Formation et insertion

Des petits plats en bocaux et des emplois sauvés

À Grasse, dans les Alpes-Maritimes, l’Atelier chantier d’insertion Le Mas du Calme propose des plats cuisinés en bocaux. Et remobilise des jeunes et des adultes précaires à la recherche d’un emploi, tout en régalant les gourmets.

Pour cette fin d’année, le chef Stéphane Rugoletto propose un menu spécial en bocaux consignés, à emporter ou bien livrés : velouté de butternut aux éclats de châtaignes, mijoté de saumon au lait de coco, marmelade de kakis aux zestes de citron. « En mitonnant ces mets de saison et du territoire, je mets mon cerveau en ébullition, s’enthousiasme-t-il. Mais plus que tout, je redonne confiance à chaque salarié en insertion. » Cette activité qui se lance est effet avant tout destinée à remettre en selle des jeunes et des moins jeunes en grande difficulté d’insertion, souvent en situation de précarité. Actuellement, 14 salariés s’activent en cuisine.
« L’activité de conserverie du restaurant Le Mas du Calme résulte du premier confinement, explique Sabine Fialon, directrice adjointe. Nous avons été contraints de fermer et de mettre au chômage partiel nos salariés en insertion. Mais nous ne pouvions pas les laisser dans des conditions de vie précaires, alors qu’ils sont allocataires du RSA, demandeurs d’emploi ou chômeurs de longue durée. » Une idée germe : des repas en bocaux avec des fruits et légumes de saison. Dans cette première phase du projet, ils sont vendus au Bois de Grasse, la zone d’activités toute proche. 
Estabraq et Sadam, deux salariés en insertion, passionnés par l'activité de conserverie. © Vincent Gambardella/Apprentis d'Auteuil

Traiteur solidaire et engagé

Chargée d’insertion socioprofessionnelle, Marlène Renaut veille à ce que chacun reprenne goût au travail, acquière des compétences, s’ouvre aux cultures et aux cuisines du monde. « Nous souhaitons que tous se saisissent de cette opportunité, qu’ils la voient comme un tremplin vers un emploi ou une formation, dans ce secteur de la restauration ou un autre. »
La démarche d’économie sociale et solidaire et de développement durable produisant 0 déchet, a déjà séduit les salariés comme les habitués du restaurant et ouvert les appétits. Elle va permettre de recruter quatre personnes en insertion.
Tout à la préparation et à la stérilisation des bocaux, Estabraq, 35 ans, mesure le chemin parcouru : « En six mois, j’ai appris le français, découvert la cuisine provençale et italienne, partagé les recettes de mon pays, l’Irak, et trouvé une seconde famille. Un jour, j’aurai un petit food-truck pour régaler les gens. »
Des partenaires engagés
L’Atelier chantier d’insertion (ACI) Le Mas du Calme bénéficie des financements de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), du Conseil départemental des Alpes-Maritimes et de fonds privés dont la Fondation Carrefour.