Maison des familles de Villeurbanne, Besma avec son fils Yessine
Accompagnement des parents
04 juin 2024, modifié le 24 octobre 2024

« Grâce à la Maison des familles, je communique mieux avec mon fils. »

Besma fréquente la Maison des familles de Villeurbanne depuis deux ans. C'est là qu'elle a pu participer à des groupes de parole. Ces temps d'échange organisés avec d'autres parents lui ont permis de mieux communiquer avec son fils, Yessine, 14 ans, et d'aborder avec lui ses difficultés.

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Besma la maman de Yessine, 14 ans, fréquente la Maison des familles de Villeurbanne où elle a appris à mieux communiquer avec son fils.

« Je fréquente la Maison des familles de Villeurbanne depuis son ouverture, il y a deux ans. Il se trouve que la directrice, Géraldine Viénot, est ma voisine. Elle m’a fait découvrir ce lieu qui a changé ma vie. Maintenant, j’y vais toute seule ou avec mes enfants, parfois plusieurs fois par semaine. Ce qui me plaît beaucoup ici, c’est d’échanger avec des familles qui viennent de partout dans le monde. 

Grâce à la Maison des familles, j’ai rencontré des personnes que je n’aurais jamais rencontrées autrement : le maire de Villeurbanne, la sous-préfète, le président de la Métropole... Nous avons participé à un festival de théâtre à Grenoble, Marseille et Chambéry et monté sur scène. C’était une expérience formidable. »

Maison des familles de Villeurbanne, Besma lors d'un atelier photos sur le thème du jardin, avec Christophe, photographe intervenant, et Séverine, une collaboratrice
Besma lors d'un atelier photos sur le thème du jardin à la Maison des familles de Villeurbanne. Photo (c) Besnard/Apprentis d'Auteuil

 « L’adolescence, ce n’est pas toujours facile ! »

« Je participe aussi à des groupes de parole. C’est là que j’ai pu parler du harcèlement dont était victime mon fils au collège. En parlant avec d’autres mamans, je me suis rendue compte qu’elles aussi vivaient la même chose que moi. Après cette discussion, je me suis décidée à aller voir l’enseignante de mon fils pour en parler. Dans ces groupes de parole, j’ai appris à mieux communiquer avec mon fils. L’adolescence, ce n’est pas toujours facile ! Avant, je lui parlais assez peu. Aujourd’hui, on discute plus souvent et on passe des moments agréables ensemble à la Maison des familles. J’ai aussi appris à mieux gérer son utilisation du téléphone et des jeux vidéo.

Il faut dire que je suis une maman assez stricte. Je ne laisse pas sortir mon fils avec n’importe qui. Je surveille ses fréquentations. Au début, il ne voulait pas venir à la Maison des familles. Maintenant, il y va avec ses copains ! Ils jouent au ballon, aux jeux de société, car les téléphones portables sont interdits ici. Ils participent même à la préparation des repas, comme dans une famille. La confiance est revenue entre nous. S’il a des problèmes, il sait qu’il peut m’en parler. C’est aussi grâce à la Maison des familles que nous lui avons trouvé un stage de 3e. Je suis fière de mon fils. »

Le point de vue de Géraldine Viénot, directrice de la Maison des familles de Villeurbanne

« Besma, qui a grandi en Tunisie, est mère de trois enfants. Yessine est l’aîné. Depuis qu’elle est en France, elle s’ouvre à cette nouvelle culture, à ses codes. En deux ans, en échangeant avec les autres mamans de la Maison des familles, elle a pris confiance en elle, en ses capacités de parent. La relation avec son fils s’est vraiment améliorée. Elle est beaucoup plus à l’écoute. Son fils avait une addiction aux écrans. C’était source de conflit entre eux. Ici, elle a trouvé des solutions. Elle a aussi pu parler du harcèlement dont a été victime son fils, alors que la question était douloureuse pour elle. Besma a fait un bout de chemin. »

Le réseau national des Maisons des familles

Depuis 2009, Apprentis d’Auteuil et le Secours catholique ont créé les Maisons des familles inspirées d’un dispositif québécois. D’abord déployés à Grenoble et à Marseille, puis étendus dans une vingtaine d’autres villes, ces lieux pas comme les autres offrent des espaces d’écoute, de partage et d’entraide à des familles en situation de fragilité, les soutiennent et leur permettent d’échanger leurs expériences. Sur place, pas d’instructions ou de conseils en parentalité venus d’experts professionnels "sachants", mais des temps d’échange ou des activités coconstruites par et avec les familles. Les échanges entre parents sont favorisés pour qu'ils trouvent eux-mêmes des solutions à leurs défis.