Anthony et Benjamin Fiems : « Nous avons rencontré les bonnes personnes pour avancer »

Juste cinq ans d’écart et une ressemblance troublante entre Anthony Fiems, 36 ans, et son frère Benjamin, 31 ans. Même taille, mêmes yeux bleus, même sourire éclatant, même stature qui donne instantanément une impression de maîtrise : les deux frères connaissent parfaitement le métier de couvreur-zingueur. Face aux imprévus d’un chantier, ils se transforment instantanément en un mix de Géo Trouvetou et de MacGyver. Comment l’expliquent-ils ? « À l'UFA Saint-Jacques dans les années 2008-2014, nous avons eu de bons professeurs. Et nous avons rencontré de bonnes personnes qui nous ont permis d’avancer dans la vie », confie d’emblée Anthony. « Nous avons aussi eu l’appui de notre beau-père, qui nous a transmis son expérience terrain, complète Benjamin. Il avait créé son entreprise de couverture-zinguerie à Haubourdin, dans le Nord, en 2008. Grâce à tout cela, nous sommes vite devenus opérationnels. » 

En théorie et en pratique

Les deux frères se lancent dans la même voie professionnelle à une année d’intervalle. « Alors que je terminais ma première au lycée de Haubourdin, mes amis tout juste bacheliers ne savaient pas vraiment quoi faire, se souvient Anthony. Moi qui avais déjà donné des coups de main à mon beau-père en couverture-zinguerie, je me suis dit pourquoi ne pas me former à ce métier. Près de chez moi, la réputation de l’UFA Saint-Jacques était très bonne. J’y suis allé direct ! » 
Benjamin, lui, découvre le métier de couvreur en 3e prépamétiers, une classe qui permet aux jeunes d’explorer plusieurs voies professionnelles. « Cela a été une découverte, explique-t-il. J’étais habile de mes mains et débrouillard. Ça m’a plu. Et les professeurs de l’UFA m’ont tout de suite mis à l’aise. »
Les jeunes couvreurs se souviennent avec bonheur de leurs années d’apprentissage, de l’établissement qui offrait de bonnes conditions pour apprendre, des chantiers sur lesquels ils se sont fait la main au sens propre, devant travailler indifféremment de la main droite ou de la main gauche en fonction des contraintes d’intervention. « C’est là que nous avons appris à œuvrer, non pas les deux pieds sur terre dans le confort de Saint-Jacques, mais sur un échafaudage et sur les toits ! » précise Benjamin. 

Sur leur vie de famille, les deux frères se montrent discrets. « Notre mère nous a élevés seule, Céline, notre sœur aînée, Benjamin et moi, avoue Anthony. Cette solitude lui pesait. Nous avons toujours fait de notre mieux pour qu’elle soit fière de nous. » 
Parmi leurs très bons souvenirs, de ceux qui font remonter les émotions, une action éducative de solidarité d’Apprentis d’Auteuil au Togo, durant laquelle ils rénovent une bibliothèque avec une association d’aide aux orphelins du sida. Ils y découvrent le pays, les habitants, travaillant en binôme avec des jeunes locaux.  

Avec passion et détermination

En 2019, Anthony et Benjamin reprennent l’entreprise de leur beau-père devenu leur salarié, et la nomment de leurs initiales « ABF couverture ». Passionnés par leur métier, les deux frères pourraient parler des heures de pose de tuiles mécaniques, d’installation de cheminées, d’extension de toitures-terrasses et de leurs chantiers, presque exclusivement pour des particuliers. « Un jour, une dame de Haubourdin nous a demandé une couverture en zinc comme les toits de Paris, commente Anthony. Un travail très technique : un de ces défis qui empêche de tomber dans le travail de routine ! » 

Dans quelques années, les deux frères se voient rénover des « ruines ». « On a la fibre manuelle, l’expérience terrain, on sait pourquoi et comment on fait les choses et ce que cela donne à la fin », souligne Benjamin. En attendant, tous deux exercent leur métier avec passion, apprécient les balades dans la région, en pleine nature, et profitent pleinement de leurs familles. Chacun est le papa de deux petites filles qui font leur bonheur. Et s’ils avaient un conseil à donner aux jeunes ? « Trouvez un domaine dans lequel vous pouvez vous épanouir, répondent-ils en chœur. Et mettez-y de l’envie. Ça marchera ! »