Accompagnement des parents

Que faire contre la phobie scolaire ?

Entre 1% et 5% des élèves seraient concernés par la phobie scolaire dans les pays occidentaux. Une peur panique d’aller à l’école révélatrice d'une souffrance psychologique qui laisse souvent les parents désemparés. Pourtant des associations ou de centres spécialisés peuvent leur venir en aide. Explications.

Insomnie, boule au ventre, vertiges, nausées, vomissements… certains enfants se rendent malade rien qu’à l’idée d’aller à l’école. Une peur panique qui peut se traduire, un beau matin, par une incapacité physique à franchir la porte de l'établissement. « Dans les pays anglo-saxons, on parle plutôt de refus scolaire (school refusal) comme en équitation lorsqu’un cheval refuse de franchir un obstacle », explique Luc Mathis, vice-président de l'association Phobie scolaire.

Combien d'enfants sont concernés ?

La phobie scolaire toucherait 1% à 5% des enfants dans les pays occidentaux. Selon des études américaines récentes, elle concernerait « 1% des enfants d’une classe d’âge, 5% des consultations en pédopsychiatrie. Mais 28% des enfants seraient concernés par la phobie scolaire à un moment ou à un autre de leur scolarité », précise Luc Mathis.

Une peur irrationnelle

« C’est un trouble anxieux très caractéristique, une peur de l’école irrationnelle identifiée depuis les années 40, souligne le Dr Dominique Servant, responsable de la consultation stress et anxiété au CHU de Lille. L’enfant peut aimer l’école, avoir de bons résultats sans savoir pourquoi il ne peut se rendre à l’école. » Les causes peuvent être multiples, elles ont toutes en commun une anxiété ou une hypersensibilité de l’enfant.

Que faire ?

Ce refus scolaire, qui peut arriver du jour au lendemain, laisse souvent les parents démunis. Il faut d’abord admettre que l’enfant « ne joue pas la comédie » mais est victime d'une vraie souffrance. Pour en comprendre les causes, le mieux est de faire appel à un psychologue ou à un psychothérapeute. Les consultations en pédopsychiatrie n'étant pas légion dans notre pays, vous pouvez vous tourner vers les Maisons des adolescents (une par département) ou les centres médico-psychologiques pour enfants qui regroupent des spécialistes : psychiatres, psychologues, ergothérapeutes, orthophonistes... L’association Phobie scolaire vient en aide aux parents via des groupes de parole organisés dans plusieurs grandes villes (Marseille, Strasbourg, Nantes, Bordeaux...). Sa page Facebook, qui compte près de 6000 membres, permet également aux parents d’échanger infos et conseils sur le sujet.

Privilégiez le dialogue avec l'école

Avant toute décision, prenez rendez-vous avec le professeur principal, le proviseur et le conseiller principal d'éducation de l'établissement de votre enfant pour bien leur expliquer la situation. Des aménagements sont possibles : allégement de l'emploi du temps, devoirs sur table faits à la maison, ou entrée dans l'établissement avant ou après les autres élèves. Le plus important étant de ne pas couper le lien avec l'école.

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