Rapport d'activité 2022 : les défis et réussites d'Apprentis d'Auteuil

Après la période délicate due à la crise sanitaire du Covid-19 qu’Apprentis d’Auteuil a su traverser, l’année 2022 a réservé son lot de défis à relever. Le rapport d'activité 2022 d'Apprentis d'Auteuil revient sur les moments forts de l'année écoulée pour la fondation, les réussites pour les jeunes, les établissements, les équipes. C'est tout d'abord un nouveau projet stratégique, « Bâtir ensemble », coconstruit durant l’année 2021 après une longue concertation menée avec les jeunes, les familles, les collaborateurs, les partenaires et les donateurs, lancé en 2022. Cinq orientations guideront la fondation jusqu’en 2026, en particulier, la volonté de vivre l’écologie intégrale, d’allier développement choisi et exigence de qualité. C'est une mobilisation pour que les métiers du social soient mieux connus et reconnus. C'est un événement organisé à la Maison de la Radio, le 17 mars, au cours duquel les jeunes ont fait entendre leur voix, leur désir d'être écoutés. Ce sont des expériences professionnelles et personnelles marquantes, grâce aux stages Erasmus +. Ou encore un projet baptisé Aquarius, dont l'objectif est d'accompagner des jeunes mineurs non accompagnés dans leur maîtrise de la natation. Et surtout, de les aider à surmonter leurs traumatismes. « Nous avons renforcé nos relations avec les pouvoirs publics, pour porter haut et fort la voix des jeunes, des familles et de notre fondation, souligne Jean-Marc Sauvé, président d'Apprentis d'Auteuil, mais aussi pour mieux affronter les défis qui se multiplient et se complexifient. La force d'Apprentis d'Auteuil, c'est de savoir s'adapter et innover, tout en s'appuyant sur près de 160 ans d'expérience et la vision de ses pères fondateurs. »

Les grandes lignes du rapport financier 2022

Le rapport financier 2022 note les évolutions marquantes pour la fondation. « Je tiens tout d’abord à rendre hommage à Olivier Descamps, mon prédécesseur, qui est décédé au mois de septembre et qui a mis toutes ses compétences, jusqu’au bout, au service des jeunes et des collaborateurs d’Apprentis d’Auteuil, souligne Sophie Landowski, secrétaire générale. L’année 2022 a également été marquée par le contexte économique difficile et la guerre en Ukraine. L’inflation et la hausse des prix de l’énergie et des matières premières ont frappé les jeunes et les familles que nous accompagnons. Mais aussi nos collaborateurs, nos donateurs, nos propres coûts et charges. »

Une hausse des dons et des legs

Malgré ce contexte, les résultats de la fondation en 2022 ont été marqués par une hausse significative des dons et des legs (+ 8,5 M€). La générosité des donateurs a été au rendez-vous. Les actions de mécénat et de philanthropie sont également en forte progression. « Nos bons résultats s’expliquent aussi par les encaissements de legs, qui avaient été retardés en raison de la crise Covid et par un legs exceptionnel, remarque Marianne de Thieulloy, directrice financière. Nous avons néanmoins connu un fléchissement de la collecte auprès du grand public en fin d’année, du fait de la situation économique inflationniste. »

Un modèle économique hybride

Le modèle économique d’Apprentis d’Auteuil s’appuie à la fois sur la générosité de financeurs privés (45%) et sur des financements publics (55%), avec une répartition stable depuis plusieurs années. « Nos sources de financements sont diversifiées, note Sophie Landowski. Les fonds privés financent nos missions sociales : le soutien aux familles, la formation et l’insertion ; les établissements scolaires et la protection de l’enfance à la marge, car l’essentiel est financé par les Départements. Cette répartition traduit nos bonnes relations avec les financeurs publics, leur reconnaissance de la qualité de nos prestations. Et aussi la confiance que portent l’État, les Départements et les donateurs à Apprentis d’Auteuil. »

Une activité accrue

La période a également été marquée par le développement de l’activité de la fondation dans les domaines de l’insertion des jeunes les plus éloignés de l’emploi et de la protection de l’enfance, cette dernière accusant une hausse de 7,5 %.

« Cela correspond en partie à une hausse d’enfants et de jeunes placés au titre de la protection de l’enfance niveau national. De ce point de vue, la situation est inquiétante, partage Sophie Landowski. Mais cette hausse de l’activité est aussi révélatrice de la confiance que nous accordent les Départements pour prendre en charge ces nouveaux jeunes. Nous sommes sollicités directement pour notre expertise, ou bien nous répondons à des appels à projets. »

Un bon contrôle des dépenses

Dans le contexte inflationniste tendu, Élisabeth Pauly, la trésorière, note un bon contrôle des dépenses de la fondation, permettant de dégager un résultat d’exploitation positif de 11,5 M€. Les dépenses ont été contenues et le budget équilibré, comme le détaille Sophie Landowski : « Notre direction Achats et Transition écologique, qui gère nos contrats nationaux avec nos fournisseurs d’énergies, a contribué à la maîtrise des coûts en négociant au mieux nos contrats nationaux (notamment avec nos fournisseurs d'énergies), et en partageant les bonnes pratiques pour faire des économies d'énergie avec les établissements, qui ont de leur côté piloté attentivement leur budget de charges ». « Ce résultat témoigne aussi d’une bonne adéquation entre nos ressources et nos charges, ajoute Marianne de Thieulloy. Nous sommes attentifs à trouver de nouvelles sources de financement pour les nouveaux projets. En protection de l’enfance, nous travaillons avec les conseils départementaux pour qu’ils accompagnent notre développement. »

Investir pour la transition écologique

En inscrivant l’écologie intégrale au cœur de son projet stratégique, la fondation marque sa volonté de répondre à l’urgence écologique. « Ce nouveau défi nous amène à planifier les travaux de rénovation thermique de nos bâtiments qui vont peser lourd en termes d’investissement, mais qui vont générer des économies d’énergies, poursuit la secrétaire générale. L’écologie intégrale fait désormais partie de notre réflexion, dès la conception de nos projets immobiliers. La réglementation (le décret tertiaire) nous fixe comme objectif -40 % d’économies d’énergies d’ici 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050. »

Un soutien plus que jamais nécessaire

Pour 2023, la route est tracée : le conseil d’administration d’Apprentis d’Auteuil a validé un budget prenant en compte le contexte inflationniste qui perdure. Pour la première fois, il puisera dans ses réserves pour financer des investissements dans la transition énergétique, la transformation numérique, la formation des collaborateurs, etc., avec l’objectif d’un retour à l’équilibre en 2026. La mobilisation des donateurs sensibles à la cause des jeunes et des familles en difficulté, est plus que jamais essentielle. « Nous accompagnons les jeunes pour qu’ils construisent leur projet professionnel et social. C’est une mission avant tout humaine. Les dons servent surtout à financer ce supplément d’âme apporté par la fondation et sont indispensables pour mener à bien nos missions », précise Marianne de Thieulloy. « Je tiens à remercier chaleureusement les donateurs pour leur soutien fidèle au cours de l’année 2022, conclut Sophie Landowski. L’année a été compliquée pour tout le monde, mais ils ont répondu présent. Je lance un appel à tous les donateurs pour qu’ils continuent à nous soutenir, car nous devons faire face à la fois à la hausse de nos coûts et aux besoins accrus des jeunes et des familles, frappés par la précarité, d’autant plus en cette période d’inflation. »