Yves Cattez : "Mon job ? Répondre aux besoins des jeunes !"
Faire grandir les jeunes apprentis, les aider à prendre de l’assurance, à s’autonomiser, à avoir confiance en eux, c’est la mission d’Yves Cattez, 58 ans, éducateur spécialisé et responsable de l’accompagnement des apprentis au Centre de formation professionnel Sainte-Barbe d’Apprentis d’Auteuil qui fête ses dix ans cette année. Un Ch’ti au parcours atypique qui a débuté comme couvreur.
« Tu rencontres des difficultés ? Tu as un doute, un conseil, une question ? Tu me contactes. J’aurai les réponses. Comme ça, tu te concentres uniquement sur ta formation. J’attends ton appel ! » Voilà la manière directe dont Yves Cattez, 58 ans, éducateur spécialisé et responsable de l’accueil et de l’accompagnement des apprentis, se présente sur le site Internet du Centre de Formation Professionnel des métiers du bâtiment Sainte-Barbe d’Apprentis d’Auteuil à Loos-en-Gohelle (62).
Depuis dix ans, ce Ch’ti affable et jovial accompagne les apprentis pour les questions de logement, de santé, juridiques ou encore de transport et fait le lien avec les entreprises locales partenaires. Objectif ? Anticiper les problèmes afin d’éviter les ruptures de contrat ou l’absentéisme au travail. Ancien entraîneur de basket, cet homme de terrain possède le sens inné du contact et ce ton franc qui facilitent la création de liens de confiance avec les apprentis.
Des métiers du bâtiment à celui d’éducateur
Son premier métier de couvreur, débuté à 17 ans, lui a apporté une expérience du secteur et lui permet de tester la motivation des candidats. « Dans le bâtiment, l’été il fait très chaud, l’hiver très froid. Entre les deux, il pleut », les prévient-il avec cette pointe d’humour dont il use pour rassurer les jeunes, dont certains sont encore adolescents, qu’il prend sous son aile à la façon d’un papa poule. Il leur fait prendre de l’assurance pour leur permettre de grandir et de devenir autonomes.
Yves est aussi « référent handicap » et accompagne des jeunes rencontrant des difficultés dans les enseignements théoriques, en raison, par exemple, d’une dyslexie. « Je me sens vraiment utile dans mon métier, confie-t-il. J’accompagne les jeunes dans leurs craintes, leurs besoins, sur leur posture professionnelle. Un jeune qui casse un outil n’osera peut-être pas se représenter à son travail. Je le rassure. En cas de tension, je me rends au domicile des apprentis pour dialoguer et leur remettre le pied à l’étrier. L’important est aussi de leur donner un cadre, de poser des règles et des limites et de leur transmettre les valeurs du travail. »
Accompagner les jeunes avec bienveillance
En 2013, à l’aube de la cinquantaine, Yves a choisi de quitter ses fonctions d’encadrement pour revenir sur le terrain, au plus près des jeunes, après un parcours accompli pour l’essentiel à Apprentis d’Auteuil. Il y est entré à 27 ans, sur les conseils d’un ami, à un poste de veilleur de nuit à la MECS (Maison d’enfants à caractère social) Saint-Jacques à Fournes-en-Weppes, où il est ensuite devenu éducateur spécialisé. « Pour moi, ce métier a tout de suite été une évidence, notamment parce que j’ai toujours eu un échange très facile avec les jeunes. »
Yves a gravi les échelons pour devenir chef de service éducatif à La Case, une Maison d'enfants d’Apprentis d’Auteuil située à Hallennes-lez-Haubourdin (59) et spécialisée dans l’accueil des fratries, avant d’occuper un poste similaire à Saint-Jacques. « Dans ces fonctions de management, j’avais le sentiment de m’éloigner du public pour lequel j’avais choisi ce métier vingt ans auparavant », analyse-t-il. Il prend alors le poste qu’il occupe actuellement au CFP Sainte-Barbe. « Il y avait un vrai besoin. Les apprentis étaient bien formés, mais ils se retrouvaient parfois en galère de transport, de logement, de santé. »
Suivre les anciens
Yves s’occupe aussi du suivi des anciens. « Le lien demeure après le départ d'un apprenti. Je prends des nouvelles. Certains d’entre eux, en formation il y a dix ans, sont devenus les employeurs et maîtres d’apprentissage de nos jeunes d’aujourd’hui. C’est une grande fierté ! »
Quand il se retourne sur son parcours, Yves évoque la bienveillance avec laquelle il a été accueilli à la fondation, qu’il transmet aujourd’hui aux jeunes, et met aussi l’accent sur le travail en équipe : « Je collabore main dans la main avec la directrice du CFP, ce qui permet d’éviter les situations d’urgence avec un jeune et d’anticiper les problèmes ». Lorsqu’il était éducateur, sa passion pour la marche l’a aussi mené sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle et de Lourdes avec les enfants et les adolescents en difficulté de la Maison d'enfants Saint-Jacques. « Un souvenir marquant », conclut-il.
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