Vie de la fondation
18 juillet 2019

Temps de vacances pour les jeunes d’Apprentis d’Auteuil

Chantiers de solidarité, découverte de la mer, randonnée en montagne, les jeunes et les familles d’Apprentis d’Auteuil profitent des vacances pour se ressourcer. Petit tour d’horizon de leurs activités estivales.

27 000 jeunes sont accompagnés à Apprentis d'Auteuil, dans un de ses 240 établissements ou dans un de ses dispositifs. Pour la plupart de ces jeunes, l'été sonne le retour à la maison. Mais pour certains enfants et adolescents confiés à la fondation par l'Aide sociale à l'enfance, les congés estivaux prennent une toute autre forme. Des jeunes partent en séjour de vacances avec des organismes extérieurs, d'autres en chantiers de solidarité internationale (voir paragraphe suivant), d'autres encore, bénéficient des séjours organisés par leurs établissements et leurs éducateurs.
Pour tous ces jeunes, des temps qui contribuent à leur développement personnel et à leur éducation, où les valeurs de partage, d'effort, mais aussi le plaisir et la détente sont mis à l'honneur.

L'un des deux chantiers de solidarité menés en 2018 au Sénégal. Ici, rénovation d'une école à Ziguinchor. Photos : JP Pouteau/Apprentis d'Auteuil

Ils sont 200 à partir cet été… direction le Congo Brazzaville, le Pérou, le Sénégal, l’Argentine, et même la France en ce mois de juillet. Chaque année depuis 1994, plusieurs centaines de jeunes d’Apprentis d’Auteuil partent réaliser un chantier de solidarité internationale. Des projets d’utilité sociale, menés en lien avec 70 partenaires internationaux, qui sont autant d’expériences éducatives.
Travaux de construction, de rénovation ou d’aménagement, réalisation d’activités artistiques ou culturelle… Pendant deux à trois semaines, ils travaillent en binôme avec des jeunes locaux, découvrent un pays, une culture, développent le goût de l’effort et (re)prennent confiance en eux. A noter cette année, ce sont les jeunes Sénégalais qui viendront en France pour poursuivre un chantier de solidarité initié l’année dernière au Sénégal. En ce début juillet, jeunes Français et jeunes Sénégalais se retrouvent pour présenter le documentaire de 50 minutes réalisé ensemble l’été dernier sur le thème des tirailleurs sénégalais.

Premières vacances en famille à la mer

Une des mamans avec ses enfants en séjour à la mer. Photo : Apprentis d'Auteuil

Les parents et les enfants de la Maison des familles d’Ermont-Eaubonne (95) ont vécu leurs premières vacances en famille, au soleil de la Normandie début juillet. Un souvenir d’autant plus inoubliable qu’ils les ont préparées ensemble.
Au programme de ce séjour de trois jours : visite de la basilique de Lisieux, baignade et détente sur la plage de Deauville, journée à la ferme pédagogique de Canon. « Ces vacances n’ont rien d’imposé, souligne Alseny Soumah, directeur. Ce sont les parents et les enfants qui les ont choisies ensemble, dès la rentrée scolaire 2018. »
« Chez nous, nous sommes tellement confinés que je suis obligée d’établir des règles très strictes, confie Jeortany, une jeune maman congolaise. Ce qui crée des tensions, notamment entre ma fille et moi. Ici, elle est tellement contente d’avoir de l’espace. Et, en parlant avec d’autres mamans, je me rends compte que je ne suis pas la seule à avoir des difficultés. » « C’est la première fois que mes enfants de 3 et 5 ans voient la mer, s’enthousiasme Sabrina, une jeune maman. Un lien très fort se noue entre nous, parents et enfants. Ces vacances, ce sont de belles rencontres, des histoires et des secrets partagés avec les familles. Cela fait du bien au moral. »

Randonnée en Auvergne

Les jeunes Mineurs non accompagnés découvrent l'Auvergne. Photo : Apprentis d'Auteuil

Un petit groupe de jeunes Mineurs non accompagnés de la Maison d’enfants Sainte-Thérèse, à Paris, encadrés par deux éducateurs, sont partis cinq jours en randonnée sur le GR 3, dans le Puy-de-Dôme, au tout début du mois de juillet. Une belle expérience pour Parviz, Koloma, Zain et Shergul, respectivement afghan, malien et pakistanais.  
« Le but de ce genre de voyage est de fédérer un groupe et de se surpasser, raconte Mathieu Waroquier, éducateur spécialisé. Nous sommes partis de Noirétable pour gagner dans un premier temps Notre-Dame de l’Ermitage. Il a fallu monter les tentes, aller chercher du bois pour allumer un barbecue. Faire les courses, cuisiner. Et le lendemain, parcourir 25 km de dénivelé, avec un sac de 10 kg sur le dos. Un parcours assez accidenté et physique. »
Tout au long du chemin, les langues se sont déliées, les jeunes se sont entraidés. Koloma, assez dubitatif sur l’intérêt de la randonnée, a été relayé par Parviz, qui a porté son sac en plus du sien. Jusqu’à ce que le jeune homme se prenne en main et se motive. Le lendemain, une nouvelle étape de 10 km les attendait. Enfin, le troisième jour, le groupe a pu prendre du repos au camping, profiter de la piscine et de la pétanque, rencontrer d’autres jeunes de leur âge.
« C’était un très bon séjour, qui a soudé le groupe, conclut Mathieu Waroquier. Pour ces jeunes, loin de chez eux, ces moments de convivialité et de vie partagée avec les éducateurs sont très importants. Ils ont besoin de figures adultes qui rassurent. Cela les fait progresser. Et puis, les échanges ne sont pas en sens unique : l’un de nous avait mal monté une tente, c’est un des jeunes qui lui a montré comment faire. Ils nous apportent aussi beaucoup. »