Vie de la fondation
11 mai 2022

Baromètre Apprentis d'Auteuil 2022 : une générosité menacée par les crises

Covid, guerre en Ukraine, baisse du pouvoir d’achat… Apprentis d’Auteuil présente les résultats de la 3ème édition de son baromètre annuel “La solidarité à l’épreuve des crises”. Une enquête menée par l’institut de sondage Ipsos auprès de l’ensemble des Français, avec un focus sur les hauts revenus.

Deux ans et demi de pandémie, une guerre à l’Est de l’Europe et une envolée des prix : les crises successives ne cessent de frapper les jeunes et les familles les plus fragiles. Leurs besoins sont immenses, les soutiens urgents. Après une année record en 2020, l’élan de solidarité liée à la pandémie semble toucher à sa fin. Le nombre de Français qui ont réalisé au moins un don en 2021 reste stable (48%, - 1 point), voire progresse chez les hauts revenus (80%, + 3 points), indique la 3e édition du baromètre d’Apprentis d’Auteuil intitulé cette année « La solidarité à l’épreuve des crises. » Mais le montant moyen déclaré (274€) baisse de 31% par rapport à 2020 (385€) et de 8% par rapport à 2019 (300€). Même constat chez les hauts revenus, qui ont donné 2191€, soit 11% de moins qu’en 2020 (2463€).

L'attachement à la cause de l'enfance en difficulté

« Les Français ont massivement répondu à l’appel de la crise sanitaire, explique Stéphane Dauge, directeur communication et ressources d’Apprentis d’Auteuil. Mais fin 2021, les inquiétudes liées à la baisse du pouvoir d’achat ont certainement pesé sur les dons. La fondation a quant à elle bénéficié d’une générosité croissante en 2020 et 2021, que nous attribuons à l’attachement de nos donateurs à la cause de l’enfance et de la jeunesse en difficulté, et à la conscience que nos publics nécessitent un accompagnement sur la durée ». Les craintes persistent pour 2022. Un quart des donateurs prévoit en effet de moins donner cette année. Un recul qu’ils justifient principalement par la baisse de leur pouvoir d’achat (57%) et la peur de l’inflation (36%).

Des dons exceptionnels pour l’Ukraine

La guerre en Ukraine a éveillé un nouvel élan de générosité chez les Français. 46% - et 73% des hauts revenus - ont réalisé ou projettent de faire un don pour les réfugiés ou victimes du conflit cette année. Revers de la médaille : 14% d’entre eux envisagent de donner moins à d’autres causes, un chiffre qui monte à 32% pour les plus hauts revenus.
“Nos concitoyens montrent une fois de plus qu’ils sont au rendez-vous lorsqu’une crise survient, note Stéphane Dauge. Mais dans un contexte anxiogène où se succèdent les crises profondes, il est essentiel que les plus fragiles d’entre-nous ne soient pas doublement pénalisés.

Toutefois, les Français n’oublient pas les causes plus “traditionnelles”. La santé et la recherche médicale restent en tête de celles pour lesquels ils souhaitent donner (32%), devant l’aide aux personnes démunies et les situations d’urgence (à égalité à 27%), la défense des animaux (20%) et l’enfance, la jeunesse et l’éducation (17%). Une cause qui arrive en 3ème position chez les plus hauts revenus. Pour près de trois quarts des Français, l’avenir de la jeunesse n’est d’ailleurs pas suffisamment abordé dans le débat actuel. « Cette question, au cœur du plaidoyer porté par la fondation, demeure une préoccupation partagée par l’ensemble de la population. Nous allons évidemment poursuivre la sensibilisation de nos futurs gouvernants et parlementaires », souligne Stéphane Dauge.

Une bonne connaissance des dispositifs fiscaux

Selon le baromètre, 85% des Français disposant de hauts revenus s’estiment bien informés sur les avantages fiscaux liés aux dons, donations et legs à des organismes caritatifs. Et 7 sur 10 savent que le plafond de déduction de 75% sur l’impôt sur le revenu est passé de 552 € à 1000 € depuis 2020. Bonne nouvelle : plus d’un tiers déclarent que cela a eu un incident sur le montant de leurs dons.
« Cette connaissance, qui a eu un impact crucial sur la générosité, a mis deux ans à s’installer. Ce qui illustre l’importance de préserver - dans les années à venir - une stabilité de la fiscalité sur les dons”, conclut Stéphane Dauge.

Les résultats du baromètre 2022 d'Apprentis d'Auteuil

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