Le pianiste Sofiane Pamart en concert à son piano
Société

Sofiane Pamart, l'électron libre du piano

À 33 ans, seul au piano, Sofiane Pamart transporte les passionnés de musique classique comme de rap ou d’autres courants musicaux. Toutes générations confondues. Il mesure le chemin parcouru depuis ses premiers arpèges, porté par l’amour de ses parents et l’injonction de réussir sa vie. 
 

Afficher le résumé facile à lire et à comprendre
Sofiane Pamart, pianiste français très connu, a commencé à jouer du piano enfant. À 7 ans, il prenait sa première leçon de piano dans une grande école : le Conservatoire de Lille. Pour tout apprendre de la musique classique. Avec ses copains, il découvrait et jouait du rap. À 33 ans, il joue dans les plus grandes salles de France (Olympia, Bercy...) et du monde. Avec un look particulier et un message aux jeunes et moins jeunes : "Construisez votre vie autour de ce qui vous tient à cœur".

À 7 ans, vous preniez votre première leçon de piano au Conservatoire de Lille. À 33 ans, pianiste soliste, vous avez rempli Bercy. Que représente cet instrument pour vous ? 

Une part de mon identité ! À la fin de mon concert du 17 novembre 2022 à Bercy, j’ai embrasé mon piano pour signifier la relation d’amour-haine que j’entretiens avec lui. Au piano, je suis à la fois très heureux et sous pression. Vais-je trouver l’inspiration ? Vais-je réussir à exécuter les traits que j’ai en tête ? 
Mon piano a conditionné ma vie, m’a emporté dans un tourbillon d’émotions et permis de réaliser mon plus grand rêve : entrer dans la vie des gens, les accompagner dans une rêverie, un recueillement, lors d’un événement...

Comment le piano est-il entré dans votre vie ? 

Ma mère a acheté un piano-jouet à douze touches pour ses trois enfants quand j’avais 4 ans. Pour elle, le piano symbolisait grandeur et ascension sociale. Elle a vu que j’aimais en jouer. À 7 ans, elle m’a inscrit au Conservatoire de Lille pour que j’acquiers le bagage musical indispensable et que je joue brillamment ! 
En fait, ma mère et mon père nous ont accompagnés, mon frère, ma sœur et moi (je suis l’aîné de la fratrie) sur un chemin de vie sur-mesure, en tenant compte du caractère et des goûts de chacun. Avec eux, le contrat moral était clair : « Nous nous sacrifions pour vous comme nos parents l’ont fait pour nous, afin de nous élever. » Mon grand-père maternel d’origine berbère est venu du Maroc pour travailler à la mine en France. Enfants, nous devions choisir un domaine où nous pouvions exceller. J’ai choisi la musique, ma sœur, la diplomatie, et mon frère, l’intelligence artificielle. Avec ce concert de Bercy, j’ai le sentiment d’avoir rempli ce contrat moral. J’ai fait vivre à ma famille une expérience extraordinaire. 
Aujourd’hui, parents et enfants, nous souhaitons être une source d’inspiration pour les jeunes parents qui font plein de rêves pour leurs enfants, souhaitent les voir s’épanouir, s’accomplir, suivre leurs propres chemins.

Quel chemin avez-vous suivi ? 

J’ai très vite voulu vivre une grande vie d’artiste au piano. Une bénédiction et une malédiction, car si je n’y parvenais pas, j’allais être malheureux toute ma vie. Dès 8 ans, j’ai eu l’impression d’exister socialement grâce au piano. À 14-15 ans, David Bowie et Michael Jackson me fascinaient. Avec une forte personnalité, une musique et un univers singuliers, ils ont trouvé un écho dans la vie et le cœur des gens, peu importent leurs origines et leurs opinions. À 23 ans, j’ai créé le groupe Rapsodie avec des amis lillois. Après avoir interprété Chopin, Ravel, Debussy, j’ai voulu composer en mélangeant le classique et le rap, mes deux cultures. Tout envisager avec des musiciens autodidactes et mes seize années de rencontres, d’explorations, de recherches au Conservatoire. Tout expérimenter dans la composition, la mise en scène, la réalisation de vidéos, etc. Partir d’une page blanche pour sans cesse me remettre en question en tant qu’homme et artiste. Ne rien laisser au hasard. 
Dans vos concerts, vos tenues de scène, vos compositions musicales, vous recréez le monde. Quelle est votre intention ? 
Servir des émotions spontanées et fulgurantes ! Vibrer et faire vibrer ! Que le public, jeune ou moins jeune, creuse mon répertoire et découvre les grands compositeurs me fait très plaisir. Mais je ne me suis pas donné pour mission de faire aimer la musique classique, c’est pour moi un genre musical comme un autre. 
Avec mon piano, dans mon univers, par la technicité, la musicalité, ma façon de m’habiller, de me mettre en scène, de m’entourer, je veux inviter chacun à vivre avec force, sensibilité et émotions.

Sofiane Pamart
"Sur scène, je veux vibrer et faire vibrer" confie Sofiane Pamart. À l'Accor Arena (Bercy), il a joué devant 20 000 spectateurs. © Romain Garcin.

Dans vos concerts, vous recréez le monde. Quelle est votre intention ? 

Servir des émotions spontanées et fulgurantes ! Vibrer et faire vibrer ! Que le public, jeune ou moins jeune, creuse mon répertoire et découvre les grands compositeurs me fait très plaisir. Mais je ne me suis pas donné pour mission de faire aimer la musique classique, c’est pour moi un genre musical comme un autre. 
Avec mon piano, dans mon univers, par la technicité, la musicalité, ma façon de m’habiller, de me mettre en scène, de m’entourer, je veux inviter chacun à vivre avec force, sensibilité et émotions.

Avez-vous un message pour les jeunes ? 

Je me sens proche des jeunes car j’incarne le rêve d’un adolescent. Après un concert, un garçon m’a confié : « Merci ! Avec ton piano, tu fais plein de choses. Moi qui viens d’ouvrir un petit atelier de bijoux, tu m’as donné envie de faire des trucs fous ! » 
Peu importe le métier qui vous attire, la passion qui vous anime, construisez votre vie autour de ce qui vous tient à cœur. Cela révèle, rend plus fort et permet de réaliser son rêve !

Comment dessinez-vous votre avenir ? 

Avec des rêves pour les cinquante prochaines années ! Je veux tout vivre intensément, fougueusement. Parcourir le monde, envisager plus de collaborations à l’international, élargir mon public en Amérique du Sud, aux États-Unis pour créer encore et toujours plus de lien. 

L’ENFANCE DE SOFIANE PAMART 

Enfants, mon frère, ma sœur et moi, nous savions que nous devions, très rapidement, apprendre beaucoup de choses et que nous n’avions pas le droit à l’erreur. Mais avec toute la confiance et tout l’amour de nos parents, nous étions convaincus de pouvoir conquérir le monde ! Avec un oncle un peu marginal qui m’a pris sous son aile, j’ai découvert le milieu artistique, le rap notamment. J’ai ainsi débuté ma vie entre deux univers : la rigueur et l’art.

LES MOMENTS CLÉS

25 avril 1990 Naissance de Sofiane Pamart à Hellemmes (59)
2013 Médaille d’or du Conservatoire de Lille     
2013 Rencontre avec Guillaume Héritier, son futur manager  
2018 Signature avec Universal Music
2022 Disque d’or (50 000 exemplaires vendus) pour Planet, son premier album solo
17 novembre 2022 Concert à l’Accor Arena (Bercy) à guichets fermés