Education et scolarité
06 décembre 2016

Enquête Pisa 2015, des résultats stables mais une inégalité qui demeure.

L'enquête PISA 2015, dévoilée aujourd'hui, confirme des résultats stables pour la France, mais une proportion d’élèves en difficulté toujours supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE. Revue de détails.

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Organisée tous les trois ans par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), l’enquête PISA livre une photographie du niveau scolaire des élèves âgés de 15 ans en sciences, mathématiques, compréhension de l’écrit. Résultats de l'enquête 2025.
En Sciences, Singapour se classe en tête du classement de l'enquête PISA 2016. Le Japon, L'Estonie, la Finlande et le Canada arrivent juste derrière. © Phovoir-Images
En Sciences, Singapour se classe en tête du classement de l'enquête PISA 2016. © Phovoir-Images

Stabilité dans ses performances, tel est le constat essentiel pour la France de l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) 2015, qui met cette année l’accent sur les compétences des élèves en sciences.

Avec une place de 27e sur 72 et un score de 495 points, notre pays se situe en effet avec l’Autriche, les Etats-Unis et la Suède tout juste dans la moyenne des pays de l'OCDE.

Mais loin derrière le Japon, le Finlande, le Canada ou encore l'Allemagne et la Belgique. Soit deux places de perdues par rapport à la précédente édition de 2012 mais une performance stable depuis 2006. 

Des résultats stables et une inégalité qui demeure

On observe par ailleurs entre 2006 et 2015 une proportion stable d’élèves très performants en France : ils représentent 8% de l’ensemble des élèves de 15 ans. Un résultat qui place notre pays au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE en 2015.

En mathématiques et en compréhension de l’écrit, les deux autres champs étudiés, la France se situe également au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE, avec une moyenne légèrement supérieure aux pays de l’OCDE en compréhension de l’écrit. 

Le pays où l'inégalité est la plus forte

Par contre, la différence des résultats entre bons et moins bons élèves est marquée en France, où la relation entre performance et milieu socio-économique des élèves est l’une des plus fortes parmi les pays participant à l’enquête 2015. En d'autres termes, plus on vient d'un milieu défavorisé en France, moins on a de chances de réussir à l'évaluation Pisa 2015...

Enfin, par rapport aux résultats de 2006, il faut mentionner que la proportion d’élèves en difficulté est en très légère augmentation en 2015 en France (21 % en 2006 contre 22% en 2015). En 2015, comme lors des trois enquêtes PISA précédentes, la France affiche une proportion d’élèves en difficulté légèrement supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE. 

"La France reste au niveau de la moyenne en termes de résultats, explique Eric Charbonnier, expert éducation  à l’OCDE, et nous avons beaucoup de bons élèves. Mais l’inégalité déjà constatée lors des éditions précédentes demeure, la France étant même le pays ou ces inégalités sont les plus fortes. Le système français fonctionne bien pour les élites, mais ne permet pas aux élèves qui ont du retard de le rattraper.  En dix ans, rien n’a changé. C’est inquiétant de voir cette stagnation. Or, beaucoup de pays nous le prouvent, concilier qualité de l’enseignement et équité sociale est possible. Les dernières réformes mises en place dans notre pays sont des solutions. On attend maintenant de voir si elles seront efficaces." 

L’intérêt de PISA

Organisée tous les trois ans par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), l’enquête PISA livre une photographie du niveau scolaire des élèves âgés de 15 ans en sciences, mathématiques, compréhension de l’écrit, et nouveauté de cette année, résolution de problèmes, avec, pour chaque édition, un domaine étudié en détail.

Le but de cette enquête est d’évaluer dans quelle mesure les élèves qui arrivent au terme de leur scolarité obligatoire possèdent les connaissances et compétences essentielles pour participer pleinement à la vie d’aujourd’hui.

Au total, environ 540 000 élèves, représentatifs des quelque 29 millions d’élèves âgés de 15 ans scolarisés dans les 72 pays participants, ont passé les épreuves PISA en 2015. Singapour devance tous les autres pays participants dans toutes les catégories.

À APPRENTIS d'AUTEUIL

  • Apprentis d’Auteuil fait de la lutte contre le décrochage scolaire un des axes majeurs de son action, axe développé dans Prendre le parti des jeunes, son livre blanc dévoilé demain mercredi 7 décembre.
  • La fondation déploie au sein de ses établissements de nombreux dispositifs, dès la maternelle, en direction des jeunes en risque de décrochage : services d’accueil de jour éducatifs, ateliers ou classes relais, programmes d’accompagnements pour des 13-16 ans scolarisés en 4e ou en 3e, internats éducatifs et scolaires (IES), etc. 
  • Parmi les initiatives, on peut citer l’accueil de jour éducatif Janusz Korczak, le seul du genre à Paris pour des enfants âgés de 5 à 13 ans et leurs familles. Les enfants sont accompagnés après la classe sur le plan éducatif et scolaire. Un suivi qui leur est proposé ainsi qu'à leur parents, intégrés à la démarche, souvent mise en place en prévention d'un placement.