires d’Albanie, de Géorgie ou d’Afrique pour la plupart, elles ont quitté des situations de violence, de guerre. Ici, elles se sentent en sécurité. Les adultes rompent leur solitude et leur isolement, reprennent leur vie en main, retrouvent peu à peu confiance en eux et espoir. Les jeunes s’amusent, apprennent, grandissent comme les autres. »
(1). La Maison des familles de Dijon est financée par la Caisse d’allocations familiales, le conseil départemental de Côte-d’Or, la préfecture de Bourgogne-Franche-Comté, des mécènes et les donateurs d’Apprentis d’Auteuil.
Dans la confiance, la bienveillance et le respect
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder une maman et sa fille converser confortablement installées dans le salon, un papa et son garçon disputer une partie de baby-foot endiablée. Dans l’espace des petits, les enfants jouent, souvent pour la première fois, avec des peluches, des cubes, des ballons. Dans la salle d’activités, certains adolescents peignent des portraits, d’autres ouvrent leurs cahiers pour faire leurs devoirs. « Nous devons en permanence nous rendre disponibles par un regard bienveillant, une oreille attentive, un mot réconfortant, un sourire », relève Solène Ioan, volontaire du service civique.
Au cours de la journée, salariées et bénévoles sèchent des larmes, aident à lire une ordonnance, préparent un gâteau d’anniversaire, échangent sur le harcèlement scolaire et les moyens de l’éviter... « J’aime parler avec les adolescents, reconnaît Emmanuelle Delbey, retraitée bénévole. Ils se confient parfois sur leur quotidien, leurs espoirs d’un avenir meilleur. »

Une maison et une deuxième famille
Échanges informels, déjeuner préparé ensemble le mercredi, ateliers (cours de français, aide aux devoirs, soutien à la parentalité, etc.) ou activités (couture, cuisine, yoga, escalade, visite de musée, etc.), tout est pensé pour répondre aux besoins des familles, parler santé, hygiène, budget, partager expériences, connaissances ou savoir-faire, trouver des solutions. « La confiance installée, les familles sont fières de relever de mini-défis (passer un appel téléphonique, remplir un document administratif) et de gagner en autonomie. Elles me rendent heureuses de travailler avec et pour elles », reconnaît Lise-Marie Leblanc, conseillère en économie sociale et familiale.
D’année en année, la Maison des familles de Dijon est de plus en plus fréquentée par les familles. S’il est encore trop tôt pour en mesurer précisément l’impact, la directrice note tous les pas effectués vers plus de confiance, d’autonomie, de responsabilité, d’apaisement. « Ici, dans ma deuxième famille, on ne me regarde pas comme une personne en difficulté, confie une jeune femme, mais comme Lalia, mère de trois enfants. » « Nous sommes là pour vous aider à poursuivre votre chemin le plus sereinement possible » lui répond Vanessa Champenois.
Des partenariats fructueux
Apprentis d’Auteuil a créé la Maison des familles de Dijon en 2021, tout près du centre historique, un nouveau lieu d’accompagnement à la parentalité, où les familles peuvent se rencontrer, échanger et partager leurs questionnements, leur quotidien, leurs expériences, à l’instar des 24 autres Maisons des familles de la fondation. Souvent montées en partenariat avec d’autres associations, celle de Dijon s’adosse à l’expérience du Bercail 21, dédié aux femmes seules avec enfants de moins de 6 ans. Les deux structures se retrouvent régulièrement dans des activités et des événements communs.
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