L'oeuvre est constituée de 12 photos en noir en blanc, disposées en 3 lignes. Les 4 du haut montrent 2 personnes assises dos à dos, sauf la dernière qui ne montre qu'une personne. Les 4 du milieu, dans des cadres carrés plus petits, présentent des jeux graphiques de points blancs sur fond noir. Les 4 photos du bas sont un travail graphique sur un visage et des mains, entre négatif et positif.
Vie de la fondation
22 mars 2023

Jeunes en miroir : projet photos, récits de vie

Le projet « Jeunes en miroir » a rassemblé pendant près d’un an des jeunes élèves du bac pro merchandising à Saint-Jean (Sannois, 95) et des étudiants de l’école Gobelins Paris. Leurs travaux ont trouvé leur consécration dans trois expositions entre novembre 2022 et février 2023, et se prolongent aujourd’hui avec cette vidéo, qui relate cette aventure.  

Transcript

Apprentis d’Auteuil + Gobelins + Fisheye, un partenariat fructueux 

En janvier 2022, sous l’impulsion de Fisheye, et avec le soutien de la Fondation Foujita, des jeunes d’Apprentis d’Auteuil et des étudiants de l’école Gobelins Paris se sont réunis. L’objectif de cette rencontre ? Par le biais d’un “speed dating”, former des binômes qui travailleront ensemble à la création d’œuvres artistiques donnant à voir les contours de leur génération.  

A intervalles réguliers pendant presqu’un an, ils se sont rencontrés, découvert, ont échangé sur leurs vies, leurs visions artistiques. Six “paires” de jeunes artistes ont su donner libre cours à leur imagination pour construire des récits doubles et profondément humains. 

Il n’y avait absolument pas de “sachants” d’un côté, étudiants en photo dans une école prestigieuse, et de lycéens de l’autre. Ils se sont appuyés sur leurs talents respectifs, avec beaucoup de respect réciproque. Il en ressort un récit intime, sensible et profond d’une génération qui a des rêves mais aussi beaucoup de doutes et qui se traduit par une grande richesse et diversité d’expressions.
Marion Labarrière, responsable Digital et Identité, qui a suivi le projet avec Sophie Chabaud, directrice-adjointe Communication et relations bienfaiteurs

L’expérience de l’autre est sans doute ce qui a été le plus important dans cette aventure associant formation et création, analyse Laetitia Guillemin, une des enseignantes de l’école qui, avec Fabrice Laroche et Jérôme Jehel, les a accompagnés durant les neuf mois de gestation du projet.  

La rencontre d’un autre monde, de personnes qui ne font pas partie de l’univers de la photo, a été une expérience positive pour les étudiants des Gobelins.
Laetitia Guillemin, enseignante Ecole Gobelins Paris

Les œuvres ! 

Ces 6 binômes ont ainsi réalisé 6 œuvres très différentes. Photos de famille accompagnées de légendes manuscrites, objets du quotidien extraits de leur chambre, peintures, dessins, cartes postales ou photos réalisées en studio…  toutes les oeuvres prennent la photographie comme terrain d’expérimentation, chacune dans sa singularité propre. 

Loïc Arnal & Damian Clotilde

L'oeuvre est constituée de 5 portraits de Damian, 3 en format "portrrait" et 2 plus petites et carrées. Les 3 premières sont des portraits de Damian, l'une accrochée à l'envers, la 2e imprimée sur une feuille transparente, la 3e le montrant de profil en gros plan. Les 2 dernières images carrées ont été travaillées graphiquement pour jouer sur les couleurs.
Ce que je vois quand je ne suis plus moi-même.
Nous avons décidé de construire notre série sur nos perceptions de certaines scènes du quotidien et sur la couleur de nos émotions.

Fany Bardin & Selena Francisco

L'oeuvre est constituée d'une vingtaine de photos. Certaines sont légendées, les légendes étant écrites directement sur le mur d'exposition.
Ce que je n'oserais pas leur dire.

Ambrose Ducable & Stefan Ho 

L'oeuvre est constituée de 12 photos, montrant Stefan dans différentes postures, en gros plans ou en pied
Le rapport aux souvenirs et le temps qui passe.
Dans cette nouvelle société où nous sommes a priori beaucoup plus « en communication » les uns avec les autres, les instants de solitude, d'introspection se font plus rares et sont moins contrôlables. Les peuvent nous faire revivre une expérience, un voyage et ou même renforcer un manque. Embellir le passé est plus facile sous le filtre de la nostalgie que vivre l'instant présent.

Manui Franken & Lisa Rainaud 

L'oeuvre est constituée d'une vingtaine de photos, chacune légendée
Raconte-moi.
Comment apprendre à se connaitre ? Comment parler de soi à une totale inconnue ?
Finalement, quoi de plus intime et rempli de notre histoire que notre chambre ? Nous avons choisi de partir de cet espace pour raconter à l’autre qui nous sommes, et mettre en lumière les similarités des vécus d’une fille de 17 ans et d’une autre de 25 ans. La photographie est ici un outil pour échanger et raconter.

