Plaidoyer
14 octobre 2019

Mobilisons-nous pour les droits des enfants !

A l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, Jean-Marc Sauvé, président du conseil d'administration d'Apprentis d'Auteuil signe un appel collectif pour les droits des enfants. Alors que la Convention internationale des droits de l'enfant a été adoptée il y a 30 ans, 3 millions d'enfants vivent encore sous le seuil de pauvreté en France. Leurs droits demeurent bafoués. Leur message : Engagez-vous pour mes droits ! #LesEnfantsRecrutent

Jean-Marc Sauvé, président du conseil d'administration d'Apprentis d'Auteuil

Les enfants pauvres sont d’abord des enfants, avec leur capacité d’émerveillement, leurs éclats de rire, leurs peurs et leurs chagrins. Mais, grandissant au sein de familles pauvres, ils subissent les conséquences de vies difficiles. Ils connaissent l’angoisse du lendemain qui tenaille leurs parents, et tant de charges, trop lourdes à porter. Parce que leur père ou leur mère a perdu son travail, la famille ne peut plus payer le loyer et risque d’être expulsée. Alors, les enfants sursautent chaque fois qu’ils entendent sonner à la porte. Ou parce qu’il n’y a plus d’argent à la maison dès le milieu du mois, il faut aller à l’épicerie solidaire ou faire la queue dans une distribution de rue, en faisant bien attention de ne pas être vu des copains, car ce serait la honte…

Au delà de nos frontières, mais aussi sur notre territoire, des enfants sont même privés d’école. Et que dire de ces enfants que la guerre, la famine, les inondations ont jetés sur les routes?

Les enfants sont des personnes à part entière. À ce titre, ils ont des droits, comme nous. En cette année 2019, nous célébrons le trentième anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par les Nations Unies. Ce texte a gravé dans le marbre toute une série de droits : droits de vivre en famille et de ne pas être séparé de sa famille pour cause de pauvreté, d’être soigné, d’être protégé, droits à l’éducation, à un niveau de vie suffisant, à des loisirs, à la liberté d’expression…

Tous ces droits, qui sont indivisibles, sont loin d’être appliqués pour tous les enfants. Or, pour grandir sereinement et plus tard prendre son envol, l’enfant a besoin de ces sécurités de base – savoir qu’il a un toit, qu’il mangera à sa faim, qu’il ne sera pas enlevé aux siens… Le fait de grandir dans des situations très difficiles assombrit son présent et pénalise son avenir. Car cela pèse sur son développement, sa socialisation et ses apprentissages scolaires.

Mobilisons-nous aux côtés des enfants pour être garants de l’exercice de leurs droits ! C’est un combat commun que nous devons mener. Un combat pour préserver une planète vivable, sans quoi, quelle garantie pouvons-nous leur donner ? Un combat pour l’accès aux droits fondamentaux de tous, enfants et parents. Car comment un père, une mère, peut-il ou peut-elle assurer son rôle de protecteur en étant dans l’angoisse de la survie ? « Notre situation de pauvreté fait que nous sommes amenés à leur faire vivre, petits, des choses qu’ils ne devraient pas vivre, une forme de violence », expliquait une mère.

Les enfants doivent participer aux choix les concernant, leur parole doit être écoutée. Il s’agit de les encourager à développer leur capacité de réflexion et leur esprit critique. L’objectif est bien qu’ils soient acteurs de leur vie et qu’ils deviennent, demain, des citoyens à part entière, prêts à s’engager pour une société plus juste où chacun a sa place. Alors, oui, engageons-nous avec eux pour leurs droits !

Les 40 associations, syndicats et mouvements signataires

Philippe Guérard, président d'Advocacy France, Nathalie Ménard, présidente de l'AFEV, Rose Join-Lambert, présidente de l'AGSAS, Pauline Boyer, porte-parole d'Alternatiba, Cécile Coudriou, présidente d'Amnesty International France, Romuald Dzomo Nkongo, délégué général d'ANI International, Gilles Demarquet, président de l'Apel nationale, Jean-Marc Sauvé, président du conseil d'administration d'Apprentis d'Auteuil, Claire Hédon, présidente d'ATD Quart Monde,Jean-Philippe Acensi, président de Bleu Blanc Zèbre, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, La dynamique De la Convention Aux Actes, Christophe Deltombe, président de La Cimade, Anne-Marie Blanchard et Dominique de Viviès, co-présidents de CMR, Josiane Bigot, présidente de la CNAPE, Jean-Marie Delarue, président de la CNCDH,Colette Duquesne, présidente de DEI-France, Hubert Trapet, président d'Emmaüs France, Pascal Balmand, secrétaire général de l'Enseignement catholique, Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Laurence Fourtouill, présidente de la FNAREN, Irène Pequerul, déléguée générale des Francas, Thierry Le Roy, président de France Terre d'Asile, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, Jacques Bernardin, président du GFEN, Bernard Devert, président d'Habitat et Humanisme, Agnès Joyeux, présidente de l'ICEM Pédagogie Freinet, François Salomé, président de la JOC,Juliette Catala, présidente de La Cloche, Malik Salemkour, président de la LDH,Anna Cottis, directrice artistique de la Cie Les Ouvriers de joie,Patrick Hubert, porte-parole du MAN, Jean-François Quantin, co-président du Mrap, Jean-Baptiste de Foucauld, coordinateur du Pacte civique, Marie Mullet, présidente des Scouts et Guides de France, Véronique Fayet, présidente du Secours catholique, Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, Francette Popineau, co-secrétaire générale du SNUIPP-FSU, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, Isabelle Moret, directrice générale de SOS Villages d'Enfants, Marie-Andrée Blanc, présidente de l'Unaf, Lise Marie Schaffhauser, présidente de l'UNAPP, Patrick Doutreligne, président de l'UNIOPSS, Dominique Macaire, président de Vacances et Familles.