La Touline Paris - une chargée d’insertion socio-professionnelle en entretien avec un jeune
Plaidoyer
01 mars 2024

L'insertion sociale et professionnelle des jeunes fragilisés en danger : Apprentis d'Auteuil se mobilise

Dans un contexte de restrictions budgétaires, le ministère de l'Économie a annoncé une baisse de plus d'un milliard des crédits alloués au travail et à l'emploi, avec des conséquences dramatiques pour la pérennité des actions d'insertion sociale et professionnelle à destination de milliers de personnes éloignées de l'emploi, dont les jeunes. Apprentis d'Auteuil, au sein d'un collectif de 18 acteurs associatifs et de l'économie sociale et solidaire, en appelle au Gouvernement afin que ces crédits soient maintenus.

Lancé il y a cinq ans par le Gouvernement, le plan d’investissement dans les compétences (PIC) a permis de poser les bases d’un écosystème vertueux, rassemblant le service public de l’emploi, les acteurs associatifs, ceux du champ de l'économie sociale et solidaire (ESS), des entreprises partenaires.

Des centaines de dispositifs ont pu être créés, plus de 500 professionnels ont été recrutés et formés. Le succès de ces actions est incontestable : 25 000 personnes ont bénéficié de ces dispositifs et ont été remobilisées avec succès. Le taux de retour à l'emploi est de 70%, un très bon résultat au vu des fragilités des publics visés.

Fort de ces premiers résultats, le Gouvernement s'était engagé à reconduire ces crédits pour accompagner les actions engagées. En décembre 2023, la place des acteurs associatifs et de l'ESS a ainsi été inscrite dans la loi "pour le plein emploi".

Mais le 21 février 2024, le ministère de l'Économie a annoncé une baisse de 1,1 milliards d'euros des crédits dédiés au travail et à l'emploi, ce qui impacte directement les dispositifs de nombreuses associations, dont ceux d'Apprentis d'Auteuil.

L'urgence de maintenir le financement des dispositifs

Apprentis d'Auteuil plaide et s'engage pour le maintien des dispositifs de PIC, qui aident à l'insertion sociale et professionnelle des jeunes les plus fragiles, souvent sans diplôme ni réseau familial pour les soutenir.

La fondation en est convaincue : investir sur un temps long dans l'insertion sociale et professionnelle, c'est garantir des gains futurs pour toute la société.

« En l’état actuel, les coupes budgétaires annoncées par le Gouvernement auraient des impacts clairement contre-productifs sur nos dispositifs et notre capacité à accompagner les jeunes comme nous l’avons fait jusqu’à présent, souligne Nicolas Truelle, directeur général d'Apprentis d'Auteuil. Dès le 24 février nous sommes donc intervenus auprès des ministères concernés et nous avons choisi de nous  mobiliser en collectif d’acteurs de l’insertion pour agir de manière concertée, tout en alertant l’opinion publique. Ensemble, nous mettons en œuvre nos meilleurs moyens afin d’être entendus. Nous demandons à recevoir les garanties de l’État dont nous avons besoin pour poursuivre  nos activités, compte-tenu des assurances de financement qui nous avaient été initialement données. »

Cette dynamique ne peut s'arrêter. C'est pourquoi 18 acteurs de l'insertion sociale et professionnelle, dont la fondation, alertent le Gouvernement via une tribune collective parue sur le site Internet des Échos. Elle détaille les impacts qu'aura cette mesure de coupe budgétaire sur les personnes vulnérables si elle est maintenue.

Pour accompagner ce premier cri d'alerte, la fondation a sollicité des rendez-vous auprès du ministre délégué aux Comptes publics et de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. À cela s'ajoute la mobilisation des partenaires institutionnels d'Apprentis d'Auteuil, dont l'UNIOPSS (union nationale interfédérale des œuvres privées sanitaires et sociales) et l'union nationale des missions locales.

Enfin, la fondation pousse le sujet sur la scène publique pour lui donner un écho médiatique étendu.

LES DISPOSITIFS PIC, UN SUCCÈS POUR PLUS DE 25 000 JEUNES

Aujourd'hui, une centaine de dispositifs d'insertion accompagnent 3 300 jeunes, de 13 à 30 ans, sur l'ensemble des territoires hexagonaux et en Outre-Mer :

  • Boost Insertion : repère, remobilise les NEETS (jeunes ni en études, ni en emploi, ni en formation) et les "invisibles", les jeunes sortis des radars de l'accompagnement social.
  • Impact Jeunes : cible les jeunes des quartiers prioritaires de la Ville (QPV) et les accompagne vers l'insertion en créant une alliance inédite avec l’ensemble des acteurs publics et privés du territoire.
  • Skola : propose des parcours de mise en situation professionnelle, coconstruits avec des entreprises, sur des métiers en tension ou d’avenir.
  • Potenti’elles : va à la rencontre des jeunes et en particulier des jeunes femmes de 16 à 30 ans, issues des QPV et à la recherche d’informations sur leur avenir professionnel.