Eugénie Gaveriaux & Victoria Priolo 

L'oeuvre est constituée de 4 personnes dans un décor de nuages et sous les étoiles.
Et ensuite ?
Un appel au rêve pour une génération qui se voit pourtant difficilement s'épanouir dans notre société actuelle. Contexte politique tendu, crise climatique, sanitaire et sociale au milieu de tout cela, nous regardons tout de même au-dessus des nuages.

Thomas Pringault & Clémence Madani 

L'oeuvre est constituée de 12 photos en noir en blanc, disposées en 3 lignes. Les 4 du haut montrent 2 personnes assises dos à dos, sauf la dernière qui ne montre qu'une personne. Les 4 du milieu, dans des cadres carrés plus petits, présentent des jeux graphiques de points blancs sur fond noir. Les 4 photos du bas sont un travail graphique sur un visage et des mains, entre négatif et positif.
À la fois sourde et solitaire, expressive et colérique, la tristesse, nous la portons et transportons en nous. On a beau la refouler, elle est là dans chaque carrefour que croisent nos pas, à chaque détour que prend notre vie itinérante. Elle ressurgit dans de grands fracas destructeurs et réparateurs. La tristesse, cette douce, étrange et violente émotion.

Trois expositions  

Durant la semaine de la réussite 2022, les œuvres de ces six binômes ont été exposées à la galerie Fisheye, située dans le 10e arrondissement de Paris. Avec un accrochage associant les lycéens d’Apprentis d’Auteuil et les étudiants des Gobelins sous l’œil avisé de Salomé d’Ornano, la directrice du lieu. Un moment fort pour ces jeunes artistes avec en particulier le vernissage qui a réuni plusieurs dizaines d’amateurs d’art ! 

3 personnes durant le vernissage, devant deux des oeuvres de l'exposition
De gauche à droite : Thierry Grouleaud, directeur des opérations de Fisheye, Jerôme Jehel, enseignant Ecole Gobelins Paris et Dominique Lelong-André, directrice du lycée professionnel Saint-Jean (Sannois, 95)
Les jeunes artistes échangeant avec les visiteurs lors du vernissage de l'exposition à la galerie Fisheye en novembre 2022
Les jeunes artistes échangeant avec les visiteurs lors du vernissage de l'exposition à la galerie Fisheye en novembre 2022
C’est le mot fierté qui me vient à l’esprit. La fierté d’avoir été au bout de l’aventure, la fierté d’avoir su s’exprimer à travers une œuvre, la fierté d’exposer dans une galerie prestigieuse au cœur de Paris, et la fierté de montrer à leurs parents de quoi ils sont capables. C’est une expérience qui contribue à leur donner confiance en eux, ce qui leur manque souvent en arrivant à la fondation.
Sophie Chabaud, directrice-adjointe Communication et relations bienfaiteurs

Fin janvier, l’école Gobelins Paris a exposé les œuvres durant ses journées portes ouvertes qui ont accueilli de nombreux visiteurs. 

 

Jeunes, Jean Fontayne et Sophie Chabaud devant l'une des oeuvres de l'exposition
Les jeunes du dispositif Cap Avenir 92, leur éducateur Jean Fontayne et Sophie Chabaud lors de la présentation de l'exposition au siège d'Apprentis d'Auteuil

Enfin, en février dernier, c’est le  siège d’Apprentis d’Auteuil à Paris qui a accueilli l’exposition durant près de 2 semaines. 

Les jeunes du dispositif Cap Avenir 92 ont découvert l'exposition au siège. Le travail artistique les a passionnés, au point de solliciter une rencontre avec les jeunes artistes de Saint-Jean. Ils vont également aller visiter la galerie Fisheye prochainement, qui les accueillera pour leur présenter l’exposition en cours.

Dans ce type de projets transverses où les protagonistes ne se connaissent pas au départ, la confiance, la constance dans le travail, l’écoute, l’audace sont les clés de la réussite. La mixité des rencontres peut amener à la réalisation et à l’aboutissement d’un projet d’excellence. C’est une expérience qui mérite d’être réitérée.
Dominique Lelong-André, directrice du lycée professionnel Saint-Jean (Sannois, 95). 

Fisheye 

Curateur, éditeur, producteur et ingénieur culturel, Fisheye rassemble une communauté d’auteurs, de créateurs et d’ingénieurs du monde entier pour explorer toutes les formes d’expression par l’image, afin de promouvoir le patrimoine culturel de ses partenaires et clients. Fisheye collabore aussi bien avec des marques issues de l’univers du luxe ou de la technologie que des institutions publiques, des industriels ou des acteurs de l’innovation culturelle et sociétale. Fondé en 2013, Fisheye regroupe des magazines, deux galeries (Arles et Paris), une maison d’édition, des activités de social media, d’influences digitales, de productions photos-vidéos et d’ingénierie culturelle immersive (réalité virtuelle, réalité augmentée, dont le festival Le Palais Augmenté), ainsi qu’un fonds d’amorçage et incubateur de startups dédiées à l’image et à la culture, L’Agrandisseur. 

L’école Gobelins Paris 

Créée il y a plus de 50 ans, GOBELINS est l’école de référence dans les arts visuels. Elle forme à tous les métiers de la création visuelle, de la conception à la production de l’image sous toutes ses formes. Engagée en faveur de l’égalité des chances, elle propose des bourses sociales, d’excellence, de mobilité et d’urgence avec le soutien de grands partenaires.