Plaidoyer

L'arrivée des filles à Apprentis d'Auteuil

Les filles arrivent au milieu des années 1970 à Apprentis d'Auteuil. La fondation, créée à l'origine pour les garçons à la rue de plus de 12 ans pour qui aucune structure d'accueil et de formation n'existait, s'ouvre ainsi progressivement. Elle accueille aujourd'hui presque 30 % de filles sur la totalité de ses effectifs. Suite de notre série dédiée aux grandes évolutions d'Apprentis d'Auteuil.

Les années 70, représentent, pour Apprentis d’Auteuil, un tournant. L’œuvre, créée à l’origine pour les garçons en 1866, s’ouvre peu à peu aux filles – et d’abord aux petites filles - avec au départ un objectif, réunir les fratries.
Au détour d’un article sur la maison Don Bosco (Monthermé, 08), qui accueille alors les 5-14 ans, le Courrier des Orphelins Apprentis d’Auteuil, ancêtre du magazine A l’écoute, note en 1975 (1) : « Chaque garçon ou chaque fille (les filles sont une demi-douzaine) est une personne aimée de Dieu, de nous, qui doit retenir toute notre attention et notre cœur. »

Deux premiers établissements ouvrent la voie

Les premières filles font leur entrée à la fondation en 1975. (c) Apprentis d'Auteuil
Les premières filles font leur entrée à la fondation en 1975. (c) Apprentis d'Auteuil

Une présence très discrète qui grandit dans l’établissement d’année en année. En 1978 (2), le journal donne des nouvelles de l’établissement des Ardennes : « Les plus grandes de nos filles bénéficient de chambres claires où elles séjournent par groupes de trois ou quatre. (…) La mixité est adoptée, ce qui permet aux fratries de se retrouver ensemble, elles qui sont déjà éprouvées par l’éloignement des parents. »
Dans ce même numéro : « Une grande joie ! Saint-Charles (Le Vésinet, 78) accueille depuis la rentrée neuf petites sœurs. Ainsi, les fratries se trouvent-elles réunies. Elles sont une minorité charmante parmi les 98 enfants de la maison. »

Dans les années 1970, à la fondation. (c) Apprentis d'Auteuil
Dans les années 1970, à la fondation. (c) Apprentis d'Auteuil

Ces deux premiers établissements ouvrent la voie à d’autres. L’évolution va se poursuivre d’année en année pour ceux qui accueillent des petits.

Plus tard, des établissements pour les adolescentes ouvriront leurs portes : Jean XXIII à Orly (94), L’Annonciation à Clamart (92), le foyer Jean Bosco au Havre (14).

Parallèlement aux reprises d’établissements déjà mixtes, les établissements scolaires, puis de formation, deviennent mixtes, en fonction des filières proposées.

Puis les lieux d’hébergement, amenant les professionnels à se former à la spécificité de l’accueil des filles et à la mixité, et Apprentis d’Auteuil, à réfléchir à l’éducation affective, relationnelle et sexuelle (EARS) des filles et des garçons (3).

Les filles représentent 30 % des effectifs

Aujourd’hui, les filles représentent environ 30 % des effectifs. « Le poids historique pèse encore, et c’est normal pour une institution qui s’est occupée uniquement des garçons pendant plus d’un siècle, mais il pèse de moins en moins », note Maria-Teresa Donini-Ferretti, préalablement une des personnes en charge des questions relatives à l’EARS à Apprentis d’Auteuil. (1) Courrier n° 3 année 1975
(2) Courrier n°1 année 1978
(3) Deux parcours d’EARS, un pour les enfants, l’autre pour les ados, sont nés de cette réflexion.