Chantier de solidarité internationale Match retour en France pour les jeunes Colombiens

C’est un Village de jeunes au cœur des Hautes-Alpes, dans le hameau de Vaunières. En ce mois de juillet, c’est l’une des étapes de l’Action éducative de solidarité internationale (AESI) Écolombie ! Amorcé durant l’été 2022 avec l’association colombienne Oasis, à Bogota, ce projet solidaire et écologique a été coconstruit par la Maison d’enfants La Valbourdine, sise sur les hauteurs de Toulon, et Oasis, une association colombienne. Mettant en œuvre des échanges de pratiques entre les deux structures, qui portent chacune un volet Écologie intégrale, il a pour objectif de rendre les jeunes acteurs de la protection de l’environnement et de les faire travailler en binôme jeune Français et jeune Colombien. 
Ici, à près de mille mètres d’altitude, pas de réseau. « Ça fait du bien de lâcher nos smartphones. Comme ça tout le monde se parle. Ça resserre encore plus nos liens », témoigne Gabriel, 17 ans, futur apprenti dans le secteur du paysage, qui a rencontré l’année dernière les jeunes Colombiens dans un quartier défavorisé de Bogota (cf encadré). 

Retrouvailles en France

Cet été, les retrouvailles des jeunes Colombiens et des jeunes de la Maison d’enfants ont donc lieu en France, dans une volonté de réciprocité des échanges. Avec huit autres garçons et fille âgés de 11 à 18 ans, Gabriel s’est rendu à l’aéroport de Roissy, impatient d’accueillir ses homologues, sept jeunes âgés de 16 à 18 ans, avec lesquels il a maintenu un lien tout au long de l’année écoulée. « C’est génial de les retrouver. J’aime discuter et vivre avec eux, me sentir en cohésion », témoigne Fabio, 18 ans. 
« Ce projet permet aux jeunes de s’ouvrir au monde, de découvrir l’autre et soi-même en s’engageant sur une action pour une période d’un ou deux ans, analyse Cassandre De Neve, éducatrice spécialisée et responsable du projet. Il leur donne une vision plus large de ce que peut être la vie. Les jeunes découvrent différents corps de métier, peuvent confirmer leur motivation, découvrir leurs compétences pour leur futur professionnel. » 
 

Réalisation de courts-métrages écocitoyens

Première étape du séjour des jeunes Colombiens en France :  Paris, et la thématique du tourisme écoresponsable et de l’eau. Durant trois jours, les adolescents ont découvert le musée de l’eau, ainsi que le circuit d’approvisionnement de la capitale. Deuxième étape du 13 au 22 juillet à Sanary, près de Toulon. L’objectif est de faire partager aux jeunes Colombiens, dont la majorité découvrait pour la première fois la mer, le quotidien des jeunes Français. 
« C’est mon premier voyage. Les paysages sont spectaculaires, surtout la mer que je n’avais jamais vue », confie avec émotion Heider, 18 ans, l’un des jeunes Colombiens. « À Sanary, durant une semaine, le groupe a réalisé quatre court-métrages écocitoyens pour sensibiliser à la protection de l’environnement, qui ont été projetés à Toulon », détaille Cassandre De Neve. L’un d’entre eux imagine par exemple le futur, si rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique. Plus tard, les jeunes ont découvert les gorges du Verdon en allant à la rencontre d’un apiculteur. 
Dernière étape au Hameau écoresponsable de Vaunières. « Le matin, explique Cassandre, les jeunes participent à des chantiers pour améliorer le cadre de vie. Également au programme : des ateliers cuisine bio et vegan, la découverte de la flore ou de la menuiserie. Au fil des jours, les liens entre les jeunes se renforcent, chacun faisant preuve de bienveillance et de solidarité. »  

Une expérience humaine qui fait grandir 

« Ce projet a changé totalement mon regard sur la vie. J’en ressors grandi. Je fais beaucoup plus attention à ce que j’achète, à l’eau que je consomme. Je pense à mes amis à Bogota qui n’ont pas l’eau courante », explique Gabriel, en première en lycée professionnel. Il espère accomplir plus tard un service civique en Colombie au sein de l’association Oasis, qu’il considère désormais comme sa seconde famille. 
Fabio a aussi le sentiment d’avoir beaucoup appris de cette expérience. « J’ai davantage confiance en moi. Je parlais déjà un peu espagnol avant d’aller en Colombie. J’ai amélioré mes compétences. Ce projet m’a surtout apporté beaucoup d’amour et d’amitié. » 
Pour Soraya Guerrero, directrice d’Oasis, le séjour en France, qui s’est achevé le 31 juillet, a été très bénéfique pour les jeunes. « C’est une expérience extraordinaire, confie-t-elle. C’est la première fois que nous faisons un projet de réciprocité de ce type. La majorité des jeunes n’avait jamais ni voyagé ni vu la mer. Toutes ces rencontres en France leur ont donné une meilleure confiance en eux-mêmes. Aujourd’hui, ils se disent qu’il est possible de réaliser ses rêves. »