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Sept ans après le séisme en Haïti, l'inépuisable espérance

Un tremblement de terre a ravagé Haïti, le 12 janvier 2010. Sept ans après, le roman Ravine l’espérance, écrit à partir d'histoires vraies, raconte cette semaine-là à Port-au-Prince. Jean-Michel Defromont, l'un des auteurs, témoigne de l'inépuisable espérance des Haïtiens.

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Jean-Michel Defromont, l'un des auteurs du roman Ravine l’espérance, écrit à partir d'histoires vraies, témoigne de l'inépuisable espérance des Haïtiens après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti, le 12 janvier 2010.

Qui sont les auteurs de ce livre ?

Nous sommes sept auteurs ! J’ai eu la chance de rencontrer six rescapés du séisme de 2010 en Haïti, qui m’ont demandé de les accompagner dans ce projet d’écriture. L’objectif : donner vie à des personnages à partir de personnes et d’évènements authentiques. Nous étions tous engagés à ATD Quart Monde. Deux sont originaires du quartier au cœur de cette histoire - des habitations précaires appuyées les unes sur les autres au flanc d’une "ravine". Un troisième est formateur en alphabétisation, un autre, ingénieur en travaux publics. Il y a également un citoyen britannique et son épouse guadeloupéenne.

Que voulez-vous nous dire ?

Nous voulons tous partager le cap que Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, formulait ainsi : « Haïti doit pouvoir dire au monde la force d’un peuple, au-delà de la misère qui l’enserre. » Assez vite, un des auteurs m’a demandé : « Est-ce que notre parole d’Haïtiens va encore servir à quelque chose pour le monde ? » Nous voulions rendre compte de la résistance quotidienne des Haïtiens, ce peuple professeur de résilience, qui n’a pas attendu le séisme pour se manifester.
Au fur et à mesure de l’écriture, une autre évidence est apparue : les héros de ces pages ne baissent jamais les bras parce qu’ils puisent leur force dans "l’espérance", au sens de Péguy, « cette petite fille de rien du tout » qui, a priori, ne devrait justement pas avoir de force. Les Haïtiens affrontent, les unes derrière les autres, des calamités de toutes sortes, et en sortent avec une conviction : « Grâce à Dieu, je suis toujours vivant ! Avant, je ne savais pas qu’être vivant, c’était un cadeau », comme l’exprime Mickenson, qui n’a que la rue pour maison.
Ce récit n’est pour moi, ni un témoignage, ni un "livre-catastrophe". Il nous fait entrer dans l’intimité de chaque personnage qui se fraie un chemin vers les autres pour aimer, être aimé et devenir quelqu’un. Pour leur donner vie, chacun de nous a puisé dans sa propre existence et dans celle de ses proches.

Ravine l’espérance
Jean-Michel Defromont
Éd. ATD Quart Monde