Angélique Brelet
Témoignages
09 mars 2023

Angélique Brelet, cueillie par le Potager de Saint-Julien en Loire-Atlantique

Elle est arrivée en 2010 pour s’enraciner dans la vie active et n’est jamais vraiment repartie. Angélique Brelet, 41 ans, jongle aujourd’hui entre les mille et une casquettes d’assistante de direction, assistante commerciale et relais RH et gestion au Potager de Saint-Julien de Saint-Julien-de-Concelles. Un chantier d’insertion par le travail en maraîchage biologique repris par Apprentis d’Auteuil en 2019.

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Le portrait d'Angélique Brelet, assistante de direction au Potager de Saint-Julien, un chantier d'insertion d'Apprentis d'Auteuil près de Nantes, en Loire-Atlantique.

« Il faut s’accrocher et toujours y croire ! », aime répéter Angélique Brelet aux 17 agents polyvalents de production en maraîchage, qui reprennent pied dans le monde du travail au Potager de Saint-Julien. Son meilleur argument ? Son exemple à elle, qui était à leur place il y a quelques années à peine. Après un BTS gestion PME/PMI, celle qui a toujours eu un petit faible pour la comptabilité et le secrétariat exerce dans la fonction publique avant de connaître « un accident de parcours et une longue période d’inactivité ».

La confiance retrouvée

En 2010, la jeune femme découvre le Potager associatif à Saint-Julien de Concelles, près de Nantes, et décide d’enfiler le tablier de salariée en insertion pour y faire germer de nouveaux projets de vie. Pendant deux ans, elle remplit les paniers de légumes des adhérents, donne des coups de main administratifs, travaille son CV, ses lettres de motivation et son avenir... Elle retrouve le lien social et la confiance en soi qui s’étaient effrités au fil des années.

Maraîchage dans le potager de Saint Julien (44) sous les serres
Des jeunes en insertion au Potager de Saint-Julien (44) en activité maraîchage.
(c) Besnard/Apprentis d'Auteuil

Un poste multi-casquettes

Elle s’accroche, elle y croit, et son engagement porte ses fruits. L’équipe décide de la garder comme assistante polyvalente, grâce à un contrat d’accompagnement dans l’emploi. Deux ans plus tard, l’aide s’arrête et son contrat avec. « Mais je ne suis pas partie bien loin », confie Angélique, qui devient bénévole pendant deux ans, puis revient en intérim avant d’être engagée en CDI en janvier 2018. Juste avant la reprise de la structure par Apprentis d’Auteuil en 2019 et la nouvelle appellation Potager de Saint-Julien. 

Aujourd’hui, l’ex-salariée en insertion est assistante de direction, assistante commerciale et relais de proximité RH et gestion. Un titre presque aussi long que la liste de ses missions : accueil physique et téléphonique, assistanat administratif, élaboration des contrats de l’équipe et des salariés en insertion, animation des bénévoles, comptabilité de proximité, suivi commercial et communication de l’activité… « J’adore passer d’une tâche à l’autre », confirme-t-elle en souriant. Angélique aime aussi travailler au vert et se sentir utile.

Même si la tâche n’est pas aisée ! « Il faut être organisé, flexible, savoir gérer les urgences et les priorités. On doit aussi être à l’écoute et dans l’empathie, car on travaille avec des personnes très fragiles. C’est plus facile pour moi car je suis passée par là. » Tous savent qu’ils peuvent venir la voir : la porte de son bureau reste toujours ouverte, et elle partage tous les matins sa pause-café avec eux.

Productions du potager de Saint Julien (44)
Potages, confitures... Quelques productions du chantier d'insertion Le Potager de Saint-Julien (44)
(c) Besnard/Apprentis d'Auteuil

Jamais seuls

Autre corde à son arc : celle que l’on surnomme la mémoire du Potager connaît sur le bout des doigts l’établissement, son histoire et tous ses changements. À commencer par l’arrivée de la fondation en 2019. « Le Potager est devenu une plus grosse machine. On a gagné en nombre d’interlocuteurs : on peut frapper à plusieurs portes, on n’est jamais seuls ! Il y a beaucoup d’entraide, et souvent des formations ou des séminaires. » Son plus beau souvenir ? La fête des 20 ans de l’établissement l’an dernier, quand les salariés ont raconté au micro tout ce qu’ils ont (re)trouvé au Potager. Le sentiment d’être écoutés et pris en compte, du lien social, un rythme de travail, de la joie.

Le week-end, la maman de deux enfants troque sa casquette multi-tâches contre des jeux de société et des escape game en famille. « Cela me permet de m’évader ! » Sans jamais partir bien loin du Potager...